10 septembre 2011

DOSSIER: AC/DC de 1983 à 1995, débâcle ?

Bonjour à tous, voici une nouvelle rubrique qui s'ouvre sur le site aujourd'hui, celle des dossiers. Cette section sera la pour vous présenter des évènements survenus au sein de groupes ou au sein du monde la musique Rock N' Roll elle même par le passé. Vous devriez retrouver un dossier ou deux par semaine sur le site, en espérant que cette initiative vous plaise et qu'elle puisse vous renseigner sur 2-3 choses, je ne peux que vous encourager à lire le premier dossier qui suivra cette présentation et qui sera centré sur l'évolution d'AC/DC de 1983 à 1995. N'oubliez pas que vous pouvez réagir sur ces dossiers grâce aux commentaires, donnez votre avis, faites vivre ces dossiers (je ne sais pas si ils vous le rendront bien après hein...). Vous pouvez également réagir sur notre page Facebook que je vous invite à rejoindre si le site vous plaît, car c'est comme tout, on a besoin de votre soutien si vous appréciez notre initiative.

Bonne lecture ! ;)

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AC/DC en 1983 avec Simon Wright.
AC/DC, de 1983 à 1995, débâcle ?

Après le succès de Back In Black, album brillant par son énergie et ses compositions qui nous ont donnés des grands coups de lattes dans la tronche et For Those About To Rock, un album plus calme dégageant une ambiance assez éloignée de celle de Back In Black mais qui propose des chansons affûtées comme des lames de rasoirs qui ont laissées bien peu de gens indifférents. Rien ne laissait présager ce qui allait suivre pour AC/DC, Back In Black et For Those About To Rock étant des albums très respectés par plus de 3/4 des fans, fans qui se sentaient rassurés par le fait que le décès de Bon Scott n'ai pas influé sur la qualité des albums et des concerts des Boys. Flick Of The Switch sera le prochain album d'AC/DC à sortir en 1983 et c'est ici que commence l'histoire qui va mener à l'éviction de Phil Rudd, batteur du groupe.



I) Flick Of The Switch.

Enregistré aux Compas Point Studios de Nassau, Flick Of The Switch arrive après un Cannon And Bell Tour ayant rempli toutes les salles d'USA et d'Europe, le succès du groupe n'est plus à prouver et cet album est très attendu par les fans qui n'imaginent pas être déçus par les Boys. Mutt Lunge, producteur d'Highway To Hell, Back In Black et For Those About To Rock ne sera pas aux commandes et sera remplacé par Tony Platt qui n'est là que pour aider les frères Young à produire cet album. 



Cependant, l'album n'est pas à la hauteur des espérances de beaucoup de fans, Flick Of The Switch semble bien moins abouti que les précédents albums et déçoit beaucoup après les trois chefs-d'oeuvre pondus par le groupe. Le groupe déclarera par la suite avoir voulu enregistrer un album taillé pour le live, avec des titres dont les refrains seraient faciles à retenir et qui deviendraient des hymnes à gueuler en concert. Cependant il est important de préciser ici que cette idée, non pas dénuée d'intérêt, aurait du être écartée par les Young, pour la simple et bonne raison que des titres joués en studios n'auront jamais la même portée en live. Le visage d'un titre en live peut totalement différer de ce qu'il est en studio, mais ici, la portée des titres en studios n'a pas motivé les foules à considérer Flick Of The Switch comme ses prédécesseurs et dès lors, la déception des fans envers cet album ne servirait pas les titres de celui-ci en live, les fans n'ayant pas forcément envie d'entendre des titres de cet album qui les as déçus, l'album partait donc avec un gros handicap. 



Comme si cela ne suffisait pas, les Boys voient leur chemin semé d'une nouvelle embûche en la personne de leur batteur, Phil Rudd. Ses excès de drogue provoquent des tensions au sein du groupe, Phil dans ses délires clame haut et fort voir le fantôme de Bon Scott, une bagarre éclatera entre lui et Malcolm. Il est évincé du groupe. Les Boys perdent leur batteur et un ami, ce qui ne va pas les encourager à remonter cette baisse de régime qui pointe le bout de son nez. Simon Wright, 20 ans, est désigné comme remplaçant de Phil Rudd, sa frappe étant bien plus lourde que celle de Phil, la musique du groupe en ressent les effets, les performances Live ont moins d'impact même si elles gardent des aspects uniques à AC/DC et qui font la joie de voir le groupe.



