6 juin 2012

LIVE-REPORT: NANCY ON THE ROCKS @ Zénith de Nancy, 2 Juin 2012



Évènement en Lorraine: en effet, le festival Nancy on the Rocks est le premier festival Rock qui tient la barre assez haute. A la vue du flyer ci-contre, on est en droit de se dire que ça doit valoir le coup, c'est pas tous les mois qu'on peut avoir Koritni, le Pat McManus Band, Gamma Ray et Scorpions le même jour et à un prix vachement avantageux (45,10 € en fosse).


Un festival comme celui-ci est aussi l'occasion de découvrir de nouvelles sonorités. Pat O'May et Stan Skibby ont particulièrement égayés ma curiosité durant cette journée au Zenith de Nancy.






Arrivé à 13h15 avec un ami sur le site où les files pour l'entrée étaient déjà assez conséquentes, force est de constater que les générations passées et actuelles se côtoient sous la même bannière: celle du Rock. Ribambelles de tee-shirts (AC/DC, Iron Maiden, Scorpions évidemment, Judas Priest pour ma part...), de patchs, de cheveux longs, de bières et de bonne humeur, comme l'a dit mon pote: "Là, on est chez nous !" . Quelques minutes après, les portes s'ouvraient et l'entrée dans le sein du Zénith s'est fait rapidement et sans aucun souci. C'est un des points forts de ce festival: l'organisation était très bonne. Quoiqu'il en soit, à l'ouverture, c'étaient les buvettes et autres stands de sandwichs qui avaient la côte. Moi, je me suis directement tourné vers le groupe d'ouverture...


VINTAGE VENDETTA 


Comment définir VINTAGE VENDETTA (un groupe local, attention) en toute honnêteté ? A part "cinq bon gars qui envoient la purée et les saucisses dans la tronche du mec d'en face", franchement je ne vois pas. On reconnaît facilement ces accords magiques qui nous bercent depuis des décennies, une énergie sur scène qui fait plaisir à voir (mention spéciale au chanteur qui m'a fait pensé quelques fois à Joel O'Keeffe d'Airbourne mais sans guitare...) et une cohésion parfaite au sein du combo. Rien n'était à jeter dans leur set d'une demie heure: les solos, le chant, la rythmique, la basse, la batterie, tout y était. Il est important d'ajouter que leur participation au Nancy on the Rocks était assez particulière: c'est grâce au plébiscite des internautes que ces cinq foufous ont pu fouler la seconde scène située sur le parvis et donner le point de départ à plus d'une demi journée de décibels. Vous pouvez retrouver sur la Toile ce qu'ils font et à mon avis, vous ne serez certainement pas déçus. Avec une entame pareille, cette journée s'annonçait donc sous les meilleures hospices.


CRYSTAL BREED


Les membres de Vintage Vendetta commencent à ranger leur matos, des roadies et des personnes de l'organisation aident à installer celui des Allemands de CRYSTAL BREED. Claviers, guitare, basse, batterie, tel est le programme. Nous changeons complètement de registre: ce que nous avait proposé Vintage Vendetta était un concentré de Hard pur et dur sous sa forme la plus sauvage, Crystal Breed joue plus dans une catégorie expérimentale où les arrangements et la virtuosité ont la part belle. Virtuosité démontrée par le chanteur également guitariste ressemblant étrangement à David Ellefson de Megadeth et le claviériste lui aussi chanteur dont les solos m'ont personnellement fait un bel effet. On avait quand même un peu de mal à discerner les voix. La basse et la batterie étaient un peu trop en avant bien que remplissant leur rôles comme il fallait... Les deux leaders ne sont pas des manches et pour preuve, ils ont déjà tourné avec ULI JON ROTH... Tiens tiens, comme c'est bizarre... Il n'empêche que c'était la première fois que Crystal Breed venait jouer en France, et que ça valait bien le coup !


PAT O'MAY


Ne connaissant point l'oeuvre de PAT O'MAY, je m'en remet donc à mon compagnon qui me dit que c'est "un sacré guitariste" et qu'il est Français d'origine Irlandaise. J'attendais donc de voir ça. Et en effet, c'est un très bon guitariste et qui en prime bouge beaucoup sur scène. Son groupe transpire la bonne humeur, on a eu le droit à des vannes, des sourires (j'aurais du prendre en photo celui que m'a fait Pat, il était collector !) et tout ce qui s'en suit. Pat O'May est évidemment le pilier des compositions typées Hard lorgnant vers le Heavy Metal dans lesquelles nous retrouverons effectivement des éléments de la musique celtique et où il assure également le chant. Vraiment une très belle surprise mais j'étais bien loin de savoir que d'autres claques allait m'attendre durant ce festival. 


STAN SKIBBY


Ensuite, c'est STAN SKIBBY qui a pris le relais. Proposant avec grande fidélité et ceci en a étonné plus d'un des titres de Jimi Hendrix (c'était un Tribute), on a eu vite fait à se demander si ce mec était sa réincarnation. Hey Joe, Voodoo Child and Co étaient au rendez-vous et nous avons pu remarquer que la foule commençait à devenir plus consistante si vous voyez ce que je veux dire car c'était autre chose qui nous attendait juste après...




