28 octobre 2012

DOSSIER: LUCA TURILLI'S RHAPSODY


« Après 20 ans à bosser ensemble dans cette aventure incroyable qu’était Rhapsody, la situation actuelle n’est pas si étonnante. Après tout, combien de groupes dans le monde du Metal et même dans l’industrie musicale en général ont été capables de garder le même line-up pendant 20 ans comme nous l’avons fait Alex, Fabio et moi en tant que compositeurs principaux ? »


C’est sur ces mots que commence mon entretien avec le guitariste Luca Turilli, échappé de l’aventure Rhapsody Of Fire afin de former sa propre version du combo intitulée Luca Turilli’s Rhapsody tandis que ses compères Fabio Leone (chant) et Alex Staropoli (claviers) continuent leur aventure dans la première monture du groupe. Dur à suivre ? Surement pas pour Luca qui vient tout juste de sortir le premier album de ce nouveau combo « Rhapsodien », un manifeste surprenant, tranchant quand même pas mal avec son ancien groupe. « Ascending To Infinity » propose avec ses 8 morceaux une revisite de la musique de Rhapsody Of Fire, rendant à nouveau attractive cette dernière  qui semblait commencer à tourner en rond. « Il nous fallait finir cette saga, c’était la priorité, nous ne voulions pas laisser tomber ce qui avait été commencé tant d’années plus tôt. »

Pouvions-nous vraiment voir venir la situation dans laquelle se trouve le groupe aujourd’hui ? Difficile à dire. Pourtant, en réecoutant leurs deux derniers albums, nous pouvions sentir cette envie d’innover, l’arrivée de structures musicales plus agressives, violentes, différentes de ce que Rhapsody savait proposer était un signe de bonne foi d’un groupe voulant prouver qu’il n’était pas que ce qu’il avait laissé voir toutes ces années. L’essoufflement se faisait peut-être sentir quand on y repense, l’effort était louable, mais avait-il totalement convaincu ? « Nous en parlions avec Alex, il fallait qu’on arrive à ces 10 albums, il fallait qu’on insiste. Malgré les problèmes juridiques, tous les ennuis qui nous sont tombés dessus, nous nous sommes toujours relevés et avons fait ce que nous devions faire. » 

 « Cette saga s’est terminée avec The Frozen Tears Of Angels et From Chaos To Eternity, nous sommes de mon point de vue l’un des seuls groupes au monde à avoir réussi à créer une telle saga musicale tenant sur dix albums, l’amener à son terme. Dès que c’était terminé, il n’y avait aucune raison de ne pas continuer. Mais je voulais faire quelque chose qui ne correspondait plus à ce que Fabio et Alex souhaitaient réaliser, ça n’aurait pas collé et surement pas donné quelque chose de bon, même si la motivation était présente pour que nous restions ensemble. »  

Luca fera référence également durant notre entrevue aux multiples problèmes endurés par le groupe, telle l’obligation de changer le nom du groupe passant de Rhapsody à Rhapsody Of Fire. L’investissement personnel des finances des membres du groupe est aussi abordé, le guitariste tenant à rappeler que le combo ne serait plus là si chacun n’y avait pas mis tout ce qu’il avait. Ce dernier parle de son aventure comme celle d’une équipe soudée et prête à tout afin d’obtenir le résultat escompté avec le début de leur saga musicale.  Quitte à faire de très lourds sacrifices…

« Il était important pour moi que les deux groupes soit liés, c’est pour ça par exemple que le logo du groupe est présent dans les deux versions de ce dernier. Que nous puissions être reconnus pour ce que nous sommes, c’est-à-dire, Rhapsody. »  Luca insiste bien sur le fait que les deux groupes ont les mêmes possibilités d’investissement, un bon gros 50/50 en somme, chacun suit une route différente mais les deux finissent par se rejoindre à un point qui restera inconnu des fans et qui est surement la source de l’incompréhension quant à ce « split » qui n’en est pas vraiment un.  Il faut se l’avouer, la situation est dérangeante, car ce n’est pas un secret, Luca était la pierre angulaire de Rhapsody Of Fire, c’était sa touche qui permettait au groupe de briller, son investissement qui menait à ce que nous avons pu écouter du groupe ces 15 dernières années. 

« Je ne sais pas ce que fera Rhapsody Of Fire, comme je le disais, Fabio et Alex ont des idées différentes des miennes et je pense donc que leur prochain album contiendra son lot de nouveautés. Regarde ce que je fais avec Ascending To Infinity, ce que j’appelle le Cinematic Metal, nous retrouvons les bases de ce qui faisait le groupe, mais ça reste quand même bien différent. Je pense que l’impact sera le même avec le nouvel album de Fabio et Alex. »

Il faut bien comprendre une chose, nous sommes face à Rhapsody quoique nous écoutions, tout comme nous serons face à Rhapsody quand le nouvel album mené par les anciens camarades de Luca sortira. Pour bien piger ce dont il en retourne je pense que la phrase : « Deux visions, un groupe. » peut convenir.



Mais la vraie question demeure, que vaut ce premier album de Luca Turilli’s Rhapsody ? Cet « Ascending To Infinity » qui semble promettre un renouveau, un nouveau style appelé le Cinematic Metal ? Le plus surprenant n’est pas le fait que la promesse est tenue, mais qu’un petit retour aux sources semble être de la partie, ce nouvel album rappelant sous certains aspects le premier album du groupe, à savoir « Legendary Tales ». Comme l’explique Luca, c’est un peu la marche à suivre que nous pouvions constater depuis les débuts, le groupe ayant pris l’habitude de sortir un album très symphonique avant de dévier vers des structures plus agressives sur ses suites. Il suffit de voir l’enchaînement « Legendary Tales + Symphony Of Enchanted Lands + Dawn Of Victory » pour constater que le raisonnement du guitariste se tient. Est-ce un presqu-aveu que le prochain album suivra ce schéma ? L’avenir nous le dira. En attendant, on ne peut pas nier que ce nouvel opus est bel et bien symphonique à souhait, pour notre plus grand plaisir.

Cependant, pas mal de nouveautés se font sentir, et nous notons surtout l’intégration de plusieurs nouvelles sonorités pour la plupart orientales comme nous pouvons l’entendre sur les deux premiers morceaux (ndlr : « Quantum X » et le titre éponyme « Ascending To Infinity ») ainsi que sur la masterpiece « Dark Fate Of Atlantis ». Le visage de cet album se veut aussi plus spatial, plus « futuriste », la production est assez aérienne semblant être réalisée dans l’optique d’emmener l’auditeur encore plus loin qu’avant.  L’effet fonctionne puisque cela faisait depuis bien longtemps que Rhapsody n’avait pas autant transporté. 

Riche, très (trop ?) riche même, Luca nous emmène un peu partout, ça sonne néoclassique puis baroque, avant que de grands délires épiques parsemés un peu partout viennent nous embarquer dans l’aventure que Turilli veut nous faire vivre. Le rôle des claviers est primordial dans cette nouvelle galette tant ces derniers façonnent ce visage très aérien, spatial et ouvert que Luca offre à l’auditeur : « Je ne sais pas pourquoi j’ai commencé la guitare, j’aime en jouer certes mais je préfère encore plus le piano ou les claviers ! Je ne me considère même pas comme un bon joueur de guitare (ndlr : Bah voyons.), ni même un bon joueur de piano, mais c’est simple, je voulais faire les deux sur cet album, me faire plaisir et surtout aller là où je souhaitais aller. Vers quelque chose d’épique principalement, c’est ça le Cinematic Metal, c’est l’art d’allier ce que je faisais avant avec Rhapsody Of Fire avec des parties épiques issues de B.O de films. J’ai toujours adoré les B.O, il n’y a pas grand-chose qui peut te faire plus rêver qu’une B.O bien composée. »