II) There's a Fly On The Wall.

En 1985 débarque Fly On The Wall, album ayant pour but de redresser la barre et ramener les Boys au top. Produit par les frères Young eux-mêmes, cet album est comme tout album d'AC/DC très attendu. Ce sera une énorme déception pour la majorité des fans. L'album est tout d'abord très mal mixé, la voix de Brian n'est pas claire et l'ensemble des compositions semble peu inspiré (tout ce que j'écris ici est l'avis général que je lis sur différents sites/forums). Le jeu de Simon Wright, bien plus lourd et moins violent que celui de Phil donne un aspect bien différent de la musique à laquelle AC/DC nous avait habitué par le passé. Le groupe semble perdu, même le bassiste Cliff Williams déclarera: "Ce n'est surement pas le meilleur album que nous ayons fait." Cependant le groupe assume son album et en jouera plusieurs morceaux en Live. La mort de Bon, les problèmes avec Phil, l'arrivée de Brian puis le jeu différent de Simon, énormément de changements s’abattent sur le groupe qui s'est, pour beaucoup, perdu en route. 


Nous sommes donc en droit de nous poser la question, les Young savaient-ils ce qu'ils faisaient ? Le visage de l'album était-il vraiment assumé ? Angus Young déclarera en 1995 à propos de Fly On The Wall: "Un journaliste est venu nous voir en nous disant que notre nouvel album n'était pas très bon, je lui ai dis de venir nous voir en concert ce soir et de voir ce qu'il se passerait, nous avons entamé avec le morceau Fly On The Wall et le public est devenu fou, je me suis dirigé vers le fameux journaliste et lui ai dit: "Tu vois ?" Je ne m'intéresse plus aux critiques de nos albums, Powerage aussi avait été décrié à l'époque." Bon même si la comparaison avec Powerage est abusive, Angus semblait toujours assumer le boulot effectué avec Fly On The Wall. Doit-on y voir un refus d'assumer que ce qu'ils ont fait n'allait pas ? Ou bien le groupe s'est-il vraiment dirigé vers ce qu'il voulait faire ?



Je passerais l'épisode Who Made Who qui a montré un AC/DC stagnant sur ses acquis mais proposant néanmoins toujours de terribles performances Live. 



III) Blow Up My Video, un semblant de renaissance.

1988 est surement l'année ou le groupe en a le plus bavé, Blow Up My Video sort, produit par George Young et Harry Vanda, le son de l'album reste dans la veine de Fly On The Wall mais est tout de même bien plus clair, le groupe nous propose toujours un son aux antipodes des albums pre-For Those, une ambiance presque dérangeante, un groupe qui pourrait sembler aux premiers abords, moins rentre dedans. La batterie de Simon est toujours la, donnant ce son lourd à la musique du groupe qui semble remonter peu à peu la pente en nous proposant de grands morceaux comme Heatseeker, That's The Way I Want My Rock N' Roll, Ruff Stuff, Two's Up ou encore This Means War. L'album reste cependant un peu décrié et encore considéré par certains comme le plus mauvais de leur discographie (heureusement, ce n'est qu'une minorité). 



Mais rien n'est facile pour le groupe qui va devoir essuyer un nouveau souci, majeur cette fois-ci, Malcolm décide de quitter le groupe afin de se soigner de son alcoolisme notoire, il sera remplacé sur la tournée US par son neveu Stevie Young membre des Starfighters ayant ouverts pour AC/DC en 1980 et 1981. Les performances du groupe restent pourtant d'une grande efficacité, néanmoins le moral de certains membres du groupe peut s'avérer à la baisse, nous pouvons remarquer par exemple que Angus durant cette période est le seul membre originel du groupe.



