1 février 2012

INTERVIEW: Philippe Lageat pour son livre "AC/DC et la France"


Baptiste Brelet et Philippe Lageat



Il y a quelque temps déjà, je suis entré en contact avec Philippe Lageat pour lui demander si il pouvait m'accorder une interview pour la sortie de son livre coécrit avec Baptiste Brelet et qui traite des relations qu'a entretenues AC/DC avec notre beau pays. C'est durant un entretien téléphonique réalisé en début de semaine que Phil s'est livré à propos de son bouquin et de sa passion pour ce groupe qu'il a suivi depuis son plus jeune âge et qui a rythmé sa vie plus qu'aucun autre. 

Tu es entré dans le monde du hard rock assez jeune, peux-tu nous raconter ce baptême musical ?

Il a eu lieu en 1977. Le premier vrai album de hard rock que j’ai écouté a été News Of The World de Queen, grâce au grand frère d’un de mes amis qui était fou de cette musique. Ce disque avait une pochette tape-à-l’œil, avec ce robot qui broyait des hommes, et surtout, il était composé de morceaux qui te rentraient dans la tête pour ne plus en sortir, comme « We Will Rock You » et « We Are The Champions » et « Sheer Heart Attack ». Il a suffi que je pose les yeux, puis les oreilles, sur cet album et c’était parti, j’avais fait mon premier pas dans le monde du hard rock. Ce n’est que plus tard, l’année suivante, grâce à la même personne, que j’en suis venu à écouter mon premier album d’AC/DC : Powerage. Cet univers musical, par son côté visuel, l’énergie dégagée, était un parfait exutoire pour le gosse de 10 ans que j’étais alors ! Quel univers prometteur, plein d’énergie ! Et de robots, haha ! Après, je me suis procuré le premier live d’AC/DC, If You Want Blood. Sa pochette sur laquelle Bon Scott empale Angus avec sa Gibson SG était assez violente, faite pour choquer, et ne pouvait que m’attirer. L’énergie était toujours là, ça me plaisait ! Cette pochette pouvait repousser par son côté violent, mais paradoxalement, ce dernier était également attirant. Et puis, ma mère avait horreur de ça, ce qui ne pouvait que m’encourager !

Raconte-nous ta première rencontre avec AC/DC.

A vrai dire, je dirais qu’il y a eu deux « premières » rencontres. La première a eu lieu le 5 avril 1988 à Paris, la veille du passage du groupe au Zénith. Francis Zégut ayant annoncé sur RTL que le groupe allait peut-être passer dans son studio lors de sa prochaine émission, j’ai pris la décision d’aller taper le pied de grue devant la radio. Il n’y avait qu’une dizaine de personnes, des vieux de la vieille, des fans de la première heure. A l’époque, en France, la cote de popularité du groupe étant un peu en baisse, il n’y avait que les « vrais » fans pour agir comme ça. C’est radicalement différent aujourd’hui.  Bien sûr, le groupe n’était pas présent au Studio RTL mais alors que je m’apprêtais à partir, André Cadiou (ndlr : avec qui Phil collaborera pour créer le fanzine Let There Be Light), un fan breton que je ne connaissais pas et avec lequel je venais de sympathiser, m’a dit que le chauffeur du groupe lui avait confié dans quel hôtel AC/DC logeait. Il s’agissait de L’Intercontinental, à un quart d’heure de marche à peine ! Nous nous y sommes rendus et avons patienté sur le trottoir, en face de l’hôtel. Soudain, j’ai vu Brian Johnson, Cliff Williams et Simon Wright de l’autre côté de la rue ! Dingue, je me suis précipité sans réfléchir et sans regarder ! Monumentale erreur ! Une voiture a pilé et m’a légèrement renversé, mais je me suis relevé et j’ai poursuivi ma course, comme si de rien n’était ! Je pense qu’avec ma veste à patchs, les trois AC/DC ont compris, lorsque je suis arrivé vers eux, que je ne me pressais pas pour acheter des clopes. Le lendemain, je suis retourné à l’hôtel où j’ai enfin pu rencontrer Angus et Malcolm Young.