Luca se considère comme un compositeur, il le répètera plusieurs fois durant l’interview. Cet Ascending To Infinity sonne comme un « From Chaos To Eternity » allié aux deux premiers albums du combo cité plus haut.  Toute cette recette mixée avec des passages rappelant une B.O de film, emportant son spectateur dans l’aventure qu’il regarde sur grand écran. Mention spéciale également au chanteur engagé pour cette « nouvelle » aventure, Alessandro Conti qui accomplit un boulot remarquable en étant proche et à la fois éloigné du vocaliste qu’est Fabio Leone. Avec lequel d’ailleurs Alessandro pourra partager un point commun, celui d’avoir une prononciation un peu hésitante au niveau de l’anglais dans son chant, comme aux débuts de Fabio. Le titre « Tormento E Passione » chanté intégralement en Italien est une vraie leçon vocale pour quiconque posera l’oreille dessus. Conti module comme rarement il est possible de l’entendre, particulièrement sur ce morceau certes, mais ce dernier n’est pas en reste sur l’intégralité de l’album, surprenant son monde et devenant surement la pièce maîtresse de cette nouvelle œuvre signée par Luca. « Il me fallait quelqu’un pouvant jouer sur différents tableaux, quelqu’un qui pouvait s’adapter à tout ce qu’on pourrait proposer et Alessandro répondait à ce profil ! Il pouvait reprendre les titres chantés par Fabio dans Rhapsody d’une telle manière, c’était impressionnant, il monte tellement haut, je savais que j’avais trouvé le chanteur qu’il me fallait. »

Les thèmes de l’album sont aussi différents des anciens travaux réalisés par Luca qui part cette fois vers quelque chose de plus scientifique et surnaturel à la fois, Luca tenait à construire plusieurs concepts comme il nous l’a expliqué lors de cette entrevue. « Je ne voulais pas d’un album qui ne traiterait que d’un seul sujet, par exemple les chansons Quantum X, Ascending To Infinity et Dark Fate Of Atlantis traitent de cette idée qui met en valeur le fait que plusieurs mondes cohabiteraient dans notre univers.  J’aborde aussi le sujet des choses inexplicables issues de notre passé, de notre présent, il y a tellement de choses dans l’univers qu’on n’explique pas, que je souhaitais mettre en valeur cet état de fait. Toutes les énigmes sur terre en quelque sorte, la religion au Moyen-Âge, les groupuscules obscurs, tout ça est traité par exemple. Je me suis aussi intéressé à la vie quotidienne, les effets qu’elle a sur nous, comment nous la vivons. La relation entre la raison, l’animal et son instinct m’a aussi intéressée et est utilisée dans cet album. C’est vraiment différent des thèmes abordés dans les anciens opus. »

Vous l’aurez compris, ce nouveau Rhapsody, puisque s’en est un si nous suivons la logique de Luca, marque un tournant, réutilisant les bases de ce qui a fait le succès du groupe et y ajoutant des nouveautés non négligeables qui donnent une nouvelle inspiration à la musique jouée depuis déjà près de 20 ans par son guitariste et compositeur fétiche.

A l’écoute, rien ne vous semblera si nouveau que ça et pourtant le Cinematic Metal lancé par Luca prend tout son sens, rendant la musique de Rhapsody plus envoûtante et épique qu’elle ne l’a jamais été.  Chaque morceau possède son propre visage et offre à l’auditeur une facette émotionnelle différente à chaque fois. On ne s’ennuie pas malgré la dose d’informations à engranger durant l’écoute qui parait paradoxalement assez courte.

Un très bon album donc, à se procurer au plus vite si vous aimez les grandes épopées. 

24 octobre 2012

CHRONIQUE: HELLYEAH - Band of Brothers


Levons les poings, HELLYEAH est de retour cette année avec Band of Brothers, le troisième essai studio du supergroupe Américain. Prêts pour une claque express et bien douloureuse ? Non ? Moi oui donc... vous n'avez pas le choix.

Band of Brothers débute avec le très puissant War in Me qui se chargera de bien poser les bases et de bien faire comprendre que ces mecs dont pas là pour éplucher les patates. Donc oui, c'est pas une chanson pour midinettes. Qu'est-ce que c'est puissant et agressif ! On continue sans plus attendre avec le titre éponyme Band of Brothers. Cette fois-ci, c'est plus lent et lourd mais tout aussi efficace. Chad Gray donne vraiment tout ce qu'il a et les autres suivent parfaitement bien. Ça secoue les cages à miel ! Rage / Burn poursuit dans le même sillage que le titre éponyme où nous trouverons quelques similitudes notamment durant les couplets et nous apprécierons l'accélération du tempo passé la moitié de la chanson, très bien accompagnée par la voix oppressante et ultra-puissante de Gray. Drink Drank Drunk est la chanson parfaite pour apprendre la conjugaison Anglaise de ce verbe irrégulier... Je plaisante. Comme vous l'avez deviné, ça va chanter l'alcool (la fête est plus folle !...) par le moyen d'un super morceau, idéal pour secouer la tête en même temps que les coups de caisse claire de Vinnie Paul. Le solo est lui aussi à souligner. C'est un véritable sans-faute que fait Hellyeah sur ce Band of Brothers. Ensuite vient Bigger God, un pilier du disque. Mid-tempo dans la veine de War in Me, ça ne peut laisser personne indifférent ! Durant les couplets, Chad me fait un peu penser à James Hetfield, couplets bien meilleurs que les refrains qui ralentissent un peu trop le rythme et la pêche de ce morceau. 

Cette imperfection est rectifiée par le grand Between You and Nowhere qui n'est pas ce que le groupe a pu faire de plus violent mais... mais... c'est vraiment du tout bon. Nous apprécierons les passages à l'acoustique. La contradiction avec les cinq premières pistes est franchement agréable et, prépare-t-elle le terrain en douceur pour une seconde partie encore plus arrache-gueule ? Call It Like I See It confirme ceci tant ça renvoie bien fort dans les dents. Pas grand chose à reprocher à ce titre très énergique et prenant, Why Does It Always et WM Free (les deux titres suivants) poursuivent sur la même ligne directrice, celle du gros riff lourd et rapide. Violent et magistral. Même combat pour Dig Myself a Hole et le titre de clôture What It Takes to Be Me (dont la batterie peut évoquer quelques soupçons de Judas Priest post-Painkiller), mettant un terme d'une belle manière à la "bande de frères"... 

Band of Brothers plaira assurément (et je le recommande) à ceux qui aiment les grosses voix bien graves ultra-puissantes, les guitares sous accordées, agressives, lourdes et une batterie très martelante. On retiendra (en priorité) de cet album War in Me, le titre éponyme Band of Brothers, Bigger God, Between You and Nowhere ainsi que What It Takes to be Me. Mais cet album est une vraie réussite, aucun temps mort et pas ou peu de mauvaises surprises à part juste une certaine répétition dans la construction et les enchaînements pendant les morceaux. Écoutez-le même si je suis conscient que ce style n'est pas le plus accessible, il mérite bien que vous y jetiez une oreille attentive. C'est possible, la preuve... je l'ai fait.

1. War in Me
2. Band of Brothers
3. Rage / Burn
4. Drink Drank Drunk
5. Bigger God
6. Between You and Nowhere
7. Call It Like I See It
8. Why Does It Always
9. WM Free
10. Dig Myself a Hole
11. What It Takes to Be Me

INTERVIEW: John "J-C" Calabrese - Danko Jones


-        
      C'est durant le mois de Juillet qu'il m'a été donné l'occasion de discuter avec J-C, bassiste du groupe Danko Jones après l'écoute de leur dernier album, Rock N Roll is Black And Blue. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que le complice du bien nommé Danko est revenu sur ce nouvel opus ainsi que sur le documentaire sorti par le groupe récemment. J-C n'a également pas hésité à donner de sa personne et parle un peu de lui. Une interview sympathique réalisée par un mec génial (ndlr: moi) avec un type hors du commun (ndlr: lui). 

      Bonjour JC, comment vas-tu ?

(en français) Salut salut ! Ça va, je te remercie.

-          Ah ? Tu parles français ? C’est arrangeant…

(rires) Non non, je parle un petit peu votre langue en effet, mais je ne pratique pas assez pour pouvoir tenir l’interview je pense…  Donc, on va devoir parler en Anglais, désolé … A moins que tu ne veuilles causer en Italien ?

-          Tu ne voudrais pas ça… (rires)  Et moi non plus d’ailleurs… Tiens, partons sur un sujet plus intéressant. J’ai eu la chance de pouvoir entendre votre nouvel album au titre plutôt original : Rock N’ Roll is Black And Blue.