IV) La claque Razors Edge.

En 1990 parait enfin l'album qui amorce le retour en force des Boys, The Razors Edge, Simon ayant quitté le groupe en 89 pour rejoindre Dio se trouve remplacé par Chris Slade, batteur ultra performant considéré encore aujourd'hui comme le batteur le plus technique ayant officié au sein d'AC/DC. L'album marque un retour vers un son qui envoi la sauce, des morceaux percutants (qui ne feront pas l'unanimité chez tout le monde), on retrouve une partie de ce qui faisait le charme de la musique des Boys avant Flick Of The Switch et la tournée qui s'ensuit proposera un show absolument dantesque marqué par une putain d'énergie. De plus, il est important de souligner que le groupe avec cet album va signer son nouveau hit depuis 1981, Thunderstruck. Certains fans regretteront l'accélération des morceaux (voir Whole Lotta Rosie à Donnington) et trouveront que Slade en faisait trop. 




Mais il ne faut pas se leurrer, la période 1990 - 1991 à amorcé le retour en force d'AC/DC, sortis de leurs déboires, le groupe semble enfin en pleine forme et prêt à proposer des choses excellentes, mais il manque une chose et cette chose s'appelle Phil Rudd. C'est le 14 Novembre 1991 à Wellington en Nouvelle-Zélande (où vit Phil) que le groupe et son ancien batteur vont se revoir après le concert donné par le groupe ce jour-la. It's the beginning of the beginning.


Le groupe de nouveau au complet avec Phil Rudd en 1996.

V) "Il n'aura pas eu le temps de nous casser les couilles."

Je parle bien sur de Chris Slade, laissé sur le bord de la route par AC/DC qui après un jam avec leur ancien batteur décident de le reprendre, c'est le retour du AC/DC pur jus, nous sommes en 1995. Ballbreaker, leur nouvel album, pointe enfin le bout de son nez. Et c'est fini les conneries, les racines bluesy du groupe sont définitivement de retour, l'énergie est là, plus présente que jamais. AC/DC est de retour et nous sert un album du feu de Dieu comment ils n'en avaient pas sorti depuis 1981 suivi d'une tournée mondiale qui finira de mettre tout le monde d'accord.

S'en suivra Stiff Upper Lip en 2000 qui ira encore plus loin dans les tréfonds du Blues (malgré un album inégal) et Black Ice sorti en 2008 qui apportera quelques nouveautés tout en conservant l'esprit AC/DCien.



VI) On the Razors Edge.

AC/DC ne s'est pas refait du jour au lendemain, la perte de Bon étant le début d'une série de crasses pour le groupe, les voir pondre des albums comme Fly On The Wall ne semble pas si étonnant quand on y réfléchit. Comment continuer sur cette voie quand tout change du tout au tout du jour au lendemain ? Plus de Bon, plus de Phil, l'envie de créer était elle seulement présente ? Comme je l'ai dit dans ce dossier, ces albums étaient assumés et le sont peut-être encore aujourd'hui (peut-être à mauvais titre je vous l'accorde). Pour ma part, je pense que leur envie d'innover était très présente mais pas assumée, il y a de très bonnes choses dans Flick Of The Switch, Fly On The Wall et Blow Up Your Video, mais la production utilisée nous montre 2 choses: 

-Qu'il ne faut pas confier la prod d'un album aux frères Young.
-Que ça a considérablement gâché ce qui se trouve dans ces albums.

Soyons justes, quand on écoute ces albums on a l'impression d'entendre des démos, quand tout n'est pas encore finalisé et cette production n'arrange rien, comme si le groupe était timide et n'osait pas nous exploser la tronche avec un bon gros son comme ils en avaient le secret, comme si ils cherchaient à cacher qu'ils n'y arrivaient plus, tout du moins plus comme avant. On sent cette ambiance presque morose qui devait régner dans le studio lors des enregistrements à cause de ce choix "d'étouffer" les morceaux avec un son qui ferait penser que tout a été enregistré dans la cuisine de Sam le cuisinier 0 étoiles et aussi à cause du son de la batterie de Simon Wright, pourtant les prestations lives d'anciens titres restent excellentes !



