20 mai 2012

INTERVIEW: GOJIRA @ Krakatoa, Merignac, 16 Mai 2012

                         Vivant à Bordeaux depuis déjà une année, il va de soi que je surveille de très près tous les artistes qui sont amenés à passer dans ma ville ou aux alentours. Quand j'ai lu que GOJIRA serait présent à Mérignac le 16 Mai 2012, quatre jours après avoir démonté le Stade de France à l'aide de METALLICA, je n'ai pas réfléchi et ai décidé de vous offrir un petit dossier spécial GOJIRA. Vous allez donc retrouver une interview de Christian Andreu ( Guitare ) et Jean-Michel Labadie ( Basse ), où ces derniers reviennent sur la carrière de GOJIRA et les sorties à venir, tout cela je peux vous le dire, avec un nombre incalculable d'étoiles dans les yeux.




Salut à vous ! Comment va GOJIRA ?

Christian: Nous allons bien, enfin je pense, ça va Jean-Michel ? (rires)

Jean-Michel: Ouais ça va pas trop mal ! (rires)

Pas trop fatigués par tout ce rythme ? Sortie du nouvel album " L'Enfant Sauvage " le 25 Juin, sortie du Coffret " The Flesh Alive " le 04 Juin sans parler de la tournée qui est en cours !

Christian: Nous sommes surtout super excités, nos nouveaux partenaires ( ndlr: Roadrunner Records ) nous font vraiment une promotion exceptionnelle, partout dans le monde entier, tous les retours sont bons et on remarque que nous sommes en train de passer à un tout autre niveau. Donc oui, nous sommes fatigués, mais on sort tout juste d'une pause de presque un an ! En Février nous sommes allés donner des concerts en Australie pendant deux semaines et là  nous repartons pour deux mois de tournée et nous sommes en très grande forme malgré la fatigue ! Tout ce qui se passe autour de nous est tellement motivant que la fatigue n'est que secondaire.

Tu parles de votre tournée Australienne, l'accueil fut bon ?

Christian: Très bon oui !

Jean-Michel: C'était incroyable ! Ça faisait déjà un petit moment que nos boîtes mails, ou nos pages Facebook se faisaient incendier de : " Come to Australia ! Come To Australia ". Nous avions donc décidé d'y faire une tournée, sans trop savoir à quoi nous attendre et nous n'avons pas été déçus ! Quel accueil de fou ! Pour une première tournée là-bas, notre surprise était complète !

Le coffret " Flesh Alive " propose trois concerts filmés, un documentaire et un Live audio, c'est quand même une sacrée surprise ! J'ai remarqué que les set-lists des trois concerts étaient assez proches, avez vous privilégié l'idée de montrer différentes ambiances ? Celle d'un concert en petite salle à la différence d'une ambiance de festival ? 


Jean-Michel: Les lives choisis sont ceux qu'on trouvait vraiment beaux, qui présentaient au mieux GOJIRA. C'est un peu le dernier cadeau avant de tourner la page de " The Way Of All Flesh " ( ndlr: dernier album du groupe ) et les deux - trois ans de tournée qui ont suivi sa sortie. Une sorte d'hommage à cette période. Le documentaire est intéressant également car il montre la vie au sein de Gojira et permet en quelques sortes de faire ce bout de chemin avec nous.

Tout cela proposé à un prix attractif, c'est un beau cadeau !


Jean-Michel: Exactement, si j'étais fan d'un groupe qui se lancerait dans cette initiative, je serais heureux ! ( sourire )

Ce week-end vous étiez à Paris, au Stade de France, en ouverture de METALLICA. Devant 80 000 personnes. Quel effet ça fait ?


Deux sourires se dessinent sur le visage de mes interlocuteurs.