C’est un vieux titre que nous avions en tête depuis très longtemps, on a souvent tourné autour du pot en se demandant si c’était bon de l’utiliser et surtout, quand ? Il est revenu sur le tapis avec ce nouvel album et après mûre réflexion, l’utiliser comme titre semblait être devenu une évidence. Le sens qu’il y a derrière est en fait simple à piger, le Rock N’ Roll en soit est une baston. Black and Blue c’est l’œil au beurre noir, le bon vieil hématome ! Et il faut avouer que le Rock N’ Roll a pris pas mal de coups durant son existence et surtout ces dernières années... Le sens est donc assez simple à comprendre et signifie que nous sommes toujours là, prêts à botter tout ce qui bouge même si nous sommes un peu à l’image de notre Rock N’ Roll, « black and blue ». 

-          C’est sûrement votre album le plus éclectique…

Je vais le prendre comme un compliment et ce n’est pas faux. Nous avons utilisé tout un tas de sonorités différentes, Legs est différente de Just A Beautiful Day qui se rapproche elle d’un style plus « Foo Fighters », tu sais, ce petit côté chanson qu’on écoute au volant. Il n’empêche qu’au bout c’est toujours Danko Jones, on s’est pas mis à faire du Radiohead. Nous sommes restés  fidèles à la ligne de conduite que nous avons su créer dès le début, ce que nous savons faire en tant que « rock n’ roll band ».

-          Oui, on trouve du Below The Belt sur cet album, on trouve aussi du Danko Jones pur jus comme tu l’as dit, ainsi que du Never Too Loud. C’est un peu le manifeste de votre carrière ce nouvel album non ?

Dans un sens oui, et surtout, il est important de souligner, je trouve qu’avec cette production qu’est celle de Black And Blue, Danko Jones sonne encore plus comme il le devrait…

-          Agressif donc ?

Ouais exactement, encore plus agressif ! Tu sais quoi ? Never too Loud était un bon cru mais je trouve que la production était trop grosse pour le groupe, ça correspondait sans correspondre. Il y avait un truc qui ne collait pas.

-          Un peu trop « Classic Rock » peut-être ?

Hmm, oui peut-être un poil trop Classic Rock en effet. Rien à voir avec Below The Belt par exemple qui disposait d’une production vraiment robuste, peut-être trop là aussi. Le nouvel album est donc comme je le disais, doté de la production qu’il faut à Danko Jones, sachant mêler énergie et agressivité, mais surtout, elle va emporter l’auditeur dans un véritable voyage. Il ne s’agit donc plus simplement d’écouter, il s’agit d’écouter et d’emmener et ce résultat n’aurait pas eu lieu sans cette production. (ndlr : mixage signé Mike Fraser) Nous traversons plusieurs paysages musicaux dans cet album et grâce au travail de Mike, malgré le fait que l’album soit assez éclectique comme tu le disais, l’auditeur saura qu’il écoute pourtant toujours le même groupe et qu’il ne s’agit pas de trois différents.

-          Les thèmes chantés par Danko restent à peu près les mêmes également.

Comme toujours oui ! La recette reste la même, ça parle de l’amour, vouloir être avec une femme, ne pas vouloir être avec une femme. C’est d’ailleurs assez difficile pour Danko et moi de toujours réécrire sur les mêmes sujets, mais ce sont les thèmes classiques que nous aimons.

-          Quand avez-vous commencé à écrire ce nouvel album justement ?

C’était en Août 2011 je crois, nous avons mis neuf mois à tout préparer avant d’entrer en studio et surtout nous avions environ trente chansons en stock donc il a fallu choisir lesquelles figureraient sur l’album.

-          Toujours le même rituel, nouvel album donc nouveau batteur.

(rires) Exactement, nous sommes tombés sur Adam qui vit à Los Angeles et avons commencés à jouer ensemble juste avant de débuter l’écriture de l’album. Cela nous a permis de nous rendre compte que le courant passait et donc d’apprendre à se connaître à travers la musique qu’on l’on produisait durant ces séances, musique qui d’ailleurs a donnée naissance à plusieurs des chansons qui composent l’album aujourd’hui.  Ce qui tranche par rapport à Below The Belt par exemple qui avait été principalement composé par Danko et moi. Black And Blue est donc vraiment le résultat d’une collaboration de la part de tout le groupe,  c’est plus instinctif, tout est né de nos trois instruments jouant encore et encore. Il ne faut pas se leurrer, c’est beaucoup mieux pour nous de recourir à ce procédé plutôt que de reproduire le schéma « je compose et je vois ce qu’il y a à faire après ». C’est la meilleure chose à faire en tant que musiciens et en tant que personnes, je suis vraiment fier du résultat qui est à mes yeux, l’un de nos meilleurs crus.

-          Comment avez-vous décidés de bosser avec Mike Fraser ?

Il est venu à un de nos concerts à Vancouver il y a deux ans. Nous le connaissions depuis longtemps, nous savions avec quels « monstres » il avait travaillé mais nous ne l’avions jamais rencontré. Il est arrivé au concert en mode : « Oh vous savez, je suis juste un gros fan de votre groupe, je voulais vous dire bonjour. » (rires) Donc, quand la liste des personnes à choisir pour le mixage est tombée, tu te doutes bien qu’il était en première position. Comme je le disais précédemment, il nous a fait sonner comme jamais et à choisir entre notre nouvel opus et Below The Belt, rien que pour le mixage, je prends le nouvel opus.

-          GARDEZ-LE !

(rires) Ouais, je crois qu’on ne va pas avoir le choix.

-          N’empêche avec cet album vous avez du gros potentiel pour tout détruire en live, des idées de chansons qui seront jouées ?

(au quart de tour) Obligatoirement Legs. Terrified sera jouée également. J’hésite, il y en a tellement à jouer. Il semble à peu près acquis que Just A Beautiful Day sera de la partie également… Tu prendrais laquelle toi ?

-          J’aime bien Get Up, simple, efficace, dans tes dents.

Ah ouais, bon choix je dois le reconnaître ! (rires) De toute manière, l’enchaînement Terrified, Get Up, Legs qui ouvre l’album est comme tu le disais précédemment, une bonne représentation de tout ce que Danko Jones sait faire, et je ne serais pas étonné que le même enchaînement fonctionne en live ! Affaire à suivre !

-          Parlons de la chanson Always Away, ou devrais-je dire… Thunderstruck.

Tu sais quoi, tu as raison de le dire, car cette chanson est complètement inspirée par AC/DC. Danko s’amusait à jouer le riff d’intro qui ressemblait énormément à celui de l’intro de Thunderstruck et alors que nous allions enregistrer, nous avons réalisés que c’était Mike lui-même qui avait mixé l’album The Razors Edge où figure Thunderstruck. « SUPER ! Le mec qui a mixé Thunderstruck va mixer notre morceau qui en est inspiré ! » C’était une ode à AC/DC, mixée par le mec qui a mixé AC/DC. (rires) (ndlr : Ceci n’est pas une Inception.)

-          Parlons un peu de Bring On The Mountain, le documentaire retraçant la vie du groupe, comment vous est venue cette idée ?

C’est très simple, nous possédions vraiment une énorme quantité de vidéos, à peu près 3 ou 4 terrabytes ce qui est vraiment impressionnant. Puis un jour au détour d’une conversation l’idée a commencée à germer et après deux ans montage le temps de digérer toute les vidéos, le documentaire était monté.  C’est super pour les fans, les plus récents ou les plus anciens, car vraiment toute notre histoire est présentée . Il est vraiment à voir comme un bon résumé de la carrière de Danko Jones.

-          Pourtant quand on y pense, vous êtes plus près du début de votre carrière que de la fin. On risque d’avoir besoin d’un Volume 2 !

C’est marrant que tu dises ça car j’ai constamment l’impression après 16 ans de carrière que le voyage ne fait que commencer. Nous enregistrons et tournons constamment, une constante faim de travail et de musique, un besoin de toujours faire ce que nous aimons. Grâce à ce DVD, les personnes qui le visionneront apprendront à connaître le groupe d’une point de vue plus personnel, c’est une vision complètement différente du « je vois les mecs sur scène » ou « j’écoute leurs albums ». Une vraie mise en lumière sur qui nous sommes depuis 16 ans.

-          Ce n’est d’ailleurs pas étrange pour toi de te voir tel que tu étais il y a 16 ans ?