La seconde « grande » rencontre (car j’avais de nouveau vu le groupe dans l’intervalle, en 1990 et 91) a eu lieu en 1992. J’avais envoyé un exemplaire de mon fanzine Let There Be Light à Hard Rock Magazine. Phil Pestilence, l’une des plumes de l’époque, a décidé de m’interviewer à propos du fanzine. A la fin de notre entretien, il m’a confié que le groupe était actuellement à Düsseldorf afin de répondre aux questions des journalistes pour la sortie de l’album Live. Il n’en a pas fallu plus pour qu’André et moi nous décidions à partir pour l’Allemagne afin d’arracher une rencontre avec le groupe. Une fois sur place, nous avons passé l’après-midi à faire le tour des hôtels avant de tomber sur celui d’Angus et Malcolm. Ces derniers étant occupés ce soir-là par des interviews téléphoniques, nous ont proposé une chose assez « incroyable » : ils nous ont laissés seuls dans leur chambre d’hôtel afin que nous découvrions la VHS Live At Donington en avant-première. Quoi de mieux ? Voir du AC/DC en avant-première dans la chambre de ces derniers, le pied ! Cerise sur le gâteau, le lendemain matin, nous avons eu l’occasion d’interviewer Angus et Malcolm, ces derniers ayant spontanément proposé de se lever plus tôt afin de nous caler dans le planning prévu. Nous avons eu beaucoup de chance, le groupe a été incroyable avec nous !

En 1991, tu te lances dans le fanzine Let There Be Light avec André Cadiou. Récemment, j’ai pu relire la plupart des numéros et je reste bluffé par les informations qu’on pouvait y trouver. Quelles étaient vos méthodes pour vous renseigner ?

Il n’y avait pas Internet à l’époque. Il fallait donc tisser des réseaux, écrire des lettres, avoir beaucoup de correspondants,. Nous avions des sources en Allemagne, en Angleterre et même aux Etats-Unis. C’était pratique pour suivre le groupe en tournée, pour rassembler toutes les dates et avoir des informations si jamais quelque chose d’inattendu se produisait durant un concert. Je n’hésitais pas non plus à harceler la maison de disques que j’appelais sans relâche jusqu’à avoir une bribe d’informations. La chance nous souriant encore une fois, le management du groupe a semblé beaucoup nous apprécier, ce qui nous a permis, entre autres, d’interviewer George Young, une opportunité très rare ! André et moi avons passés trois heures en sa compagnie dans un pub londonien au mois de septembre 1992. D’ailleurs, je vais te raconter une petite anecdote : après cet entretien avec George, nous étions rentrés à l’hôtel quand celui-ci nous a appelés pour nous inviter à dîner. Quand nous avons revu Angus et Malcolm, plus tard, ils n’ont pas cru, durant de longues minutes, que George Young avait pu nous inviter, ces derniers le qualifiant de radin, haha ! Nous avons mis pas mal de temps à les convaincre que c’était vraiment arrivé. Parallèlement, nous avons interviewé Chris Slade ou encore Stevie Young (qui avait remplacé Malcolm le temps de la tournée américaine de 1988, ce dernier étant en cure de désintoxication), etc. Comme tu le vois, ça marchait plutôt pas mal. Tenir ce fanzine fut passionnant de bout en bout : rencontres avec le groupe et d’autres fans de toutes nationalités, tout valait la peine de se lancer dans cette aventure ! De plus, c’est grâce à Let There Be Light que j’ai pu multiplier les contacts, finir par intégrer l’équipe de Hard Rock et suivre mon chemin et devenir journaliste.

Qu’est ce qui pouvait motiver le groupe et son entourage pour s’ouvrir à vous de cette manière ?