Jean-Michel: Le Stade de France c'est gigantesque, c'est le plus gros qu'on ait fait dans notre carrière. Certes, on a joué dans des Arenas aux Etats-Unis ( ndlr: en 2009 et encore en première partie de Metallica ), c'était 20 voir 30 000 milles personnes par soir ce qui était déjà énorme pour nous. Mais le Stade de France, c'était de la folie. Une journée un peu stressante, beaucoup de choses qui se passaient, des interviews, notre passage sur scène et puis il fallait partir assez rapidement pour pouvoir se rendre en Italie pour le concert suivant ( ndlr: Le lendemain, à Udine ). Sur le coup, on n'a pas vraiment réalisé ce qu'il s'était passé, ce n'est qu'après en entendant les retours, en voyant les photos qu'on se dit: " Ah ouais quand même, on l'a fait putain ! " Un groupe de Metal au Stade de France, c'est quand même quelque chose !

Comme dit précédemment, votre nouvel album " L'Enfant Sauvage " sortira le 25 Juin prochain, parlez nous un peu de cet enfant sauvage, de quoi il se nourrit ? Est ce qu'on reste dans la continuité des précédents albums ou des nouveautés musicales sont arrivées ?


Christian: De la souffrance, comme dans chaque album.

Jean-Michel: Après quant à te dire si il y a des nouveautés dans le son ou si on reste dans la continuité des précédents albums, je te répondrais que c'est un peu de tout ça ! On va retrouver le pur Gojira ça c'est évident, j'irais même jusqu'a dire qu'on va retrouver cette énergie qu'il y avait dans " From Mars To Sirius " ( ndlr: troisième album du combo ), ce côté assez prog' et moins rentre dedans. Je ne te cache pas qu'on a aussi développé des choses un peu différentes mais ce sera à l'écoute que ça s'entendra. On a expérimenté des choses mais ce n'est pas non plus complètement différent, ça reste Gojira avec quelques petites nouveautés !

Au niveau de la composition, comment ça se passe ? 


Christian: Nous sommes toujours tous ensemble dans le local pour composer, c'est Joe et Mario ( ndlr: Duplantier, respectivement guitariste chanteur et batteur du groupe ) qui amènent la quasi-totalité des riffs, surtout depuis les deux derniers albums. Avec Jean-Michel on a surtout amené des idées sur les trois premiers albums. Actuellement, Joe et Mario sont dans une dynamique de frères, ils se retrouvent, se comprennent, entre eux c'est instantané. Nous ne sommes pas dans une démarche ou chacun amène son riff et on travaille dessus, c'est plutôt de la spontanéité qui vient de Joe et Mario, ce n'est qu'après que Jean-Michel et moi travaillons sur l'arrangement, l'ajout de quelques idées.

Jean-Michel: On laisse leur créativité dire ce qu'elle a dire, c'est spontané chez eux, Christian et moi sommes peut-être moins spontanés dans notre manière de jouer quelque chose. De plus, Joe et Mario étant frères, ils se comprennent, il suffit qu'on se regarde tous et on essaie de les rejoindre sur une idée sur laquelle eux se comprennent et sur laquelle nous nous reconnaissons. Mais la trame principale vient d'eux assurément.

Vous avez signé chez ROADRUNNER il y a quelques mois, la réaction des fans quant à cette nouvelle a été quelque peu violente, on a ressenti cette crainte de voir GOJIRA perdre son âme du côté de certaines personnes...

Christian: C'est normal.

...Comment vous l'avez vécu et qu'est ce que vous avez à en dire ?

Christian: Nous nous y attendions un peu à vrai dire, on ne pouvait pas mal le prendre car si tu veux, de notre côté on ne l'a pas vécu de cette manière. Nous continuons à faire notre musique, l'équipe de Roadrunner est cool avec nous et ne nous impose rien, c'est juste qu'on bénéficie désormais de leur poids, soit une promo bien plus conséquente, ils mettent vraiment le paquet sur le groupe. Ce sont des personnes qui aiment vraiment la musique, certes il a fallu batailler un peu au niveau de l'accord pour arriver à une entente mais celle-ci est présente aujourd'hui et nous sommes très contents. Et j'espère que les fans qui pensaient que ça tournerait mal vont se rendre compte en écoutant " L'Enfant Sauvage " que rien n'a changé.