(il souffle) Et bien… je suis toujours pas mal ! (rires) J’ai l’impression que c’était hier, je n’arrive pas à croire que j’ai toujours cette veste noire…  Ce documentaire m’a ri au visage je crois, je me disais tout le long : « Oh mec, on n’a pas fait ça quand même ? » C’est une chose marrante à faire, on a mis tellement de temps à sortir ce DVD qu’on apprécie ce moment aujourd’hui, il y a vraiment le meilleur dessus. Les fans vont apprécier.

-          Tu dirais quoi au J-C d’il y a 16 ans si tu devais le rencontrer ?

(Il réfléchit longuement) Je ne sais pas, je suis content de tout ce que j’ai fait dans ce groupe. Hmmm… Je lui dirais surement de se méfier de cette nana totalement folle, je ne peux pas dire son nom, mais elle m’a apporté tellement de problèmes que je lui dirais de se méfier. (rires) Pour un petit peu de temps pourquoi pas, mais vraiment qu’il ne s’éternise pas !

-          Et il ne te croirait surement pas si tu lui disais que son groupe ouvrira un jour pour des groupes comme Motörhead ou Guns N’ Roses.

Probablement pas en effet ! D’ailleurs, ce fut des moments intenses pour moi, car en dehors du fait que je sois musicien, je reste un fan. Je me rappellerais toute ma vie de ma rencontre avec Lemmy par exemple, ce fut fort, très fort. Quand tu es musicien et que tu viens à écouter des groupes que tu aimes et qui sont reconnus, ça te donne cette force conductrice pour réussir à ton tour. Mais, quand tu les rencontres, la plupart du temps c’est presque misérable, car pour eux, c’est devenu une routine, un job et tu te demandes comment ils peuvent continuer à avancer. J’adore ce que je fais, je ne changerais pour rien au monde et je suis toujours heureux quand je rencontre des gens, mais je ne comprends pas comment une telle routine puisse s’installer. 

-          Vous serez le 26 Octobre à Paris au Trabendo, d’autres dates sont à prévoir ?

Je l’espère sincèrement ! Peut-être au printemps-été 2013, nous espérons pouvoir faire quelques festivals, je pense notamment au…(en français ) Printemps de Bourges.  Faire le Hellfest serait super également, nous en gardons un excellent souvenir de notre passage là-bas en 2008. Nous adorons venir en France et je dois pratiquer mon français, donc c’est parfait ! La prochaine interview qu’on fait tous les deux, j’essaierais de la faire en français tiens, ça sera un bon exercice pour moi ! Promis ! (rires)

-          (en français) Mais tu le parles très bien ! Pourquoi en douter ?

Tu sais, je ne le pratique plus trop, donc je n’ai pas vraiment confiance en mon niveau. Je suis Italien d’origine, et je reprends progressivement à le parler depuis quelques temps, tout comme le Français. D’ailleurs, je fais toujours l’effort de chercher mes paroles dans toutes les langues que je connais, ça permet de m’entraîner un peu. Le langage c’est comme la musique, ça se compose.  (ndlr : belle prestation en français de J-C que vous applaudissez devant votre écran)

-          Tu disais toute à l’heure que malgré ta condition de musicien, tu restes un grand fan de Rock N’ Roll. Ça tombe bien, puisque c’est au fan que je vais m’adresser maintenant !  Aucun souci avec ça ?

Pas de problème ! (ndlr : pour ceux qui se demandent, oui, nous sommes repassés à l’anglais)

-          Très bien ! Je vais te donner un mot et à chaque fois je veux que tu me dises quel groupe t’es inspiré par ce dernier. Je commence avec : Power.

Slayer ! Besoin d’explications ? Ce nom se suffit à lui-même je crois… (rires)

-          En effet ! Et si je te dis : Feeling ?

Leonard Cohen.

-          Sincérité ?

Motörhead.

-          Hot ?

Bon choix ! Je dirais Lykke Li. (ndlr : pour ceux qui ne connaissent pas : http://www.youtube.com/watch?v=SXy02j3MM6U&feature=related)

-          Rock N’ Roll ?

Motörhead encore, c’est la définition même.

-          Et en ce moment, si tu devais entre Black et Blue pour le Rock N’ Roll, tu prendrais quoi ?

Je choisirais Blue, car force est d’avouer que même si le Rock N’ Roll tabasse comme il faut, je me permets d'espérer que plus le temps passera, plus les gens l’écouteront.

-          Un grand merci J-C !

Merci à toi ! Je vais bosser mon français en vue de notre prochaine rencontre ! (rires)

CHRONIQUE: Danko Jones - Rock N' Roll Is Black And Blue



Après un Below The Belt relativement surprenant dans son exécution, la bande à Danko nous revient avec ce Rock N’ Roll Is Black And Blue de haute facture qui semble allier tout ce que le groupe nous a proposé le long de sa plus toute jeune carrière. La cour des grands s’ouvre-t-elle enfin pour Danko Jones ? Ça y ressemble en tout cas.

Mixé par Mike Fraser et marquant l’arrivée de l’ex-Offspring Adam Willard aux fûts ( ndlr : les batteurs ont une date de péremption chez Danko ), ce nouvel album marquera l’auditeur confirmé du groupe et le néophyte par différents aspects. Le connaisseur retrouvera ici un condensé de tout ce qui a fait la musique du groupe depuis leurs débuts, du bon gros hard-rock qui tâche au bon hard-rock aux teintes pop…qui tâchent, il sera donc heureux. 

Le néophyte lui se retrouvera avec un véritable brûlot violent et inspiré à souhait, lui proposant le meilleur de ce que Danko Jones peut proposer. Car oui, sans qu’il le sache, le néophyte va écouter ce que j’ose appeler «  un résumé en 13 actes » de cette aventure Rock N’ Roll qui dure maintenant depuis plus d’une décennie.
Ça parle de nanas, de la route, d’autres trucs sympas, on évolue lors de l’écoute dans un monde bas-ass atteint du syndrome du cool. Car oui, Danko Jones c’est avant tout cool. 

Nous sommes bercés comme je le disais précédemment par toutes sortes de sonorités, le hard certes, mais aussi ce petit côté Classic Rock / Pop comme sur la chanson «  Just A Beautiful Day » ou bien encore « Type Of Girl ». Les simples et débiteurs de décibels que sont « Terrified » et « Get Up » se chargent de vous mettre à genoux avant l’inspiré « Legs » ne se contentant pas simplement de vous rentrer dans la tronche comme ses petits frères, mais proposant une vraie structure musicale faite pour faire jumper chaque parcelle d’énergie de votre petit corps.  Tout cela allié au chant d’un Danko toujours aussi plaisant tentant de faire ressortir ce petit côté Soul qui a toujours marqué les compositions du monsieur, ajoutant cet atout spécial faisant la magie du groupe. Mention spéciale au titre "I Believed In God" et cette intro gospel du tonnerre !

L’album n’est bien sur pas exempt de défauts et saura proposer son lot de morceaux venant remplir ce nouvel essai qui n’y perd pas au change, en effet, ces derniers ne sont pas si mauvais que ça, ils ne sont justes pas si inspirés que le reste de ce nouvel essai studio. On peut penser à « Always Away » qui malgré ce clin d’œil assumé au « Thunderstruck » d’AC/DC reste vraiment basique et peu inspiré, gagnant surement son titre de morceau sympa grâce à la production infaillible d’un Mike Frazer qui nous surprendra toujours. Cet homme est le « simple et efficace » assumé.

«  R’N’R is Black and Blue » est un album qui saura satisfaire tout le monde, chacun saura y trouver son compte et ce pour plusieurs raisons. La première étant que le groupe n’a (presque) jamais aussi bien joué et vient surement de pondre son meilleur album, le manifeste d’une carrière déjà très bien remplie. La seconde est la sincérité se dégageant comme toujours des albums de Danko Jones, cette sincérité qui donne cette saveur si particulière à la musique jouée par la bande. Je parlais d’album de la maturité plus tôt dans cette chronique… Il semble évident que ce nouvel essai est de ce calibre la, tant le groupe surprend son monde en sachant proposer ce condensé si propre et si respectueux de sa carrière toute entière, ne s’égarant pas, ne déviant pas, restant fidèle à ce qu’ils sont et à leurs fans. 

Chapeau messieurs !