Nous étions discrets, respectueux… Quand le groupe est accessible aux fans, la plupart de ces derniers déboulent avec 30 albums à faire signer sous le bras. Certains ne saluent même pas les musiciens… Je ne veux pas généraliser, mais ces choses-là se voient. Nous, nous restions calmes, nous ne cherchions pas absolument à les rencontrer pour faire signer des trucs. Quand l’ouragan des fans était passé et qu’il ne restait que nous, peinards dans notre coin, les musiciens venaient alors à notre rencontre et il était plus facile de discuter et d’échanger avec eux. La femme d’Angus, Ellen, nous appréciait pas mal aussi, ce qui a peut-être joué. Les croiser, discuter avec eux, notre démarche qui était plus « fan » que professionnelle, a dû les mettre suffisamment en confiance pour qu’ils acceptent ainsi de partager des choses avec nous. Et puis, il y a avait énormément de boulot derrière le fanzine, des soirées, des week-ends entiers… Nous ne comptions pas les heures.

En 1984, AC/DC ne remplit Bercy qu’à moitié, ils ne reviendront pas avant 1988. La qualité des albums sortis dans cette période est-t-elle pour toi la seule raison de cet accueil français ?

En grande partie, oui. Je comprends la déception de certains à l’arrivée de Flick Of The Switch (même si j’adore cet album mésestimé !) qui arrivait après quatre « monstres ».  De plus, la production de Mutt Lange sur Highway To Hell, Back In Black et For Those About To Rock était absolument géniale. Pour Flick Of The Switch, le groupe a préféré se passer de ses services afin de ne pas rester trop de temps enfermé en studio et conserver une certaine spontanéité. Il a donc évincé Mutt et est revenu à un son plus brut de décoffrage. Il y avait, sur Flick Of The Switch, bien moins de travail de production… Raison numéro un. L’arrivée de Brian au sein du groupe a aussi été synonyme de changement au niveau des concerts. Bon Scott, à l’inverse de Brian, était un mec qui s’adressait au public entre les morceaux. Il y allait de sa petite anecdote, improvisait bien plus, et ses discours faisaient leur petit effet. Brian s’est essayé à ce petit exercice lors du Back In Black Tour 1980/81 mais Malcolm lui a vite demandé d’arrêter ça. On retrouve un peu, comme l’histoire du studio, cette idée de faire les choses rapidement, d’aller droit au but. Enfin, le début des années 80 a également marqué l’arrivée de la presse spécialisée en France, presse spécialisée qui a encensé de nouveaux champions tels que Metallica, Venom, etc., et brûlé les idoles. Les plus jeunes lecteurs ont suivi, cherché de nouvelles sonorités et considéré AC/DC comme un groupe « de vieux ». Je me souviens qu’à l’époque, des personnes me demandaient : « Mais comment tu peux continuer à écouter ça ? C’est naze ! » Même la personne qui m’a fait découvrir AC/DC tenait ce discours. Les mentalités n’étaient vraiment plus les mêmes. Cette désaffection du public m’a conforté dans l’idée que je me devais de rester fidèle au groupe.

L’idée d’écrire un bouquin sur le groupe et son public français te trottait déjà dans la tête depuis pas mal de temps ?

Pour être sincère, j’ai d’abord envisagé d’écrire un livre retraçant la carrière du groupe, une biographie complète, mais Arnaud Durieux a été plus rapide avec son excellent bouquin « AC/DC Maximum Rock N’ Roll ». Par la suite, je me suis dit que la relation liant le groupe et la France avait toujours été spéciale : deux albums enregistrés chez nous (For Those About To Rock à Paris et Blow Up Your Video aux Studios Miraval), ce fameux « Ride On » au Stade de France en 2001, le film Let There Be Rock filmé à Paris en 1979, etc. Il y avait définitivement quelque chose à faire car cette histoire entre AC/DC et la France avait tout du roman, avec ses hauts et ses bas. D’ailleurs, le livre aura un petit côté roman : les nombreux témoins que nous avons interviewés nous ont raconté des choses que nous avons retranscrites à la première personne du singulier. Bien plus que nous, ce sont eux qui racontent l’histoire en faisant part de leurs expériences.

Comment Baptiste Brelet est-t-il arrivé sur ce projet ?

Baptiste bossait sur un webzine appelé « Can’t Stop AC/DC » qui était plutôt de qualité. Il m’envoyait son travail que je trouvais intéressant et il nous arrivait souvent de discuter. Un jour, il m’a annoncé qu’il préparait quelque chose de spécial sur ce webzine : un dossier sur AC/DC et la France. Après en avoir parlé avec lui et lui avoir confié que j’avais la même idée depuis quelques temps pour en faire un bouquin, nous avons décidé de mener ce projet à terme ensemble, aidés par la maquettiste Vanessa Girth (qui officie également au sein de Rock Hard). Je m’occupe de réaliser l’essentiel des interviews, tandis que Baptiste s’occupe de réunir des archives et de nombreuses photos inédites. Mais l’inverse est aussi vrai. Nous nous complétons à merveille.

Peux-tu nous parler de la forme que prendra le livre ?

Il aura le même format qu’un Rock Hard (230x300 cm) et devrait faire environ 450 pages. Plus de 150 interviews prendront place dans le livre, avec des centaines de photos. Il s’agira d’un contenu à 95% inédit ! C’est un livre « fait par les fans pour les fans ». 

Le rythme de travail doit être assez conséquent ? Tout comme la dose d’informations accumulées ?

Il ne se passe pas une semaine sans que nous ne bossions comme des malades sur ce livre, que ce soit pour les interviews, les différents témoignages ou encore les maquettes. Les personnes contactées se sont révélées très enthousiastes pour beaucoup et nous ont grandement aidés ! Les photographes qui ont participé au projet ont été généreux et la plupart d’entre eux nous ont bénévolement confié leurs photos. Ce livre, c’est comme une grosse toile d’araignée qui grandit de jour en jour, et à vrai dire, je ne sais pas si elle pourra s’arrêter de grandir, si nous devrons stopper sa croissance alors qu’il restera des choses à exploiter. Je pense que ce ne sera pas le cas. Pour le moment, nous amassons encore beaucoup d’éléments à ajouter au bouquin et nous ne savons pas s’il y a vraiment une limite à ce que nous pouvons dénicher. Chacun pose sa pierre et nous verrons où tout cela nous mènera ! Il m’est assez difficile de concilier mes activités à Rock Hard et le travail sur ce livre, car il est vrai que j’écris à longueur de semaines. Ces deux activités, magazine et livre, étant très proches, il est parfois difficile de ne pas vouloir s’accorder un break.

Peux-tu nous donner quelques indications sur les interviews réalisées ?

Les groupes pour lesquels AC/DC a ouvert au début de leur carrière nous ont accordé du temps, tout comme les tourneurs, les anciens membres comme Mark Evans et Simon Wright et bien sûr les musiciens eux-mêmes. Brian, par exemple, nous a contactés en septembre dernier pour répondre à nos questiosn alors qu’il séjournait sur Paris. Ses anecdotes sont pleines d’humour et devraient faire l’unanimité lors de la parution du livre. Nous avons également pu interviewer Malcolm lors du passage du groupe à Bercy en 2009. Tout bien pesé, il ne nous reste que Cliff Williams à interviewer, mais ça ne saurait tarder !

Les frères Young sont-ils emballés pour le projet ?

Tu sais, AC/DC et les livres, ça n’a jamais été très concluant. Les frangins n’aiment pas qu’on raconte leur histoire à leur place. Quand tu regardes bien, il n’y a pas de livres officiels estampillés « AC/DC », ça veut tout dire je crois. Mais ils comprennent notre démarche et parfois nous filent un coup de pouce, ce qui reste le principal. Après, le mot « emballés » est peut-être un peu fort !

Tout à l’heure, tu citais « Let There Be Rock : The Movie » réalisé par Eric Dionysius et Eric Mistler qui retrace la venue d’AC/DC au Pavillon de Paris en décembre 1979. Je suppose qu’on va en entendre beaucoup parler dans le livre ?  

J’ai vu ce film 10 jours avant de voir le groupe pour la première fois sur scène. C’était dans un cinéma et ce fut tout bonnement exceptionnel. Je le considère presque comme mon premier concert d’AC/DC ! Pour répondre à ta question, les deux Eric ont en effet répondu à nos nombreuses questions pour le bouquin. Ils nous ont très bien accueillis et ce qu’on a pu recueillir vaut le détour ! De plus, nous avons aussi interviewé des gens ayant un lien avec ce film, de l’opérateur caméra au fan qu’on voit dans le film qui fait signer son billet à Bon Scott. Nous avons vraiment fait un travail de fond pour ce chapitre et fait de belles découvertes !

Baptiste et toi aviez lancé un appel à témoins. Les résultats ont-ils été concluants ?

Oui ! Beaucoup de photos nous ont été envoyées par des fans, des photos qui valent le coup d’être vues par tous ! Pas forcément parce qu’elles sont aussi réussies que celles des pros, mais parce qu’elles montrent des choses qu’on a rarement l’occasion de voir !  D’ailleurs, le livre va beaucoup jouer sur deux tableaux concernant les photos. On y trouvera des clichés de pros et des photos de fans qui ont eu la bonne idée d’emmener un appareil photo en concert ! Notre appel à témoins a permis de voir ces photos ressortir ! Certains nous ont également envoyé des billets de concerts que nous ne possédions pas forcément. D’autres nous ont rapporté des témoignages riches en informations. Comme je le disais, tout le monde peut nous proposer des choses et se retrouver impliqué dans le processus de création. En ce sens, chacun de ceux qui nous ont contactés, en fonction de son implication, a constitué une part de ce livre. C’est un travail collectif, au sens fort du terme, la travail d’une collectivité. Baptiste et moi ne sommes que des relais. La participation des fans est plus qu’importante pour la réalisation de ce projet et ce pour deux raisons. Comme je le disais, ce livre est « fait par des fans pour des fans ». Notre objectif principal est de pouvoir donner l’opportunité à des personnes, grands fans ou non, qui tomberont sur la page d’un concert où ils étaient présents de pouvoir revivre ce moment, de se dire « bon sang, j’y étais ! », de vivre un retour en arrière. Là est l’un des buts du livre. L’impact serait bien moins fort sans l’aide des fans !

Baptiste vivant à Nantes et toi à Paris, comment regroupez-vous vos travaux ?

On essaie de se retrouver pour faire le plus gros du travail. Ce qui signifie que Baptiste monte à Paris car je suis feignant et je ne suis pas encore descendu à Nantes. C’était mon tour la dernière fois et j’ai eu la flemme, donc il est venu, haha, mais promis, la prochaine fois, c’est moi qui bouge. Quand on se retrouve, ça ne parle que d’AC/DC pendant un week-end au cours duquel nous tentons de faire le point sur ce qu’il nous reste à faire. En dehors de ces « réunions », nous communiquons par internet, j’écris les textes, Vanessa se charge de la maquette et nous envoyons le résultat final à Baptiste afin qu’il nous fasse part de son avis et d’éventuelles corrections.

Héhé, je suppose qu’il y a des prises de têtes de temps en temps ?