Jean-Michel: On ne s'est pas " roadrunnerisés " comme ces petits groupes qui, arrivés chez eux commencent à suivre certaines directions. C'est simple, Roadrunner voulait Gojira, ils voulaient cette entité chez eux. De ce fait, ils ont très vite compris que si il fallait que l'on change quelque chose à notre recette, ça ne marcherait pas. On a un libre court artistique donc rien ne changera et les gens remarqueront que Roadrunner n'est pas si diabolique que ça ! (rires) Après, on passe de l'indépendant à une vraie major et ça va nous permettre d'étaler encore un peu plus notre musique, d'aller jouer dans des territoires où nous ne sommes encore jamais allés tels que l'Amérique du Sud, le Japon par exemple. Même en Europe, il nous reste des endroits où aller ! Roadrunner va pouvoir nous aider pour ça, sans rien changer à la recette Gojira ! Donc que demander de plus ?

Fin-2010 jusqu'à début 2011, vous vous attaquez à la composition d'un EP, intitulé " Sea Shepherd " en hommage à l'ONG maritime du même nom. Sur cet EP on retrouve des mecs comme Devin Townsend, Fredrick Thordendal (Meshuggah), Randy Blythe (Lamb of God), Anders Fridén (In Flames) et Max Cavalera (SepulturaSoulflyCavalera Conspiracy)

Quand peut-on espérer mettre la main sur l'EP complet ? ( ndlr: en effet, le groupe a déjà dévoilé le morceau " Of Blood And Salt " )


Jean-Michel: (rires) Alors ce qu'il s'est passé avec cet EP, c'est que tout était enregistré sur ordinateur et comme tu le devines, il y a eu un crash informatique. Le disque dur était complètement mort, on avait vraiment tout perdu. Heureusement, on avait pu dévoiler la chanson " Of Blood And Salt " ( ndlr: morceau joué avec Devin Townsend ) juste avant le crash, histoire de pas laisser les fans en plan. Mais cela n'empêchait pas que c'était un vrai problème, on a envisagé de tout ré-enregistrer et puis tout s'est enchaîné. On a composé le nouvel album en 2011, pleins d'autres projets se sont dessinés, donc l'EP a été laissé un peu de côté mais on se devait d'y revenir, c'était quelque chose d'attendu. Arrivés à New-York pour l'enregistrement du nouvel album, on parle de cette situation avec le gars du studio qui nous dit: " Ouais, on a p'tet quelqu'un qui peut récupérer ce qu'il y a sur le disque dur, c'est pas garanti mais on va essayer ! "

Ça a bataillé un petit moment mais les pistes ont été récupérées durant la période Novembre - Décembre et donc après la sortie de l'album et du coffret Live, on va se pencher sur la sortie de cet EP qui devrait intervenir d'ici la fin de l'année et ENFIN nous pourrons aider Sea Shepherd grâce à ce que ça rapportera !

Ça fait quoi de travailler avec les guests cités plus haut ?


Jean-Michel: C'est fabuleux tout simplement, c'est des mecs qui nous ont influencés avec leurs groupes que ce soit Strapping Young Lad ou Sepultura etc... et au final, travailler avec EUX, c'est énorme. Ils ont répondu présents quand on leur a expliqué le projet de l'EP , de plus le fait de leur proposer d'amener leur contribution et les voir accepter de façon si positive, c'était presque impressionnant, je dirais même que ça fait plaisir à un point presque inimaginable. ( grand sourire )

Je vois les sourires la et quelques étoiles dans les yeux...


Christian: C'est fort, c'est dur de poser des mots sur ce qu'il s'est passé.

