CHRONIQUE: OOMPH! - Des Wahnsinns Fette Beute

Du Metal " industriel " et des Allemands. 

OOMPH! est connu pour avoir su révolutionner le genre avec des albums toujours surprenants, barrés, techniquement géniaux, aux thèmes et aux visuels provocants. C'est donc avec une certaine impatience que l'on attendait leur nouvel essai studio qui porte le nom ô relativement simple pour nous Français de : "Des Wahnsinns Fette Beutte".

Passée cette étape orthographique passionnante, le Cd installé dans le lecteur, on se remémore leur précédent album sorti en 2010 intitulé "Monster" et qui semblait amorcer l'arrivée d'un OOMPH! conforme aux standards, un OOMPH! normal (ndlr: On est dans un objectif de normalité ces derniers temps, vous l'aviez peut-être remarqué), mais OOMPH! est-il fait pour être un groupe normal ? La réponse est bien sur non et l'on espère qu'ils ne feront pas cette erreur alors que la première chanson commence...

L'on écoute le disque, puis le téléphone sonne, on répond et on discute avec son interlocuteur pendant quelques minutes, celui-ci nous conseille de jeter un œil sur le dernier livre de Stephen King. On raccroche. On remet l'album en écoute puis on prend son ordinateur, on se renseigne sur ce fameux livre de Stephen King. On le commande. Ah mince, on voit qu'il est issu d'une trilogie, on se renseigne donc sur les deux précédents bouquins, on lit les avis des différents lecteurs. "Hé, c'est pas mal cette musique en fond, très agréable !". On finit par commander les deux autres livres. Qu'est ce que le temps passe vite.

On se lève, on se sert un verre, on en profite pour prendre quelque chose à grignoter. "Ah, pas mal ce passage !". Assis sur son canapé, on remarque qu'on a laissé la télé allumée en mode muet, pile sur une chaîne d'informations, on lit le petit bandeau récapitulatif. On se surprend de voir qu'apparemment, les relations franco-allemandes ne sont pas au beau-fixe ces derniers temps. Si on allait creuser ça un peu plus ? Se renseigner ? Un petit tour sur internet s'impose donc (encore). Aïe, aïe, aïe, ça va mal ouais ! La mésentente politique semble s'accentuer de jour en jour. Pour en savoir plus on décide de remettre le son de la télé, voir les quelques réactions face à ces relations pas encore houleuses mais presque du côté des politiques Européens.

La suite vous appartient. Le fait est que l'album de OOMPH! est terminé depuis un bon moment, vous n'avez rien remarqué et vous l'avez survolé. Votre attention a été portée ailleurs. En cause ? Une fuite du groupe vers une standardisation maladive qui ne leur va pas ! Où est le OOMPH! de Unrein ? de Sperm ? Où est ce groupe qui savait choquer ? Utiliser des structures musicales du tonnerre ? Où est le son tranchant et métallique qui faisait leur puissance ? Où est OOMPH! ?

Je regarde du côté d'autres groupes jouant à peu près dans la même cour (ndlr: Oui oui, les Rammstein, Ministry etc...), mais non, ils ne sont pas là-bas. J'ai beau chercher, je les trouve sur le bord de l'autoroute de la Pop, cette autoroute qui mène au monde des clichés, des sosies musicaux, de la banal-attitude ! Alors, attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit ! Nous ne sommes pas face à un mauvais album, mais le problème est là ! C'est pas exceptionnel, c'est pas désagréable, c'est sympa. Ouais, c'est tout le contraire de OOMPH!. La production est trop claire et laisse entrevoir des passages Pop (ndlr: comme sur les morceaux Kosmonaut, Bonobo et presque la quasi-totalité des morceaux tiens !), les morceaux si on s'y attarde sérieusement ne sont pas aussi inspirés que d'habitude et pourtant ils arrivent à nous en refourguer quatorze !

Mais le pire dans cette histoire c'est que ce n'est même pas mauvais ! C'est juste que ce n'est pas eux ! Leur implication personnelle semble moins élevée que d'habitude, pourtant c'est leur implication qui entraînera l'auditeur, auditeur qui très vite se rendra compte, si il est fan du groupe, qu'il y a comme un problème... Un auditeur lambda ne connaissant pas le groupe peut apprécier l'album qui n'est en soit, comme je le disais, pas si désagréable. Les mélodies restent quand même de bon acabit, on retrouve ce petit côté Metal Indus qui en ravira certains. Hélas, la pop semble prendre de plus en plus le pas, ce qui peut attirer de nouveaux fans comme faire fuir une masse déjà convertie à leur musique.

Auparavant, OOMPH! impliquait, composait, jouait et défonçait. Aujourd'hui, ils ne défoncent plus, ils piaillent. Ah oui, parce que je ne vous ai pas parlé de ces moments où le groupe se permet d'instaurer une montée en puissance lors d'un morceau. Vous savez, le moment où on se surprend à être emporté, à attendre le point de non-retour, le moment où le morceau va laisser exploser sa puissance. Eh bien, avec OOMPH!, ce moment, le plus intéressant ne nous le cachons pas, n'existe pas, ça monte, ça monte et ça pète pas. Si encore ça montait de façon extraordinaire je comprendrais, mais même pas, il ne se passe rien ! Imaginez un film d'action où le bâton de dynamite est sur le point d'exploser mais la mèche arrête de brûler et le film se termine sans explication...

Vous voyez ?

Voila le résumé que je fais du dernier album de OOMPH!.

Ceci n'est pas une chronique pour dire du mal de ce groupe, que j'écoute et que j'aime vraiment beaucoup. Vous lisez ici la frustration d'un fan qui a l'impression d'avoir perdu ce qui faisait la magie d'un groupe qu'il aime et dont il attend un sursaut au plus vite. Je tiens à m'excuser si j'ai vexé des fans du groupe, ce n'est pas mon but.