1 juin 2012

LIVE-REPORT: SONISPHERE SUISSE @ Yverdon-Les-Bains, 30 Mai 2012



Mercredi 30 Mai 2012 marque deux évènements importants, tout d'abord: ma première excursion en Suisse, charmant pays. Le second évènement est quant à lui, un melting-pot de plusieurs évènements de folie. Première excursion Live avec SLAYER, second contact avec MOTÖRHEAD et surtout, l'occasion de fêter à nouveau les vingt ans du Black Album avec METALLICA après la grande fête du Stade de France du 12 Mai 2012.


Après avoir vécu un premier concert honnête aux côtés de la bande à James Hetfield et Lars Ulrich, je ne pouvais pas passer à côté de cette affiche Suisse, réunissant des mastodontes en puissance.


Le crime se déroule à Yverdon-Les-Bains, sous un beau soleil, ELUVEITIE investit la scène et lance les hostilités pour ce qui va être, 8h de pure folie.







Commençons avec un élan d'honnêteté concernant le premier groupe, les Suisses d'ELUVEITIE. Je ne connaissais absolument rien de leur discographie. Seulement quelques conseils lancés par des connaissances, " tu vas voir, Eluveitie en Live, c'est vraiment sympa ! ". Et je dois avouer que même si ça n'a pas été LA grande révélation, leur musique mérite que l'on s'y intéresse. Composée de divers instruments comme des violons, des flûtes, ou encore des cornemuses, qui, couplés avec le son des guitares forment une musique très plaisante, entraînante et pleine de bonne volonté ! Hélas, la fosse du Gold Circle étant encore largement vide lors de leur passage,la réaction de la foule n'était pas excessivement chaude, mais restait enthousiaste. Nous reconnaîtrons un ou deux airs connus repris dans certaines de leurs chansons sur la fin du set. Peut-être un petit manque d'énergie sur scène, qui donne au tout une petite sensation d'ennui. Cependant, le folk metal maîtrisé du groupe reste plaisant et permet de passer un très bon moment. A revoir dans d'autres conditions ! 






La fosse commence à se remplir un petit peu et la banderole de l'Enfant Sauvage ( ndlr: nom du prochain album de GOJIRA ) est dépliée au fond de la scène, elle parait petite, voire minuscule au sein d'une structure aussi énorme mais dès lors que les membres du groupe auront investi la scène, ils vont commencer à réveiller un public suisse décidément dur à faire bouger. Pour ma part j'ai été un peu moins emballé par leur prestation comparé aux précédentes ( et nombreuses fois ) où j'ai été amené à les voir. En effet, on retrouve un son un peu "brouillon" et probablement bridé comme au Stade de France quinze jours auparavant. Sans démériter et se laisser faire par cette configuration ils s'en sortent néanmoins très bien avec un set raccourci, de mémoire à peine plus long que celui joué en première partie de Metallica, mais toujours aussi intense et énergique. Ces mecs jouent avec leurs tripes, et qu'on aime ou non on ne peut nier que cela se ressent. Ils ont utilisé les plateformes du Snakepit pour s'avancer dans la foule, alors qu'il ne me semble pas que les membres d'Eluvietie s'en soient approchés. Joe ( ndlr: Duplantier, Guitare + Chant ), en courant comme un dératé, pendant que Jean-Michel ( ndlr: Labadie, Basse ) faisait des démonstrations de headbang sur les côtés de la scène. Fidèles à eux-mêmes, GOJIRA convainc encore une fois et on se demande ce qui pourra un jour arrêter ces garçons...






C'est au tour de MASTODON de s'accaparer la scène. Après les avoir vus au Sonisphère à Amnéville l'an dernier, leur prestation ne m'avait guère convaincu et je n'avais donc pas cherché à en savoir plus sur eux. Leur show débute bien, le son est excellent et la prestation plus qu'honnête, hélas, un problème majeur vient ruiner la prestation du groupe. Durant chaque morceau, un crissement se fait entendre et le son se retrouve littéralement coupé pendant deux à cinq secondes, laissant le groupe jouer dans le vide ! Cinq secondes en plein morceau, c'est long, très long. MASTODON en fait les frais, la prestation se retrouve saccagée par ce problème technique. Le groupe semble frustré et en colère ( ndlr: ce qui est normal ) mais est tout de même applaudi par le public, malgré ce désagrément sur tous les morceaux du set. Une bonne prestation gâchée par un problème technique. A charge de revanche pour MASTODON !




Direction le Snakepit afin d'assister aux prestations de SLAYER, MOTÖRHEAD & METALLICA ! La bande à Tom Araya ouvre les hostilités avec South Of Heaven et donne directement le ton sur ce qui nous attend ! Un show plein de puissance, carré et fait pour marquer les esprits. Le son est excellent et avoir une telle proximité avec le groupe est impressionnant. Kerry King impose, fait des allers-retours sur le Snakepit donnant de sa personne aux fans et maniant sa B.C Rich avec un tel talent et une telle classe qu'il est difficile de rester de marbre face à une telle débauche d'énergie. Gary Holt ( ndlr: Exodus ) remplaçant Jeff Hanneman ( ndlr: se remettant d'une grave infection ) sur cette tournée remplit son job à la perfection, possédant une vraie présence scénique aux côtés de SLAYER et offrant au public des soli de très bonne facture ! De son côté, Lombardo démonte sa batterie comme il a toujours aimé le faire et impressionne de part ses qualités indéniables derrière un fut, du grand art. C'est puissant, c'est carré, c'est Slayer. Le groupe ne laisse pas le spectateur se reposer et enchaîne brûlot sur brûlot, la voix d'Araya est excellente et finit de transporter le public. On en aurait bien repris un peu plus après les " Mandatory Suicide ", " Raining Blood ", " Jesus Saves ", "Die By The Sword " et autres joyeusetés, hélas le groupe quitte la scène après un Angel Of Death honnête et laissant tout le monde sur le carreau une dernière fois. SLAYER est grand et le prouve, inspirant le respect à toute personne présente dans le public ce soir là. 






MOTÖRHEAD déboule sur scène et ne fait pas dans la dentelle. A l'instar des shows joués en France fin-2011, le groupe attaque directement avec le morceau Bomber, véritable brûlot qui voit les personnes du public chanter le refrain à tue-tête. Lemmy semble bien plus en forme qu'il ne l'était lors des derniers passages en France, aucun pain n'est à signaler et l'on semble parti pour passer un bon moment. Aucune grande surprise a signaler, nous sommes bien face à MOTÖRHEAD, c'est carré, ça va vite et tout le monde est content. Des classiques tels que Damage Case, Over The Top, Killed By Death et Metropolis sont joués, la set-list raccourcie reste tout de même très proche de celle jouée lors de la dernière tournée. Phil Campbell nous sert son jeu en toute simplicité, voguant d'un bout à l'autre de la scène, quel plaisir de les voir quand même. Un problème avec les retours oblige le groupe à arrêter l'interprétation de The Chase Is Better Than The Catch afin de la recommencer dans de meilleures conditions. Mikkey Dee est en grande forme et malmène sa batterie comme si sa vie en dépendait, le solo de batterie qu'il effectue sur The One To Sing The Blues est dantesque et offre un vrai moment de Rock N' Roll au public. Le groupe conclue le show avec les habituels Going To Brazil, Ace Of Spades et Overkill et quitte la scène sur un bon gros larsen histoire d'achever le public. Rien d'exceptionnel au niveau de la set-list mais toujours ce même plaisir de voir le groupe nous asséner leur musique, sentir notre corps réagir à cette décharge d'énergie reste un plaisir que seuls eux peuvent provoquer et bon sang, je ne m'en lasse pas ! 





Après ces cinq premiers groupes de haut-rang, METALLICA ne peut qu'arriver en terrain conquis, tout le public semble déjà avoir passé un bon moment et convaincre les personnes venues ce soir devrait être chose aisée pour le groupe. Et ça le sera ! Je ne vais pas revenir sur le concert, qui reste tout de même très proche de ce qu'il s'est passé au Stade de France quinze jours avant ( ndlr: Live Report à lire ici ). Revenons plutôt sur la performance du groupe en lui-même, qui s'est avérée bien plus convaincante qu'au concert Français du 12 Mai. METALLICA semble avoir enfin ré-appris à dompter cette scène " Snakepit " et la communion avec le public se retrouve donc de ce fait accentuée. James, Kirk et Robert jouent bien plus avec un public d'ores et déjà acquis et heureux de pouvoir approcher leurs idoles d'aussi près. Savoir comment bouger sur cette scène offre aussi au groupe plus de tranquillité quant à l'exécution des morceaux, de bien meilleure facture ! Moins de pains qu'à Paris et une impression d'avoir un groupe plus détendu en face de soi se fait sentir ce qui rend le ressenti global bien plus agréable ! Sentir le groupe aussi sûr de lui et sentir qu'ils ont raison de l'être donne une tout autre dimension au show ! Tout semble venir naturellement, on ne sent aucune difficulté du côté du groupe qui gâte son public de la plus belle manière qui soit. La recette reste la même mais que c'est bon !

Assister à ce spectacle en direct du Snakepit est aussi une expérience totalement différente, avoir les membres du groupe à moins d'un mètre de soi rend le concert très spécial, c'est simple, on se croirait rendu dans une petite arena en plein concert privé, quel panard. Le groupe sait comment haranguer la foule et en abuse presque ! On se laisse prendre au jeu et on y met tout notre coeur, toute notre énergie. Les discours de " Metallica Family etc..." ne plaisent pas à tout le monde, mais voir une telle relation entre un groupe et ses fans est rare de nos jours. Que voulez-vous que je vous dise ? C'EST BEAU ! Car il n'y avait pas que les fans qui étaient heureux ce soir là, en effet, les sourires de gosses arborés par le groupe ne trompent personne. Peu importe l'endroit, l'ambiance, la set-list, METALLICA est heureux d'être à la place qu'ils sont, ils l'honorent et donnent le meilleur d'eux même chaque soir. N'est-ce pas ici la preuve que l'on est en face d'un grand groupe ? A vous de juger...

Malgré tous les défauts qu'on peut trouver au Sonisphère ( prix, accueil etc... ) il faut bien reconnaître que cette soirée était tout bonnement exceptionnelle. Une très bonne affiche, servie par d'excellentes prestations malgré l'accident MASTODON. Je suis reparti de Suisse fatigué, avec un nombre incalculable de courbature, mais je suis reparti de Suisse avec un sourire qui ne s'estompe pas depuis la dernière note du show de METALLICA. Vous savez, ce sourire qui se suffit à lui-même pour exprimer qu'on a passé une soirée exceptionnelle, servie par de très grandes performances et par des groupes sincères. 

Remerciements à Loïc pour son aide sur ce Live-Report. 

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