Jean-Michel: Tu te rappelles en Australie quand on a joué " Of Blood And Salt " ?

Christian: Quelle histoire ça aussi...

Jean-Michel: Nous étions donc à l'hôtel, la veille du dernier concert en Australie, quand Joe reçoit un e-mail de Devin Townsend qui lui dit: " Hé Joe, bon on s'est croisés pas mal de fois ces derniers jours mais avec Fredrick ( ndlr: guitariste de Messhugah ) on a répété le morceau Of Blood And Salt dans notre chambre d'hôtel et on aimerait le jouer sur scène avec vous demain pour le dernier show. " ( il prend un air surpris ) " QUOI ? Mais on ne l'a pas répété ! "

Mais du coup, on l'a fait et ça a été émotionnellement hallucinant ! Se retrouver avec Devin Townsend et Fredrick sur scène, les servir avec notre musique, c'était incroyable ! Surtout qu'arrivés sur scène, ils voulaient rester sur le côté pour pas nous " déranger ", on leur a expliqué que non, qu'il fallait venir avec nous sur scène quoi ! Dès que Devin n'assurait pas une partie chant, il se mettait sur le côté et commençait à mimer une révérence ! ( rires ) C'était hallucinant ! Comme si on était des gosses sur scène.

Parlons un peu de votre succès outre-France qui est quand même assez conséquent, signés chez un label indépendant à l'époque, vous partez sur les routes Étasuniennes avec Metallica en 2009. Comment on le vit ça ?


Jean-Michel: Rien que la façon dont tu en parles, ça fait battre le coeur déjà ! ( rires ) On a beau avoir joué un bon nombre de fois avec eux, reparler de ce moment la ça fait toujours quelque chose. J'ai l'impression que c'est pas vrai tu vois !


Christian: C'est énorme, énorme... Tu sais pas d'où ça sort et du jour au lendemain, tu te retrouves projeté la dedans, y'a pas de mot pour décrire, il faut le vivre ! Et encore... On a beau l'avoir vécu, on a encore du mal à y croire !


Comment on se retrouve dans cette situation ?


( toujours des étoiles dans les yeux )


Jean-Michel: Joe était allé voir Metallica lors de leur passage à Bercy en Avril 2009, il avait eu une invitation par Machine Head qui était en première partie, donc sans hésiter il y va. Dans la salle il connaissait un gars qui tournait autour de Metallica qui lui dit: " Ouais Joe, ramène toi, y'a Robert ( ndlr: Trujillo, bassiste de Metallica ) qui veut te voir ! " 

Il arrive en coulisses, Robert commence à lui sortir des: " J'adore ton groupe, c'est énorme ! " et lui présente James. Ils discutent un peu et les gars finissent par lui demander si ça lui plairait de jouer sur une scène comme Bercy. Joe a du commencer à halluciner. ( rires ) Par la suite, on a pensé que c'était un truc lancé comme ça et que ça finirait par se tasser. Penses-tu... Quelques semaines plus tard, le management reçoit un appel qui explique qu'en gros: " On voudrait Gojira pour la première partie de la tournée Américaine de Metallica. "

Après bien sûr il a fallu garder ça jusqu'à l'annonce officielle, je te jure que c'était pas facile et bien sur, on ne réalisait pas que c'était vrai... C'était impressionnant ! Surtout qu'entre certaines dates de concerts, il fallait qu'on aille jouer dans des clubs pour essayer de survivre ! ( rires ) C'était assez paradoxal, les clubs nous permettaient de garder la tête froide mais dès qu'on se retrouvait dans les grandes Arenas avec Metallica, c'était le rêve !

Le public Américain était là pour vos dates en club ?


Christian: Oui ! On était assez étonnés d'ailleurs de voir autant de personnes venir nous voir !

Jean-Michel: C'est quand même ahurissant de se dire que de l'autre côté de l'Atlantique, dans ce pays, là d'où vient la plus grosse masse du metal, on a pu blinder des salles ! Ahurissant de voir que ce qui était " le petit groupe de Bayonne " comme tu dis, puisse arriver à faire venir les gens et remplir les salles, voir ces personnes connaître les paroles de nos chansons par coeur, péter des câbles sur notre musique, on a vécu un rêve.

Les gens ne sont donc pas venus voir " le groupe qui jouait en première partie de Metallica " mais bel et bien Gojira ! Je comprends pourquoi vous semblez presque émus en en parlant. 


Christian: Je pense qu'il y a une passion qui existe entre la première note qu'on met dans un riff et les gars qui viennent nous voir en Live, c'est quelque chose de complexe et indéfinissable. Ça se vit. Il y a un groupe sur un million qui arrive et qui marche, pourquoi ? On ne sait pas. C'est une question de temps, de moment. Peut-être qu'on arrive à exprimer qui nous sommes grâce à notre musique, que les gens le ressentent. Tu vois, il y a tellement de groupes qui fonctionnent mathématiquement dans leur procédé de composition, qui recopient. Nous sommes différents, nous ne sommes pas là pour rigoler, nous nous laissons aller dans la composition, nous avons un message. Et finalement, tout ça se ressent dans ce que nous jouons, ça les touche.


Jean-Michel: Le fait qu'il y ait une simplicité, une émotion dans ce qu'on fait. J'entends par la que lorsque nous composons, on se livre entièrement, c'est nous. Ça nous envahit de partout, et ça s'exprime par la vibration de nos instruments. C'est peut-être ce côté accessible que les gens ressentent, c'est perceptible mais pas vraiment à la fois. Même moi, lorsque je joue, je sens que ça m'échappe que ça va encore plus loin que " moi ", je perds le contrôle, ça ne m'appartient plus.


La musique de Gojira a su évoluer de façon significative depuis " Terra Incognita " ( ndlr: premier album du groupe ), vous avez su créer une ambiance accessible, très lourde, presque plaisante mais baignée dans un monde presque composé uniquement de souffrance. Comment l'on ressent ces sonorités lors de la composition ?


Jean-Michel: Nous avons un peu cette recherche de toujours garder cette musique incisive et planante tout en ayant un côté de plus en plus agréable tout en gardant la puissance. C'est un travail de tout temps et sur le nouvel album, je pense que nous avons encore passé une nouvelle étape au niveau son. On était tous les quatre unanimes à la fin: " Oui, ça nous ressemble, c'est nous. " On revient un peu à ce dont on te parlait toute à l'heure. C'est un son organique, c'est vrai !

Le Gojira de l'époque " Terra Incognita " ne se serait donc pas vu composer ce qui a suivi ?


Christian: Non, c'est impossible. On avait 20 balais à l'époque, on ne peut pas composer de la même manière à cet âge la et aujourd'hui. Mais, il y avait déjà cette essence de puissance, de mélodie, de spontanéité, on avait la hargne !

Jean-Michel: Pourquoi tu dis " on avait " ? ( rires )

Christian: On avait la hargne pour arriver à cette étape que l'on traverse actuellement et on l'a toujours pour aller encore plus loin.

Jean-Michel: Chaque album peut-être vu comme des moments de notre vie posés sur de la musique. Donc suivant où va la vie, là iront nos albums, donc on ne peut jamais prévoir comment seront composées les choses.

Allez, la petite question bateau, l'album de Gojira dans lequel chacun d'entre vous se retrouve le plus ?


Jean-Michel: (longue réflexion) A choisir, je dirais " L'Enfant Sauvage " mais si je dois revenir forcément en arrière, je choisis " From Mars To Sirius ". Mais je me retrouve à 500% dans le dernier album.

Christian: Moi ce serait " Terra Incognita ", c'était les débuts, notre premier album, une période hyper excitante. Je pense qu'il ne faut pas comparer entre le passé et maintenant, quand je dis ça, c'est toujours excitant de vivre ce que je vis actuellement. Mais sur cet album, j'ai participé à la composition. C'était nouveau, on montait le groupe, on est parti en Belgique pour l'enregistrer. C'était la galère mais fallait pas hésiter et foncer tu vois ! On a reçu 2000 albums chez nous, " putain, on l'a fait ! ". C'était une période très riche, très intense. On avait notre premier album quoi !

La fierté de l'aboutissement en quelque sorte ?


Christian: Je sais pas si le mot fierté est approprié mais... (il réfléchit), oui, c'est pas tout faux non plus, c'est l'aboutissement de quelque chose. Et puis par la suite, on est rentrés dans un processus " album - tournée - album - tournée ". Pour tout ça et par rapport à ta question, je dirais " Terra Incognita ".

C'est quoi la suite pour Gojira après cette tournée ?


Jean-Michel: Eh bien, nous allons dormir pendant trois semaines ! ( rires ) Et après Christian ? ( sourire )

Christian: ( faux air de mec pas au courant ) Nous partons aux Etats-Unis au mois d'Août pendant un mois et demi.

Tous seuls ?


Jean-Michel: Avec nos amis de Lamb Of God, nous serons en ouverture de leur show, mais cette fois on jouera pendant plus d'une demi-heure ! ( rires ) C'est un vrai plaisir de partir avec eux en tournée, ils ont vraiment voulu nous amener avec eux et ça va être un putain de tour !

Et après ? 


Jean-Michel: Eh bien, je pense que l'on va encore dormir pendant trois semaines... ( rires )

Six serait plus judicieux non ? ( rires )


Jean-Michel: Oh, c'est fort probable ! ( rires ) Par la suite, nous espérons revenir en Europe, pourquoi pas revenir en France avec le nouvel album et proposer un nouveau show basé un peu plus sur le nouvel album. Après en 2013, nous aimerions pourquoi pas, faire le Hellfest et d'autres festivals.

Christian: Et n'oublions pas entre temps, l'EP Sea Shepherd !

Depuis le début de cette nouvelle tournée, vous jouez le titre éponyme du prochain album, " L'Enfant Sauvage ", ça vous titille pas d'en jouer un peu plus ?

Jean-Michel: Pas vraiment non, je vais être honnête avec toi. Tu joues un titre pas encore sorti, avec de la chance, l'interprétation est filmée, le morceau fini sur YouTube et la surprise est gâchée. C'est pour ça qu'on a dévoilé ce titre en single en débutant la tournée, pour que les fans puissent un peu se l'approprier avant la version Live. Mais au moins, en ne jouant que celui-ci, l'album restera une surprise totale et chacun pourra découvrir l'intégralité de ce dernier dans les conditions qu'il désire !

D'ailleurs, pourquoi ce titre et pas un autre ?

Christian: Il faudrait poser la question à Joe, c'est lui qui gère ça. Je ne veux pas parler en son nom.

Jean-Michel: C'est l'un des premiers morceaux enregistré et finalisé, on trouvait qu'il y avait les ingrédients Gojira et un petit côté différent amené par la rythmique et les sonorités un peu plus planantes, quelque chose auquel on n'avait pas forcément encore trop touché. On s'est dit, pourquoi pas donner ça ? Il y avait définitivement un truc et la maison de disques appréciait ce morceau aussi et était d'accord également pour le dévoiler, donc ça nous allait.

Un dernier mot pour vos fans qui vivront bientôt la sortie du votre nouvel album ? 


Christian: Nous cassez pas trop ! ( rires ) 

Jean-Michel: Au pire, si vous ne l'aimez pas, ne dites rien ! ( rires )

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Remerciements à:


Karine Sancho 
Jérôme Berthelot
Taylor
Gojira


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