CHRONIQUE: DUBLIN DEATH PATROL - Death Sentence


Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Dublin Death Patrol ( doit-on leur en vouloir ? ), une petite présentation s'impose... Mené par Chuck Billy ( Testament ) et Steve "Zetro" Souza ( ex-Exodus/Testament etc... ), DDP (abréviation du nom du groupe) fut l'occasion pour les deux monstres cités précédemment de bosser ensemble sur un projet musical leur correspondant. Après un premier et sympathique album sorti en 2006 et intitulé DDP 4 LIFE, le groupe revient avec ce DEATH SENTENCE dont la couverture ne laisse place à aucun doute quant à ce que nous allons entendre, du bon vieux thrash des familles.

Malheureusement, bon vieux thrash des familles ne signifie pas que nous sommes face à un bon album. Non pas que Death Sentence soit mauvais, c'est même tout le contraire. Cet album est simplement à des années lumières de ce qu'on est en droit d'attendre d'un side-project réunissant de telles icônes. Parlons tout d'abord de la production, pas forcément appropriée pour la musique jouée par le groupe. Cette dernière semble en effet à côté de la plaque, dans un style garage très peu convainquant et presque pauvre, ne rendant aucun hommage à la musique de DDP méritant une production bien plus agressive afin de pouvoir sonner comme elle devrait, comme un bon gros cataclysme dans notre minois. C'est tout le contraire qui se produit ici, le tout sonnant un peu crade (guitares et voix) ou trop en retrait (batterie) donnant une patte Punk pas forcément négligeable (ni exceptionnelle) à ce nouvel essai studio, mais qui pour le coup semble complètement hors-sujet (!!)

Cette patte punk est pourtant belle et bien présente dans les compositions du groupe, j'en prends pour preuve le morceau Butcher Baby venant clôturer l'album et qui est une reprise directe (très sympathique au demeurant) de The Plasmatics, groupe de Punk américain. Nous pouvons également parler de certains riffs, structures de chant et autres joyeusetés dissimulées par-ci par-là et rappelant certaines sonorités Punk. Pourtant, je ne sais pas si la production est ce qu'elle est afin de rendre le côté Punk plus prononcé ou si des contraintes de temps ont rendu le mastering plus rapide que prévu mais cette dernière rend l'album moins percutant qu'il aurait pu (et du) l'être ! Cette production "sauvage" se doit d'être justifiée, hors elle ne l'est pas.

Death Sentence malgré ses lacunes arrive tout de même à briller sur plusieurs points. Ses compositions sont loin d'être mauvaises et feront bouger la tête de tout amateur de thrash. Des morceaux tels que Dehumanize, Broken ou Conquer and Divide (pour ne citer qu'eux !) sont de véritables brûlots qui ne demandent qu'a vous rentrer dans la tronche et ce par la grande porte. Pas question ici de faire des manières, l'objectif du groupe est clair, vous procurer un plaisir simple matérialisé par une envie d'headbanguer omniprésente du début à la fin de l'album.

L'association des voix de Chuck Billy et Steve Souza est extrêmement plaisante, le premier jouant dans un registre bien plus grave que son collègue, qui, lui joue sur une voix extrêmement éraillée et bien plus aiguë. Ce partage du chant permet à Dublin Death Patrol d'ajouter une corde à son arc pour un résultat des plus sympathiques, l'alliance des deux hommes permettant aux chansons proposées de ne pas s'enliser dans une routine pas si lointaine que ça. En cause ? Les morceaux de DDP sont, en termes de composition, à des années lumières de ce que peut proposer encore aujourd'hui des groupes comme Testament du côté de Chuck Billy ou même de ce qu'a proposé Exodus durant la période ou Steve officiait au poste de chanteur du groupe. Nous étions en droit d'attendre des compositions dignes de la carrière de ces messieurs et ce n'est malheureusement pas le cas.

Oui, je dis du mal de cet album, je dis du mal car tous les éléments sont présents sur Death Sentence afin de faire un grand album. Hélas, la production aura eu raison de ce nouvel essai studio signé DDP,  bridant l'énergie d'un groupe pourtant désireux de faire plaisir à l'auditeur. Les compositions sont ce qu'elles sont, peut-être inférieures à celles des groupes ayant vu officier Chuck et Steve, mais elles restent très plaisantes et sincères. Vous vous amuserez à écouter ce Death Sentence, mais hélas, il se fera vite oublier. A l'heure où des mecs comme Manowar se permettent de renvoyer leur dernier album au mixage dans l'espoir mystique que ce dernier devienne bon ( ce qui ne sera pas le cas je vous rassure ), nous pourrions nous prendre à rêver du même traitement pour Death Sentence, même traitement qui ne sera surement jamais d'actualité mais qui serait une bien belle chose pour un album qui gagnerait à se faire débrider.




CHRONIQUE: ATTIKA 7 - Blood Of My Enemies




Attika 7 est né de la collaboration entre Evan Seinfeld (ex-Biohazard) et Rusty Coones guitariste, motard et membre des Hell’s Angel’s. Présents aussi sur l’album, Tony Campos, actuellement membre de Soulfly, à la basse et Death Rock à la batterie. « Blood Of My Enemies » est né dans la prison qui a donné son nom au groupe, « Attika » est en effet le nom de la prison ayant accueilli Rusty lors de son dernier séjour qui a duré sept longues années (d’où le 7 ornant le nom du groupe), l’homme passa le temps en écrivant les titres de cet album dans le but de le sortir dès qu’il serait libéré.

Du bon heavy-metal, voilà comment l’on pourrait résumer directement ce premier album. Rien qui casse trois pattes à un canard, à noter que le tout est néanmoins de qualité malgré la production un peu fade ornant cet album qui aurait gagné à mettre chaque instruments un peu plus en valeur. Néanmoins, cette dernière donne à la musique du groupe un petit côté naturel et sauvage pas désagréable, en gros, disons que c’est à l’appréciation de chacun.

Il est rare qu’un album sans autre intérêt que de faire passer un bon moment à l’auditeur réussisse son coup aussi bien, en effet, aucune chanson n’est vraiment ennuyeuse ou en dessous des autres. L’écoute de « Blood Of My Enemies » passe comme une lettre à la poste, alternant gros riffs à la Pantera comme sur « Devil’s Daughter » à des titres plus commun alliant Heavy et autres joyeusetés avec brio tels que « Serial Killers » ou le titre d’ouverture « Crackerman » qui lui lorgne sans vergone du côté de Black Sabbath sur son intro. Deux titres tirent néanmoins leur épingle du jeu, « Lockdown » et « No Redemption »  qui traitent de l’univers carcéral, comment y survivre, comment supporter ainsi que le goût unique d’une liberté reconquise.

Cet album sert donc en somme d’exutoire pour un Rusty qui semble à travers cet album et plus particulièrement ces deux morceaux, faire le deuil d’un passé difficile, comme le prouve par exemple le récité et criant de vérité « The Hard Cold Truth » qui est en soit une belle leçon. Les structures musicales sont souvent basiques, se contentant juste d’arracher la tronche de l’auditeur sans aller plus loin, ce qui offre une certaine accessibilité à un album qui ne l’est pas forcément par les thèmes qu’il aborde. (« No Redemption » en est le meilleur exemple).

En somme, « Blood Of My Enemies » est un bon album ayant une histoire. Il n’a pas été composé avec les pieds, mais comme un moyen pour Rusty de refaire surface en se faisant plaisir en musique et ainsi faire plaisir à ceux qui écouteront son histoire à travers cet album.

CHRONIQUE: Blackmore's Night - A Knight In York (DVD + CD)




Quel beau couple que celui de Ritchie Blackmore et Candice Night, quelle prestance dégagent-ils lorsqu’habillés de leurs guenilles, ils viennent jouer les troubadours dans une salle de concert avec leurs autres ménestrels. C’est ça la magie de Blackmore’s Night, c’est qu’on s’y croit totalement tant le tout est extrêmement bien composé et interprété. Pour ceux qui ne connaissent pas le groupe de Sir Blackmore, prenez un peu de rock et mêlez le avec toutes sortes de mélodies médiévales, alliez tout cela à la voix de Candice et vous obtenez Blackmore’s Night. Après 8 albums studios regorgeant tous de surprises, le combo nous gâte avec un nouveau CD/DVD live intitulé «  A Knight In York ».

S’ouvrant sur le titre « Locked Within The Crystal Ball » et son rythme à la fois envoûtant et entraînant, tout le monde peut se rassurer, la production est excellente, chaque instrument est mixé de façon parfaite et aucun n’est plus mis en avant qu’un autre. Ainsi, nous profitons autant de la guitare de Blackmore que de l’excellent jeu de basse de Earl Gray Of Chamay (Mike Clemente dans le civil) l’énergique. La batterie de Squire Malcolm Of Lumley (Malcolm Dick) achevant de rythmer la musique du groupe en proposant des structures de haut niveau et dont le mix un peu aérien vient servir également la partie envoûtante de Blackmore’s Night. Partie envoûtante définitivement mise en valeur grâce au violon de la belle Gypsy Rose (Elizabeth Cary).

La set-list reste elle très éclectique offrant son lot de morceaux festifs, tels que « Toast To Tomorrow » et son rythme entraînant qui ne vous laissera aucun choix si ce n’est que de danser seul (ou en famille, youhou, grosse soirée) devant votre télé. Tandis que des titres plus profonds tels que « Journeyman » ou « Fires At Midnight » sauront vous impressionner grâce à une exécution sans faille de la part d’un groupe rendant le penchant Live de ses titres très impressionnant.  Le charme est complet et l’on ne peut que s’incliner face aux soli de Sir Blackmore qui ressortira la Fender sur certains titres, citons en exemple « The Circle » et ses ambiances très orientales servies par la guitare de Ritchie qui nous pond un solo absolument magistral rappelant à tous qui est le patron !

Autre morceau très agréable, « World Of Stone » et son tempo lent, gagnant progressivement de la puissance sans aller dans une surenchère festive. L’ambiance derrière ce titre est presque mélancolique tout en sachant garder une part de beauté.  Car oui, la musique de Blackmore’s Night est avant tout servie par son ambiance, nous pouvons citer « Dandelion Wine », surement le plus beau morceau proposé par le groupe qui donne une vraie leçon d’exécution musicale. La voix de Candice y est excellente, et je suis prêt à parier que vous ne saurez pas rester de marbre à l’écoute des différents morceaux, chacun montrant toujours une facette inédite du groupe qui peut partir loin, très loin et vous emmener avec lui.

Concernant l’image, beaucoup de plans larges sont utilisés et le set ne joue qu’entre peu de couleurs pour les éclairages, rendant le visuel un peu fade. Cependant, la qualité de l’image reste impeccable et saura ravir les moins exigeants d’entre vous.

Ce Blackmore’s Night est une expérience à ne pas rater, sachant séduire le spectateur ou l’auditeur de la plus belle manière. Ritchie tout comme son groupe y est divin. Une vraie leçon qui ne demande qu’à être vécue en live.  

CHRONIQUE: Motörhead - The Wörld Is Ours, Vol.2 (DVD + CD)




Lemmy et sa bande sont de retour ! 1 an après le premier volume d’une série Live, intitulée The World Is Ours, et dont la première salve se concentrait principalement sur une pelletée de concerts tournés aux Etats-Unis, ce nouvel opus s’intéresse plutôt au territoire Européen. Plus précisément, nous sommes face au show filmé du Wacken 2011 suivi de la performance du groupe au Royaume-Uni dans le cadre du Sonisphère Festival 2011. Histoire de ne pas rester sur leurs acquis en termes géographiques, le show du Rock In Rio 2011 au Brésil est également présent. Un contenu plus qu’alléchant donc, disponible qui plus est en DVD ainsi qu’en CD ou encore LP. Hélas, le pétard n’est pas tout mouillé, mais presque.

Soyons honnêtes d’entrée de jeu, l’entreprise du groupe est très louable, surement pleine de bons sentiments. Cependant, nous nous retrouvons face à un presque copié-collé de la set-list présente sur le volume 1 de cette série live lancée il y a un an. Exit « I Got Mine », "Born To Raise Hell", "Be My Baby" et « We Are Motörhead » , ces derniers laissent leur place aux classiques « Iron Fist » et  « Bomber ». La suite de la set-list est identique à l’opus sorti l’an dernier, ce qui est quand même plutôt rageant quand on sait que le groupe avait su incorporer plusieurs nouveautés dans leur set suite à cette tournée des festivals de l’été 2011 (qui a dit « Damage Case », « Born To Lose », « Orgasmatron », « Whorehouse Blues » et « The One To Sing The Blues » ?). D’anciens morceaux pour la plupart, mais qui auraient su marquer une différence rendant l’achat bien plus attractif pour n’importe quel fan ! Bon allez, on est gentils, on parie que ces derniers figureront sur le Volume 3, mais bon sang, était-ce si compliqué d’attendre un peu plus avant de sortir ce nouveau condensé Live ?

Ce Volume 2 n’est pas à jeter pour autant, la qualité d’image des différents shows proposés est plutôt satisfaisante, le plaisir reste intact quand on se sort cette histoire de « set-list » de la tête. Après tout, nous sommes face à Motörhead, born to kick your ass, mamamama etc… La recette reste la même, un Lemmy aussi statique que classe malgré le poids des années se faisant sentir de plus en plus, un Phil Campbell au sommet de son art, les doigts aiguisés, mâchant son chewing-gum avec son air moitié classe, moitié condescendant, genre il en a rien foutre mais un peu quand même. Et le bien nommé Mikkey « Helicopter » Dee qui prouve encore une fois que même s’il n’est pas le « best drummer in the world », il doit être celui qui s’en rapproche le plus.  Le son est relativement bon sur tous les shows proposés, quoique, peut-être un poil trop « aseptisé », qui ne cogne pas le cul comme il devrait mais qui le cogne quand même (ndlr : un problème déjà présent sur le Volume 1 d’ailleurs, c’est à l’appréciation de chacun).

Passé le visionnage de ce DVD, qui reste en soit un très bon moment, un seul constat saute aux yeux, la magie de Motörhead reste intacte, simple, efficace, dans tes dents. Un petit pincement au cœur se fait sentir lorsque Lemmy rend hommage à Würzel, ancien guitariste du combo, décédé la veille du concert au Royaume-Uni et donne en constat à tous, la recette de la magie du groupe mené par Lemmy Kilmister. Que je vous laisserais le soin d’interpréter vous-mêmes. En somme, une sortie sincère, honnête mais qui laisse sur sa faim tant le tout aurait pu être encore plus impressionnant. Le respect est éternel, il semblerait que Motörhead aussi. 

CHRONIQUE: Steve Vai - The Story Of Light




C’est en 2007 qu’est sorti « Reflections » le dernier album en date  de Steve Vai , l’homme ne nous avait pas gâtés depuis donc 5 ans. Ce qui est, quand on y pense, bien trop long. Vai remet donc le couvert cette année avec «  The Story Of Light » son nouveau bébé bourré de qualité qui nous rappelle une chose : Steve Vai n’en fait jamais trop, mais toujours assez. Pourquoi faire me direz-vous ? Mais pour déstabiliser tous les néophytes de la guitare pardi !

Pour ceux qui se demandent si ce nouvel opus va vous transporter loin ? Je ne peux que répondre par l’affirmative. « Story Of Light » est l’exemple parfait de ce que doit être capable de sortir un musicien accompli, sachant toucher tous les styles, les fusionner pour former une mélodie unique tenant presque du rêve. C’est avant tout ça un album de Steve, c’est pouvoir toucher un semblant de rêve pendant de longues minutes.

C’est dans cette idée que s’ouvre l’album, avec son morceau éponyme qui semble vous projeter dans le ciel, vous berçant de sonorités presque atmosphériques, Steve nous prend par la main et nous emmène dans son imaginaire. Dès les premières notes, l’auditeur sera très certainement rassuré puisque Steve montre ce qu’est un solo en nous proposant une mélodie n’en faisant pas trop et qui plus est, est embellie par un accompagnement au piano du plus bel effet. Le jeu du guitar-hero est reconnaissable, mis en valeur, et c’est très vite que l’écoute de ce premier morceau prend fin. Dans une débauche de feeling vraiment impressionnante. Comme toujours, Steve ne cherche pas à se faire mousser en jouant des plans imbuvables de rapidité et d’orgueil, mais cherche bien à servir une oreille avide de bonnes choses.

La septième et fidèle corde de la guitare fait le job de la plus belle manière sur l’intro typée Metal du second titre intitulé « Velorum » qui comme je le disais précédemment inflige à l’auditeur un mélange des styles du plus bel effet, tapant un peu partout et alliée au synthé offre vraiment une bouffé d’air frais. Si je le pouvais, je vous décrirais l’intégralité de ce nouvel opus, mais ce serait gâcher la surprise pour ceux n’ayant pas encore eu la chance de poser une oreille dessus. Le fait est que, tout semble parfait, Steve se permettant de se taper des plans Blues sur « John The Revelator », du Rock sur « The Moon and I » etc… Tout y passe, de l’accent Pop à des côtés plus « cheap » sur certains morceaux ( je pense à  « Creamsicle Sunset » et « Racing The World »), tout est sublimé par le touché de Vai qui sans lasser son auditeur va lui offrir un aller simple pour faire le tour d’un paysage musical semblant sans fin. 

On se demande durant tout l’album combien de vibratos ont souffert pour accoucher d’une telle leçon. Leçon qui ne serait rien sans l’utilisation ô combien maline de claviers, de chœurs, et autres plans inattendus afin de donner un visage très festif (rappelant une chorale, du gospel etc…) à cet album au final extrêmement profond, au même titre que son prédécesseur.

Steve Vai n’en fait pas trop comme je le disais et c’est là que réside sa magie. Ce nouvel album ne doit pas vous échapper, que vous soyez fan du travail de l’homme ou non, ce dernier saura ne pas vous laisser indifférent. « The Story Of Light » doit être l’un des seuls albums capable de toucher une grande majorité de personnes avides de styles différents, tant le nombre de tableaux sur lesquels il joue est impressionnant… 

Un album, pour les gouverner tous… 

CHRONIQUE: Paul Gilbert - Vibrato



Après un « Fuzz Universe » décevant, Paul Gilbert se devait de rétablir la vérité sur sa personne, c’est-à-dire, un guitariste de talent, sachant allier la voix au manche. C’est désormais chose faite avec son nouvel album, « Vibrato », qui en plus de remettre les pendules à l’heure, permet au musicien de surprendre tout le monde en proposant des choses sur un terrain où il n’était pas forcément attendu.

Marchant dans le Rock, le Blues ou encore le Jazz, Paul donne sa vision de ces styles à travers 7 compositions originales absolument dantesques où tous se côtoient pour ne former qu’un tout cohérent et n’ayons pas peur des mots, sublime. « Enemies In Jail » pulvérise l’auditeur grâce à une mélodie puissante et à la fois maîtrisée, pleine de feeling, servie par la voix du guitariste. Tandis qu’un morceau comme 
« Atmosphere On The Moon » se dirige vers un style où le titre lui-même prend forme dans la musique jouée par Gilbert, la guitare flotte dans les airs et le virtuose réussit un tour de passe-passe assez fort, puisque il permet à l’auditeur grâce à sa façon de jouer de devenir partie intégrante de la musique qu'il fait partager et des paroles qu’il chante. Ainsi, l’appréciation de l’album résultera forcément de l’implication que vous aurez quand vous poserez l’oreille dessus.

« Bivalve Blues » vaut le détour elle aussi, alliant magnifiquement de grands moments blues et jazz, la musique est puissante, les solos plus inspirés que jamais, la voix de Paul s’adapte d’une très belle manière à la musique, l’utilisation de l’orgue est exemplaire.  Surement le titre qui parlera le plus aux néophytes sur cet album, tant il revisite de façon intelligente des styles déjà connus et qu’on croyait (injustement) vus et revus.
L’homme se permet également de faire des reprises de pas mal d’artistes sur ce nouvel opus, prenons en exemple le « Go Down » d’AC/DC , enregistré Live et clôturant l’album. Même si la version proposée par le guitariste conserve la patte originale tout en lui offrant sa vision personnelle (un poil plus lente principalemnt et servie par un feeling tout autre que celui des frères Young), placée telle qu’elle l’est, le rythme de l’album vient à être un peu cassé, tant l’univers diffère de ce que propose Gilbert sur celui-ci.

Une autre reprise intéressante reste celle du titre de Dave Brubek, « Blue Rondo A La Turk », qui va en dégommer plus d’un tant l’interprétation est surprenante et doit être le moment le plus original de l’album. Un grand instant de musique comme on en entend trop peu souvent ces derniers temps.

Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps, la suite il vous appartient de la découvrir et ce pour plusieurs raisons. La première étant que Paul Gilbert réussit l’exploit ici de marquer le paysage musical d’une magnifique façon, alliant technique et feeling comme peu d’autres savent le faire. La seconde raison est tout simplement afin de vous aider à oublier définitivement « Fuzz Universe », à mille lieux de ce « Vibrato » qui risque bien de devenir l’album de chevet de beaucoup d’entre-vous. 

CHRONIQUE: T.A.N.K (Thinks Of A New Kind) - Spasms Of Upheaval



Il est très rare que j’apprécie les sonorités du Death Melodique, surtout actuellement où tout semble presque (trop ?) surfait… Mais dans cet océan de confusion et recherche de soi, le Death Mélodique vient peut-être de trouver son sauveur, le tout est de savoir si T.A.N.K (ndlr : Think Of A New Kind ) est fait pour durer. A l’écoute de leur nouvel album « Spasms of Upheaval », cela semble bien être le cas. 

Le groupe formé par Olivier (basse), Eddy (Guitare), Symheris (Guitare), Clément (Batterie) et Raf (chant) et issu de Paris, nous sert avec ce nouvel album un Death Mélodique saupoudré d’une pincée de Thrash et de Metalcore vraiment très agréable et manquant de peu à réussir l’exploit de presque rendre ses lettres de noblesses au genre.

Alors que le style semble se perdre dans un délire de la complexité proche d’une autosuffisance insolente et insultante où même le cœur ne semble plus y être, T.A.N.K vient remettre les pendules à l’heure et offre au style ce qui lui manquait depuis pas mal de temps… DES BURNES !

L’instrumental « Life Epitaph » ouvrant l’album pose les bases, ou semble le faire, car dès que « The Ravens Cry », la vraie entrée de l’album débute, c’est une autre paire de manche. Cette agressivité  dans la voix du chanteur vient mettre en valeur les structures musicales de folie du groupe, une agressivité qui manquait depuis bien longtemps dans ce style. C’est rafraîchissant, ça rappelle à la fois Messhuggah et d’autres adeptes de structures démembrées. « Unleash The Craving », troisième titre de l’album vient confirmer les ressentis de la première chanson à coup de rythmiques à la fois traditionnelles et presque saccadées à la fois, le titre qui résume à lui seul l’intégralité de ce nouvel opus. 

Nous retrouverons en effet les rythmiques saccadées sur un titre comme « Conflict » tandis que les rythmiques traditionnelles seront plus à creuser du côté «  A Life Astray » et son univers assez perché mais très intéressant. Mention spéciale également au titre éponyme de l’album, dont la puissance devrait déboîter des mâchoires en Live et au titre purement et merveilleusement Metalcore « Inhaled » joué avec Jon Howard (ndlr : Threat Signal).

T.A.N.K ne révolutionne pas le genre et ne semble pas désireux de le faire, mais quel bonheur d’entendre ça aujourd’hui, pouvoir déguster ce Death mêlé avec du prog, du thrash, du metalcore et j’en passe. Car même si le tout reste assez linéaire, le groupe peut se vanter d’avoir réussi à donner à sa musique cet aspect violent, agressif et belliqueux qui se fait trop rare aujourd’hui. Il faut également rendre à Raf ce qui lui appartient, quelle performance vocale, le chanteur alliant avec perfection cris de goret et chant clair ! Les parties guitares saccadées alliées aux riffs traditionnels, le jeu de batterie déconstruit, violent et à la fois réfléchi, tout semble fait de la part du groupe afin de marquer son auditeur. 

On regrettera cependant comme dit précédemment quelques moments trop linéaires donnant l’impression d’entendre la même chose, mais rien de grave à l’horizon, tant la sincérité est présente dans la musique jouée par le groupe. Trop rares sont les albums comme celui des français de T.A.N.K, à vous procurer d’urgence pour douze morceaux de pur défoulement.  

CHRONIQUE: John 5 - God Told Me To



John 5 nous est revenu en Avril 2012 avec « God Told Me To », son nouvel album solo démontrant tout le talent du monsieur. Passant par tous les styles possibles, John nous éblouit de son talent et de l’énorme palette dans laquelle il peut piocher afin de nous faire passer un bon moment.