Voilà le premier groupe de ceux que je voulais voir en priorité: KORITNI. La foule s'était encore faite un peu plus grosse pour le groupe Australien (et encore ce n'était pas non plus énorme énorme, bon nombre de personnes s'étaient massées devant les portes de l'amphithéâtre du Zénith depuis 13h30). Lex Koritni et le reste de la troupe ont interprétés avec panache et justesse des titres comme 155 ou Red Light Joint qui mettaient à l'honneur l'énergie que le groupe a à revendre. Oui d'un coup, nous étions passé au niveau supérieur. Better Off Dead, le second single du nouvel album intitulé Welcome to the Crossroads (que je recommande fortement) a lui aussi été joué de façon magistrale. Koritni a délivré environ 40-50 minutes de pur Rock sans concessions et qui ne m'a vraiment pas déçu. Pour info ou tout simplement pour les retardataires, ils seront ce 8 juin à Chambéry, le 11 à Toulouse et bien sur le 16 au HELLFEST et croyez moi, vous avez tout à y gagner en allant les voir. Koritni était le dernier groupe à se produire sur la seconde scène. Il fallait donc rejoindre l'amphithéâtre en lui même qui allait être le lieu d'une nuit Rock 'n' Roll.





Une demie heure voire un tout petit peu plus après l'ouverture des accès à l'amphithéâtre, c'est le PAT MCMANUS BAND qui a "inauguré" la Mainstage (on va l'appeler comme ça) pour cette première édition. Show d'une grande classe dont Pat McManus himself (ex-guitariste du groupe Mama's Boys, précisons le) y est pour beaucoup, nous n'avons pas eu le droit à des moments "faiblards". Les deux premiers titres, Danger Zone et Ready to Rock, ont mis tout le monde d'accord avec notamment des solos de folie dont le public a particulièrement apprécié et a surtout promptement réagi. Un autre moment m'a fortement marqué, c'est la chanson Belfast Boy, dédiée à Gary Moore disparu l'an dernier. McManus nous a aussi montré durant quelques instants ses talents de violoniste ce qui m'a littéralement foutu sur le cul. Mention spéciale au bassiste qui n'hésitait pas à faire participer le public et le batteur dont le bonheur d'être sur cette scène se reflétait sur son visage. A noter que le son de la basse et de la batterie (plus particulièrement la grosse caisse) étaient très puissants. Qui a dit un peu trop ?






La configuration de la Mainstage pour KARELIA avec l'artwork de leur dernier album en date, Golden Decadence, paru en 2011 avance, l'occasion pour moi de me remémorer des souvenirs : ayant déjà fait l'expérience en première partie de Scorpions au Galaxie d'Amnéville en octobre 2010, je dois dire qu'ils m'ont comment dire... gonflé. Peut être que cette fois-ci était le déclic, qui sait ? Et bien non, je me suis vite ennuyé bien que leur prestation très professionnelle et énergique ait été irréprochable. Leur musique ne m'intéresse pas, ça ne m'avait déjà pas plu il y a deux ans. On ne se refait pas. Mais un sacré "rayon de soleil" est arrivé: Lex Koritni est monté on stage avec les Alsaciens pour un titre bien agréable et ça... je l'attendais vraiment pas. Lex est parti et le niveau de Karelia m'a refait tomber dans un ennui qui s'était dissipé l'espace de deux minutes. Je trouvais le temps long mais je savais qu'après, j'allais être aux anges. Il faut préciser que cette date constituait la dernière pour Karelia en tant que première partie de Scorpions, première partie qui durait depuis 4 ans.





Plus les minutes passaient, plus la pression montait. L'illustration de To the Metal! ornait la scène, la batterie de Dan Zimmermann était prête, GAMMA RAY allait arriver. Et là, Kai Hansen monte les escaliers, c'est parti ! Le son était vraiment lourd, les basses étant un peu trop mises en avant et j'ai personnellement eu du mal à entendre la guitare de Hansen et celle de Henjo Richter, le second guitariste. Par contre derrière... ça arrachait sec. Le quatuor a interprété sans encombres des titres tels que Rebellion in Dreamland, To the Metal, Send Me a Sign ou encore le classique d'Helloween I Want Out, écrit et composé par Kai Hansen avant de quitter la formation en 1989 et de fonder Gamma Ray. J'ai été totalement pris au dépourvu quand ils ont annoncé la chanson Heaven Can Wait qui est ma préférée et qu'ils n'ont surtout pas joué depuis un bail. Une très grosse claque ! Ce que j'attendais le plus de cette journée venait de s'achever, j'étais sur une autre planète avec un immense sourire. Mais il fallait que je redescende vite sur Terre car le clou du spectacle allait frapper ou plutôt piquer.





SCORPIONS était donc, comme vous l'avez très certainement remarqué, la tête d'affiche de cette première édition de Nancy on the Rocks. Étant plutôt en froid avec le groupe ces derniers temps ("Never Ending Tour" et le fameux Comeblack que je considère comme une grosse blague), les membres avaient encore une chance de se rattraper à mes yeux. Et cette chance, ils l'ont prise. Toujours cette même intro montrant des images de l'US Festival '83 avant de laisser place à l'opener Sting in the Tail qui ne m'a jamais fait un grand effet en live. Mais plusieurs choses m'ont sauté aux yeux et aux oreilles: Klaus Meine semblait avoir retrouvé une bonne énergie, Matthias Jabs n'hésitait pas aller au contact des fans, Rudolf Schenker faisait le boulot  mais Pawel Maciwoda et James Kottak ne me laissaient pas du tout confiant pour la suite. Ce dernier était presque affalé sur son kit, le regard vide, comme si il était d'ailleurs "vidé" ou plutôt... torché. Il avait beaucoup de mal à tenir la cadence, son jeu avait très peu de punch et il a foiré pas mal de coups de cymbales. Du grand n'importe quoi. Lui qui incarne la touche de folie dans le groupe, cette fois-ci il ressemblait plus à un gosse auquel on lui aurait refusé un sachet de bonbons. Même son solo était très peu inspiré et manquait franchement de pêche. Quelque chose ne tournait pas rond mais alors pas du tout.

La setlist a tapé dans le classique mais c'était sans compter sur Is There Anybody There? et ses accents presque Reggae, l'interprétation avec Uli Jon Roth de We'll Burn the Sky et la ré-inclusion que je qualifierais de miraculeuse du brûlot Hit Between the Eyes durant la seconde partie du gig à la place de Dynamite. Le public a été très réceptif et spontané sur des titres comme Send Me an Angel, Holiday ou encore le mythique et inusable Blackout. Avant le gros Big City Nights, Jabs a exécuté son habituel solo appelé Six String Sting qui s'est plus résumé pour moi à de la grosse, je m'excuse d'avance pour le terme, branlette de manche. A moins que le terme de succession ultra-rapide et incohérente de notes soit plus approprié... C'est le seul reproche que je peux lui faire sur cette soirée et je suis honnête à 100%. Le groupe a ensuite fait le coup du "Thank you, good night !" avant de revenir devant nous pour la triplette de fin: Wind of Change, Still Loving You qui remporte toujours un excellent succès dans notre Douce France et enfin Rock You Like a Hurricane qui fait comprendre qu'à la base, nous sommes venus pour du Rock et du vrai. Les cinq membres quittent la scène après avoir lancé une multitude de baguettes et de médiators. Leur prestation a été d'un bon niveau sans être non plus étincelante, James Kottak y est pour beaucoup. Certains commencent à quitter les lieux or le ULI JON ROTH BAND commence à installer son matériel alors que le staff de Scorpions commence à enlever des éléments de la scène.

Ceux qui étaient présents dès le début de l'après-midi n'ont pas eu de mal à reconnaître le guitariste/chanteur et le claviériste de Crystal Breed. Dans premier temps, le Uli Jon Roth Band nous a joué des reprises de titres de Jimi Hendrix avant de voir débarquer Herman Rarebell (la batteur de Scorpions durant les années fastes) pour reprendre des titres d'époque de leur ancienne formation: Sails of Charon et In Trance. Un autre ex-batteur de Scorpions est également monté sur scène pour jouer Polar Nights, Rudy Lenners. Quant à Michael Schenker, il n'est pas venu. Pourquoi, ça...

Avoir vu Lex Koritni partager la scène avec Karelia l'espace de deux minutes, avoir vu Gamma Ray jouer Heaven Can Wait enfin vu Gamma Ray tout court. Avoir entendu Hit Between the Eyes en live etc... Toutes ces choses resteront des souvenirs impérissables dans ma tête. Comme je l'ai déjà dit au début de ce Live-Report, l'organisation était très bonne. De belles découvertes étaient au rendez-vous , je suis donc reparti avec une grande satisfaction, celle de ne pas avoir été déçu tout du moins sur le plan musical. Les affiches étaient à la limite (pourquoi limite en fait ?) d'être de la publicité mensongère: on promettait de la "réunion de famille", des guests et tout le tintouin mais au final, c'était chacun son set, chacun pour sa trombine. J'aurais du m'en douter avant, une personne de l'organisation a eu l'amabilité de nous annoncer que le groupe d'Uli Jon Roth composé d'anciens membres sera balancé après Scorpions. Michael Schenker avait certainement senti le coup fourré... Une excellente journée quand même mais cette histoire d'inversement de passage, d'affiches pas très très nettes en fin de compte me reste en travers de la gorge. En tout cas, ça fait polémique et à mon humble avis, Nancy on the Rocks ferait mieux de se méfier des retombées...

EDIT: Un article issu de Radio Metal a éclairci certains points notamment sur Scorpions durant ce festival. Attention, c'est violent... Cliquez ICI.






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