16 avril 2012

DOSSIER : Les 60's en 10 albums

Encore un article qui sent la nostalgie ? 19 ans et déjà un vieux con... Que voulez-vous, je ne peux pas m'empêcher de partager cette passion pour ces deux décennies que sont les années 60 et 70. C'est avec fascination que je m'intéresse aux œuvres de cette époque, comment des gars sortis de nul part, avec peu de moyens et émanant de milieux prolétaires ont pu créer tout cela. Athée convaincu que je suis, je me surprends parfois à voir en des personnalités comme McCartney, Plant ou Richards des dons innés et célestes. Enfin, le sujet n'est pas là pour cet article ! Je veux avant tout apporter un partage, un débat entre les avis et les goûts de nos lecteurs. Pour cela, je vais décrire les années 60 en 10 albums qui pour moi caractérisent et représentent au mieux cette décennie et son génie musical et artistique.

On ne peut pas réduire une décennie musicale à 10 albums (enfin à part la nôtre qui se réduit au néant), je veux tout simplement décrire ceux qui sortent du lot et qui ont guidé les tendances musicales de l'époque et ont apporté un grand changement. Avant de commencer, je vais parler de tous ces artistes que je ne vais pas citer et qui pourtant ont leur place dans la bande son des sixties, The Kinks, Cream, MC5, The Troggs, The Turtles, Easybeats et j'en passe qui ont rythmé les ondes de l'époque. Cependant, bien qu'ayant sortis de nombreux très bons singles, ces groupes n'ont pas réussi à faire un album qui dans son intégralité soit incontournable. Le Rock est une musique brute en provenance des Etats-Unis, elle a été extraite par ce pays et va être raffinée par les Britanniques qui vont en faire quelque chose d'extraordinaire. Au début des 60's, beaucoup de groupes comme les Stones, les Who et les Beatles font un Rock assez basique, entrainant et directement inspiré des Buddy Holly, Chuck Berry et Little Richard avec des harmonies en plus. Il faut attendre 1966 pour que les Beatles montrent la voie...



Fini les lives sous les cris des groupies en chaleur, les Beatles décident de se concentrer à la réalisation d'album minutieux en studio. Avec cet album, les Fab Four vont révolutionner la manière d'entreprendre un album et vont utiliser toutes les capacités que leur offrent les studios Abbey Road. Les costumes et les mœurs de gendre parfaits au placard, la créativité, l'originalité sont au goût du jour. Des procédés studios révolutionnaires vont être utilisés, sous les yeux écarquillés de George Martin, les Beatles s'amusent à mettre des pistes à l'envers, à découper des bandes pour les recoller, les accélérer, les ralentir et tout cela pour créer des œuvres et effets uniques. On se demande bien comment de jeunes garçons ont pu penser à tout cela, le résultat est merveilleux et la composition est à la hauteur de l'originalité.



Sorti en 1966, Pet Sounds des Beach Boys est un album qui garde les sonorités harmonieuses des Beach Boys mais qui rompt avec ce côté surf californien. Le but de Brian Wilson est clairement de concurrencer les Beatles qui prennent d'assaut les cœurs des Américains et de créer quelque chose d'unique. Encore une fois les moyens studios sont exploités au maximum avec l'utilisation de beaucoup d'instruments mais aussi de bruitages d'animaux ! Le résultat est somptueux et on ne peut que s'incliner devant le talent, Paul McCartney déclara d'ailleurs que God Only Knows est l'une des plus belles chansons d'amour et que cet album les a influencé pour Sgt. Peppers.



Le symbole du Rock et de la Folk contestataire sort Highway 61 Revisited en 1965. La chanson Like A Rolling Stone pourrait à elle seule résumer l'esprit de cette décennie, loin d'une ballade mielleuse, Bob Dylan y parle d'une femme qui a toujours choisi la facilité et qui tombe dans la misère. Un certain ton revanchard et la contestation à son apogée, Bob Dylan nous livre un album qui marqua les esprits et les oreilles. On peut citer Bruce Springsteen sur cet album et plus particulièrement sur la chanson phare, « La première fois que j'ai entendu Bob Dylan, j'écoutais WMCA avec ma mère dans la voiture, et soudain il y a eu ce coup de caisse claire qui sonnait comme si quelqu'un avait donné un grand coup de pied dans la porte donnant sur votre esprit ».