Ce serait trop beau sinon haha, mais c’est vrai que dès fois il arrive qu’on se prenne un peu le bec, j’ai rencontré Baptiste c’était encore un p’tit jeunot ! Et maintenant, il me prend de haut ! Tu te rends compte ? Il m’insulte, etc., haha  Non, j’exagère, mais il arrive dès fois qu’on ne soit pas d’accord, ce qui est une situation normale quand on bosse en équipe, mais rien de bien méchant. Il n’y a pas longtemps, Vanessa et moi nous sommes presque battus pour choisir entre deux photos de Malcolm Young. L’une était de qualité, elle mettait en scène Malcolm et sa Gretsch, rien de bien extraordinaire en soi, mais vraiment une très belle photo. L’autre était de moins bonne qualité, mais présentait Malcolm avec une Gibson SG entre les mains. Je te laisse deviner laquelle je voulais et laquelle Vanessa voulait, haha. Ce sont là des désaccords qui peuvent arriver, c’est normal, je me mets à la place de Vanessa qui n’est pas aussi fan d’AC/DC que Baptiste et moi. Je comprends qu’en voyant la photo de moins bonne qualité de Malcolm avec la SG, elle réagisse en photographe et en graphiste, et se dise que celle-là est moins réussie. Mais… « il tient une SG là quand même, on parle de Malcolm Young, le mec qui ne joue que sur Gretsch ! »

Ce livre n’est-il pas un peu une consécration pour toi ?

Je ne sais pas vraiment. Je vais sûrement le considérer comme la fin de quelque chose, oui. Quand le livre sortira, le groupe lui-même sera peut-être en train de mettre fin à sa carrière de son côté, qui sait ? Ça fait tant d’années que je les suis, que je collectionne, que l’envie d’écrire un livre sur eux me traverse l’esprit. Donc oui, peut-être que mon rapport à AC/DC changera quand nous aurons bouclé ce projet. C’est un grand pas en avant et un rêve qui aura pris forme. Ce n’est pas facile de se projeter. Je n’en ai aucune idée. Peut-être que rien ne changera.  Je serais fixé quand le livre sera terminé et sur le marché ! Tu sais, il y a des chances que je sois notre premier lecteur quand le projet sera achevé. Plus jeune, je rêvais de voir sortir un bouquin comme celui sur lequel nous sommes en train de bosser. Alors, le faire moi-même aujourd’hui, avec un pote devenu ami, c’est un peu un plaisir égoïste. Je crois sincèrement que nous faisons ça pour nous faire plaisir avant tout, parce que nous sommes des fans. En tout cas, à l’issue du projet, j’aurai, d’une certaine façon, « bouclé la boucle » à titre personnel. 

Qu’est-ce que ça fait de se dire que, dans 20 ans, des kids qui feront des recherches sur AC/DC pourront consulter votre livre et y trouver leur bonheur ? D’un côté, vous posez un peu votre pierre à l’édifice AC/DC !

C’est le but, ce qu’on fait servira pour les fans jeunes ou vieux pour se renseigner. Les fans l’achèteront pour ça, et si des gamins trouvent leur bonheur dedans dans quelques années, ça voudra dire qu’on a fait du bon boulot ! Quant à l’idée de poser une pierre à l’édifice AC/DC, c’est peut-être ça, oui, nous serons fixés quand le livre sera sorti. Mais il est clair que des choses qui étaient encore inconnues jusqu’ici vont être révélées dans ce livre…

Quand espérez-vous voir votre livre disponible ?

Nous visions fin 2012, mais j’ai peur que, sur ce coup, ce ne soit pas envisageable. Néanmoins, je peux promettre une chose : Il sera disponible avant la fin-2013, c’est une certitude.


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Je tiens à remercier Phil, pour sa disponibilité, sa sympathie et son aide pour l'interview.

5 commentaires:

MIKL a dit…

Ce livre va être une bible Française pour tous les Fans du groupe! vivement la sortie de cet ouvrage!
Let there be light!

Anonyme a dit…

Il me semble que le site H2ACDC a été un bon relais lui aussi.

Maxime a dit…

Oui d'ailleurs je les remercie encore une fois ! ;)

Anonyme a dit…

ce livre ça va étre de la bombe vivement 2013

Anonyme a dit…

merci à philippe lageat,baptiste brelet et vanessa girth pour la réalisation de cette bible sur acdc et la france vivement 2013 et vive les boys d'acdc