On se surprend alors à imaginer ces albums avec un mec bien à la console de mixage et à la batterie et si ouvre un tant soit peu ses oreilles, si on pousse le son à fond, une seule chose saute aux yeux, ces albums sont bons. Pour ma part je ne serais pas objectif, je considère Flick Of The Switch comme un des meilleurs albums d'AC/DC et je suis un grand fan de Fly On The Wall. Peut-être parce qu'ils montrent cette autre facette du groupe, des mecs fragiles qui ne semblaient pas sur d'eux, pas comme aujourd'hui avec un Black Ice Tour proposant un show extrêmement bien huilé (voir trop, mais c'est bandant quand même hein). Ces albums sont peut-être les plus humains du groupe ou ils montrent d'autres facettes du visage d'AC/DC, facettes qu'on ne reverra plus aujourd'hui. 

                                                                                                                                                   Maxime.

3 commentaires:

Hutchinson a dit…

Excellent dossier !

Pour ma part je pense que TRE est un peu trop laissé au placard par les die hard fans car en même temps que le retour d'AC/DC au sommet il doit leur rappeler un côté "commercial" avec cette Thunderstuck que tout le monde connait. Ceci dit des chansons comme Fire Your Guns et Got You By The Balls il faut remonter loin dans la disco pour en retrouver des aussi bonnes. Et la chanson éponyme, n'en parlons pas ! La critique de Whole Lotta Rosie sur Donington est justifiée, mais la jeu de Slade c'est on aime ou on aime pas, perso sur l'intro de HV par exemple je le trouve excellent. Tout comme sur Thunderstruck bien évidemment, je n'ai aucun concert ou bootleg où je lui préfère le jeu de Phil sur celle-ci.

Après personnellement j'aurais fait un ou deux paragraphe sur le fait que cette période commence lors d'une grosse évolution de la musique heavy, avec l'apparition et la montée des groupes de trash notamment, et je pense que la "dérive" des Boys n'y est pas non plus étrangère. Jusque là ils étaient des précurseurs, ils avaient un style propre à eux et "nouveau", et dans les années 80 ils se retrouvent dans une position de déjà "anciens", plus à la mode, sans compter les différents coups du sort qui leur arrivent. Je pense que c'est un mix de tous ces éléments qui a provoqué ce léger passage à vide (car il ne faut pas se voiler la face, le groupe n'est pas à son apogée, j'ai lu pas mal de die hard fans être dans le déni de ce fait), avant qu'ils ne se reprennent (et pour moi ça commence dès le RE Tour).

Si tu pouvais aussi t'attarder un peu plus sur cet énigmatique retour aux sources bluesy de l'album Ballbreaker, les raisons de cette remontée si fantastique avec un album excellent, après un TRE très bon mais inégal et avant un SUL excellent, bluesy mais aussi inégal, comme dit dans l'article, ça m'intéresse.

Et donc pour finir, débâcle? Non car les performances lives suivaient toujours très très bien la route, et chez AC/DC, ça compte quand même pas pour des prunes ! D'ailleurs j'aurais autant aimé voir Bon en concert que pouvoir me faire un concert des années 80 qui débordent d'énergie...

Escar'glou a dit…

Salut !

Je suis bien d'accord, les albums Fly on the wall et Flick of the switch ne sont pas si mal que ça. Je les écoute volontiers :)

Et je voudrais rajouter, que le départ de Phil et en fait une décision de sa part car il voulait faire un break (Tiré d'une interview du batteur en question ;) ).

Très bel article en tout les cas !

Anonyme a dit…

voila un article bien écrit pas insultant pour les fans et surtout très bien argumenté

signé un vieux blaireau hardos qui écoute scorpions et aussi plein d'autres
mais qui va plus voir ac/dc parce que ils font que les grands stades et que le prix du billet est exorbitant
mais voila leur cachet est 10 fois plus élevé que celui des scorpions