Sûrement le groupe à retenir pour symboliser l'époque hippie, peace & love et autre bain d'acide, Jefferson Airplane sort Surrealistic Pillow en 1967. En plein période de Rock Psychédélique, inspiré par les Beatles, les Byrds ou encore The Mamas and The Papas, Jefferson Airplane sort un album planant avec une ambiance qui sent bon l'herbe et le LSD. Loin d'un simple délire hallucinatoire, c'est un régal pour les oreilles et des morceaux instrumentaux comme Embryonic Journey ne vous feront pas dire le contraire.


Il y a des hommes, des musiciens, des artistes mais je ne pourrais classer Jimi Hendrix dans aucune catégorie. Une sorte d’extraterrestre venu pour nous enseigner l'utilité d'une guitare électrique et de ses effets, Hendrix pond des titres incroyables sur son premier album e, 1967 qui sont encore aujourd'hui des classiques du genre. Purple Haze, Wind Cries Mary, Fire et la somptueuse reprise d'Hey Joe suffisent à nous clouer le bec et à se prosterner devant ce génie. Rien à en redire.


The Piper at the Gates Down est le premier album des Pink Floyd, paru en 1967. La première sensation qui nous vient à la fin de cet album est la perte de la notion de réalité, qu'est-ce que je viens d'écouter ? Toute la folie de Syd Barrett nous passe dans les oreilles et ce n'est pas désagréable, une sorte de voyage initiatique au psychédélisme et au rock progressif, à travers les astres. L'expérimentation, les diversités et la bataille des sons font rage au sein de cet album. On comprend néanmoins le sort de Syd dans les années à venir.




Vous ne croyez quand même pas que j'allais oublier ces bons vieux Rolling Stones ? La bande à Jagger et Richard sortent Let it Bleed en 1969, l'un de mes albums préférés des Stones avec Exile on a Main Street. Le paroxysme de la composition de Keith Richards à mon avis, il nous gratifie de son beau et bluesy jeu de guitare avec l'aide du virtuose Mick Taylor. La reprise de Robert Johnson Love in Vain est à l'image de cet album, merveilleuse. Tandis que Richards nous démontre ses talents et son influence blues, Jagger compose un classique des Stones, You Can't Always Get What You Want avec l'aide d'un orchestre gospel magistral. Bravo.



Ah les Who, My Generation, I Can See For Miles, The Kids Are Alright, I'm a Boy, tant de hits dans les débuts des annéers 60 sans jamais sortir un album qui marque vraiment dans son intégralité. C'est chose faite avec Tommy en 1969, cet opera Rock constitue le premier vrai chef d'oeuvre des Who. L'ouverture de l'album nous suffit à comprendre qu'on ne va pas être déçu de la créativité. Tommy s'écoute bien sûr dans son intégralité pour comprendre l'histoire et profiter de la continuité des morceaux, une oeuvre qui démontre que le Rock est maintenant bien plus qu'une simple musique populaire.


On connait tous cette histoire mais un petit rappel ne fait jamais de mal. Une fois les Yardbirds séparés, Jimmy Page décide de reformer ce groupe avec la présence de Plant, Bonham et John Paul Jones, voulant constituer un supergroupe, Page contacte Keith Moon et celui-ci lui répond que son projet va se casser la gueule comme un Zeppelin de plomb, Lead Zeppelin. A l'image du plomb, Led Zeppelin va nous proposer un album aux sonorités lourdes et puissantes. La naissance du Hard Rock est en cours, des riffs efficaces de Communication Breakdown aux sonorités excentriques de Black Mountain Side, le groupe nous montre l'étendue de ses possibilités. Une grande aventure commence et va marquer la décennie suivante.



Comment ne pas finir cette décennie par Abbey Road ? L'ultime projet des Beatles pour teminer leur œuvre en beauté est une réussite totale. Incontestablement le meilleur album des 60's et même du Rock pour moi, Abbey Road était la meilleur façon de finir. La composition, le son, la pochette, tout est réuni dans cet album et le Medley de fin nous gratifie et nous attriste aussi, car cela sonne le glas des Beatles, le glas d'une époque et d'une décennie. Respect total et un grand merci à ces 4 mecs qui sortirent de leurs quartiers pauvres de Liverpool, ont révolutionné la musique dans son ensemble.


Aucun commentaire: