14 mai 2012

LIVE-REPORT: METALLICA @ Stade de France, Paris, 12 Mai 2012

                                    Les premières rumeurs sur un concert parisien du groupe METALLICA en Mai 2012 à Paris ont émergées assez tôt dans l'année 2011, en effet, dès le mois d'Août, nous commencions à en parler sur Rainy Paradise tant les bruits de couloir commençaient à se faire nombreux. Ce n'est qu'après presque six mois que le concert fut officialisé, c'était désormais sur, James Hetfield et ses potes seraient au Stade de France le 12 Mai 2012 pour fêter les 20 ans du mythique Black Album, qui sera joué dans son intégralité pour cette occasion. 80 000 personnes, des litres de bière et quatre cavaliers prenant d'assaut l'immense Stade de France, la grande bataille orchestrée par METALLICA a laissée des traces.

12 Mai 2012, 14h, je déambule accompagné de quelques amis autour de cette grande bâtisse qu'est le Stade de France, les commerçants présents diffusent pour la plupart la même musique, celle de METALLICA, pour qui 80 000 personnes se sont déplacées aujourd'hui. L'ambiance est bonne enfant, alcoolisée pour certains mais qui s'en fout ? C'est un jour de fête bon dieu, tout le monde est fier d'arborer son t-shirt du groupe, fier d'être présent aujourd'hui, fier d'être fan. L'ambiance promet d'être explosive, des cris de joie résonnent de part et d'autres du stade, et certains dans un excès de joie dévoilent des parties de leur anatomie au Petit Journal de Canal +, venu filmer les fans pour cette grande occasion. Histoire de faire les choses comme il faut, METALLICA a également jugé bon de ré-introduire le Snake Pit ( ndlr: petit espace devant la scène formé par deux avancées centrales qui se rejoignent et réservé aux petits chanceux ) présent sur la tournée ayant suivi la sortie du Black Album en 1991 !

Les portes du stade s'ouvrent à 17h30 laissant enfin les fans pénétrer les lieux et se retrouver face à la scène, le rêve de tous devient encore une fois, un peu plus une réalité. En première partie, nous retrouvons GOJIRA ( ndlr: actuellement en tournée Française ), groupe Landais connu de tout bons fans de METALLICA, en effet, le groupe a su se faire connaître outre les limites françaises et s'est déjà retrouvé en première partie de METALLICA dans le cadre de leur tournée Nord-Américaine en 2009. L'accueil réservé au groupe est très bon, ces derniers jouent un Death Metal aux tendances Thrash et Progressif très plaisant, l'ambiance dégagée par la musique jouée est lourde et très impressionnante. Certains fans de METALLICA ne s'y trompent pas et commencent à lancer quelques mouvements de foule, GOJIRA est heureux d'être ici et le rend bien aux fans présents. Hélas, les trente minutes accordées au groupe passent trop vite et ce dernier quitte la scène précipitamment, sous les applaudissements. " Nous sommes heureux d'être ici, avec vous, au Stade de France, quel honneur ! " confiait Joe Duplantier, chanteur guitariste du groupe, tu m'étonnes !

Hélas, l'accueil réservé par les fans de METALLICA au second groupe de première partie auto-proclamé de " rock garage ", The Kills, laisse à désirer. Le groupe joue sous les huées, devant une forêt de doigts d'honneur. La faute peut-être à une qualité musicale globale qui n'a rien à voir avec l'univers des personnes présentes aujourd'hui et surtout à un bordel sans nom sur scène. Certes, c'est rigolo de faire des bruits bizarres avec une guitare, de créer des structures musicales qui sortent des sentiers battus. Hélas, la cohésion ne reste t-elle pas une priorité ? Pas pour The Kills apparemment qui insiste dans cette voie, proposant des morceaux qui n'inspirent qu'eux, un air quelque peu arrogant sur scène, c'est trop ! Le chaos est total que ce soit dans le public ou du côté des musiciens, qui bouclent ce set avec le morceau " Fuck The People ", donnant l'occasion à Alisson ( ndlr: chanteuse du groupe ) de pratiquer quelques gestes insultants afin de rendre au public ce qui lui appartient. Qui doit-on blâmer ? Je vous en laisse seuls juges.



21h15, l'heure de la délivrance pour les 80 000 fans présents aujourd'hui, l'intro " Ecstacy Of Gold " ( ndlr: issue de la B.O du film " Le Bon, La Brute et Le Truand " ) résonne dans l'enceinte et est reprise en choeurs par tout le public, le premier grand moment de communion entre les fans et le groupe qui envahit la scène sous les acclamations. " Hit The Lights " et son intro assourdissante assurée par la batterie de Lars Ulrich lance les hostilités, le public se laisse porter, c'est enfin parti pour 2h10 de puissance à l'état pure. " Master Of Puppets ", grand classique du groupe est jouée sans temps mort juste après le premier morceau, la folie est totale, le groupe semble nous promettre une bien belle soirée à travers une interprétation sans faille ! " No Remorse " issu du premier album du groupe ( ndlr: " Kill 'Em All! " ) vient combler les fans de la première heure et est suivi par la cloche de " For Whom The Bell Tolls " qui résonne dans le Stade de France, Robert Trujillo attaque le début du morceau à la basse, les notes sont hurlées par les spectateurs présents, le concert prend définitivement un tournant épique. Les guerriers sont dans l'arène, prêts à tout pour impressionner leur roi. " Hell and Back " issu de l'EP " Beyond Magnetic " ( ndlr: sorti fin 2011 )  fait suite à ce début de concert apocalyptique. Malgré la " jeunesse " de ce morceau, je surprends certains en plein headbanging en train d'hurler les paroles à qui veut bien les entendre.


Le son semble malheureusement un peu surmixé au niveau de la batterie, il est arrivé que l'on peine à entendre les guitares sur certains passages. Le groupe quitte la scène et nous laisse avec un petit film retraçant la genèse du " Black Album " à l'honneur ce soir. " Struggle Within " sera le premier morceau de l'album à être joué, le public répond présent et donne un visage encore plus électrique à ce morceau déjà bien énergique. S'en suivront les célèbres " The God That Failed ", " Sad But True ", " Wherever I May Roam " ou encore " Nothing Else Matters ", tant de morceaux ayant marqués les fans de METALLICA et qui pour certains n'avaient pas encore connus d'interprétation live en France. Les yeux brillent, les voix des spectateurs se mêlent à celle de James, le moment est beau et chacun l'apprécie comme il se doit. Petite anecdote pour les plus curieux: le Black Album a été joué à l'envers, c'est donc " Enter Sandman " qui a clôturé ce bel hommage aux 20 ans d'existence de l'album, avec une interprétation tout en puissance, une grande communion avec le public et des flammes de part et d'autres de la scène qui viennent réchauffer le spectateur et rajouter de l'intensité à ce concert.

Le groupe quitte la scène et lance l'intro de " Battery " en fond sonore avant de revenir nous asséner ce classique dans la tronche, malgré la fatigue, le public suit une nouvelle fois le groupe et donne tout ce qu'il a. METALLICA nous offre également un magnifique lightshow composé de lasers durant leur interprétation tout en beauté de " One ", des feux d'artifices viennent offrir plus de puissance scénique durant l'introduction du morceau et se mêlent aux sons de champ de bataille déjà présents dans la version studio. James se lance dans un discours à la fin du morceau et parle du lien entre METALLICA et la France et s'étonne qu'il aura fallu 30 ans pour que le groupe donne un tel concert en France. Les lumières du stade s'allument à la demande de James et c'est parti pour un " Seek & Destroy " de folie, dernier morceau avant que le groupe ne quitte son public, chacun donne tout ce qu'il a, une dernière fois.

Les salutations, photos et distributions habituelles de mediators sont effectuées, chaque membre du groupe remercie le public au micro et quitte la scène, chacun rentre chez soi, des images plein la tête, les oreilles qui sifflent et les yeux qui brillent.



Si il y a bien une chose qui n'est pas parfaite sur cette terre, c'est bien un concert de METALLICA. Kirk Hammett peut être amené à faire quelques pains, Lars peut oublier qu'il a une batterie devant lui et surement qu'il existe des centaines de personnes sur terre pouvant jouer du METALLICA mieux que le groupe lui-même. Mais soyons honnêtes, comment pouvons nous envisager une seule seconde que ces mecs soient des manches ? La magie qu'ils arrivent à mettre dans leur musique est unique, peu importe qu'ils merdent de temps en temps, ce qu'arrivent à créer Lars, James, Kirk et Robert sur scène va plus loin qu'un simple talent musical. Ces types sont des conducteurs de magie, branchez les ensemble et vous passerez un moment inoubliable. Alors oui, j'en ai marre de lire du mal du jeu de Kirk et Lars, j'en ai marre de lire que Trujillo ne colle pas à METALLICA, j'en ai marre de lire du mal de METALLICA. 


Certes le concert de hier soir n'était pas parfait, ces erreurs citées plus haut étaient présentes, le groupe était presque " hésitant " pour ce premier passage au Stade de France, peut-être même que la communion avec le public était moins puissante que lors d'un concert en salle. Mais savourez ces moments, car METALLICA arrive à la dernière étape, celle ou il faut apprendre à tenir un Stade tout entier qui vient pour ne voir que vous, ce n'est pas facile et le groupe a relevé l'épreuve avec brio. J'ai vu des fans pleurer en entendant " No Remorse ", j'en ai vu d'autres hurler de joie lors d'un solo de Kirk et d'autres simplement sourire comme des gamins à Noël devant leurs cadeaux en voyant arriver Lars derrière sa batterie. 


METALLICA représente tout ce qu'un groupe doit être, c'est dans leurs défauts et leurs qualités qu'ils arrivent à créer cette magie qui les caractérise, vous pouvez fermer les yeux durant leur concert et vous laisser transporter vers un autre monde, le leur. Ce n'est pas juste un concert à vivre, c'est une expérience. 


Pour terminer, je citerais la réponse d'un fan à la caméra du Petit Journal par rapport à la question: " C'est quoi METALLICA ? "


" La vie. "


La messe est dite je crois...

PHOTOS: METALLICA.COM

Hit The Lights
Master Of Puppets

No Remorse

For Whom The Bell Tolls

Hell And Back
The Struggle Within
My Friend Of Misery
The God That Failed
Of Wolf And Man
Nothing Else Matters
Through The Never
Don't Tread On Me
Wherever I May Roam
The Unforgiven
Holier Than Thou
Sad But True
Enter Sandman

Battery

One

Seek And Destroy

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