L’album s’ouvre avec le bien nommé « Welcome To Violence » très Thrash dans le style, un titre rapide bourré de feeling, de plans de guitare démoniaques qui en mettront plus d’un sur le postérieur. C’est simple, ce n’est que le début de l’album et l’ancien comparse de Rob Zombie serre surement l’un des solo les plus étonnants de TOUTE sa carrière. L’enchaînement se fait avec la reprise de « Beat It » de Michael Jackson, à laquelle John offre une puissance qu’on ne connaissait pas. Un moment sympathique mais dont on aurait pu se passer.  « Asland Bump », premier titre acoustique de ce nouvel opus débute. La beauté et le feeling de ce morceau ont très vite raison de nous, tant il plonge l’auditeur dans un état constant d’étonnement où chaque note vous feront tirer le fameux sourire signifiant : « ah, le salaud ! »

L’écoute se poursuit avec le méchant « Killa Fornia », très Metal industriel dans le style, la puissance dégagée par le morceau ainsi que les différentes attaques de John sur sa guitare surprennent et offrent  un grand moment de tartes dans la gueule. « The Castle » nouveau titre acoustique se veut plus posé, plus atmosphérique et folk que « Asland Bump » qui lorgnait lui du coté de la New-Orleans. Le tout est suivi par « The Hill Of Seven Jackals » et son riff qui se targue d’être surement celui qui vous fera le plus headbanger sur l’intégralité de l’album, la batterie tape fort et le riff principal est une décharge de bonne humeur servie par des passages solo vraiment splendides. « Noche Acosador » vient mettre LA baffe de l’album comme si de rien n’était, ambiance gypsy, guitare gypsy, pour 3 minutes 20 de leçon gratuite. John offre avec ce titre une performance absolument admirable, alliant l’émotion causée par la beauté du titre et son exécution valant le détour.

A l’image de « Welcome To Violence », le morceau « Lust Killer » offre un riff lent et puissant instaurant une ambiance particulière, le tout saupoudré d’une démonstration de talent de la part de John qui arrive à instaurer une sale ambiance, mettant presque l’auditeur mal à l’aise. 

Les deux titres clôturant l’album à savoir « The Lie You Live » et « Creepy Crawler » sont tout simplement des masterpieces acoustiques, qui ne sont pas seulement riches en émotion ou bourrées de feeling mais bel et bien des allers simples vers un autre monde. Une grande mélancolie se dégage de ces deux morceaux mais cette dernière reste inexorablement mêlée à une certaine beauté et légèreté qui font frissonner l’âme de toute personne qui aura la chance d’être réceptif à ces deux pépites signées John 5.

John 5 signe ici un album très personnel, dont la musique semble refléter l’état d’esprit qui le traverse au moment ou il compose. « God Told Me To » qui est probablement son opus le plus complexe et profond. 

CHRONIQUE: Afterglow - Black Country Communion




Après deux premiers opus studios et un Live, Black Country Communion revient pour un troisième album intitulé « Afterglow » venant succéder au déjà culte et sobrement nommé « 2 » qui avait su marquer ses différents auditeurs de part son éclectisme et ses compositions de très haut-niveau servies par une exécution du tonnerre.

Afterglow à l’instar de ses grands frères possède une production excellente signée Kevin Shirley. Grosses parties guitare, batterie qui fait bondir le cœur, la recette Black Country est bel et bien présente. Tout y passe, les influences sont tellement nombreuses qu’il serait difficile de toutes les répertorier ici. Big Train, chanson qui ouvre l’album fait indéniablement penser à du Deep Purple, elle pose les bases de ce qu’est le groupe, l’exécution y est efficace, sans faille, inspirée et servie par un Hugues au chant toujours aussi plaisant. Energique sans l’être (cette retenue tout en puissance qui caractérise le groupe me bluffera toujours), ce premier morceau n’augure que du bon pour la suite de ce nouvel opus.

On notera également le morceau Midnight Sun  comme un pilier puisque ce dernier semble être directement inspiré par les Who et fait penser au premier coup d’oreille à un Won’t Get Fooled Again sauce Black Country ou beaucoup de structures viennent rappeler ce morceau mythique.  Confessor  se présente comme un des morceaux les plus énergiques de l’album, avec son riff entêtant, hard à souhait et une retenue un peu moins présente que sur les autres morceaux. Joe Bonnamassa surprendra toujours tant il semble être complet au contact de son instrument, un véritable touche à tout, qui, allié à la basse toujours précise au millimètre d’un Glenn Hugues inspiré, brille de mille feux. (Une véritable leçon se pose avec le solo de « The Circle » ou Joe laissera tous les auditeurs sur le carreau)

L’apport au clavier de Derek Sherinian confère toujours cette ambiance à la fois mystique et sauvage au groupe, mention spéciale au morceau Cry Freedom  au riff très Led Zeppelin ou Derek vient littéralement, à mon sens, donner la touche finale à un morceau qui n’aurait pas eu la même aura sans son travail. Pour rester dans l’influence Led Zeppelin, il semble juste de citer également le morceau Crawl où Sherinian là aussi vient sublimer un morceau donnant tout son sens à la présence de l’homme dans le groupe en mettant en valeur ses petits camarades grâce à des parties inspirées et offrant à Black Country Communion cette touche qui pourrait manquer cruellement.

Common Man est également une des perles qui saura vous fasciner puisque celle-ci s’apparenterait presque à un jam sauvage du groupe qui saura vous emmener très loin. Le titre éponyme Afterglow mêle un peu toutes les influences citées au-dessus et rajoute une touche presque mélancolique mêlant un riff énergique ou bien plus posé servi par la batterie de monsieur Bonham, impérial de bout en bout de l'album, attaquant son instrument avec une précision et un feeling qui calmera tout le monde.

Ne nous mentons pas, cet « Afterglow » ne surpasse pas son prédécesseur, mais il se permet peut-être une descente un peu plus profonde dans l’univers du groupe qui saura attacher l’auditeur lors de l’écoute. Un album un poil différent donc, plus profond, pas moins inspiré  juste différent. La claque reste totale devant la performance délivrée par les monstres Hugues, Bonnamassa, Sherinian et Bonham qui prouvent bien que l’alchimie entre eux ne peut provoquer que de grandes et belles choses.  Hors du temps mais dans le coup, cet « Afterglow » est tout ce que l’on a envie d’entendre, encore une perle signée Black Country Communion. Bravo messieurs ! 

5 octobre 2012

NEWS: IRON MAIDEN, 5 juin 2013, Paris Bercy


Comme il est indiqué sur la jolie image ci-dessus, les billets seront mis en vente le lundi 15 octobre à 10 heures pétantes sur le site avosbillets.com. Un conseil: soyez rapides ! ;)

On se retrouve là-bas ?

CHRONIQUE: EUROPE - Bag of Bones


     "It's the final countdown !! Na na naaaa naaaa..." Bon, soyons sérieux. Présentation rapide de l'affaire: le groupe a été fondé en 1978 à Stockholm, trois des membres originaux sont encore présents et, je pense que vous le savez, comme tout bon groupe de Hard Rock/FM, les années de gloire remontent aux 80's. Plus précisément en 1986 avec le troisième album portant le nom du tube (dont j'ai accessoirement pris la peine de vous "chantonner" pour débuter cette chronique) ayant fait percer les Suédois dans les charts mondiaux: The Final Countdown. Quoiqu'il en soit, faisons table rase du passé et accueillons comme il se doit Bag of Bones.

     Le sac d'os débute avec Riches to Rags, un opener un peu mou et pas forcément au niveau de nos espérances. Mais on sent bien que le groupe a pris en âge, la maturité y est aussi pour quelque chose. Le constat était le même pour Last Look at Eden, l'album précédent. Ah ça oui, l'Europe des 80's et l'Europe actuel (le ?! Non parce que ça correspond aussi...) sont vraiment différents. Petit retour sur les trucs mous: les couplets et les refrains, qui manquent cruellement d'un bon killer riff derrière. Mince quoi, juste un peu de vitesse au pire... Non là ça ne passe pas. Pour certains peut-être. Not Supposed to Sing the Blues, sans être plus rapide, est tout de même plus solide. Malheureusement, ça ne suffit pas encore pour vous faire décoller du siège. Hélas. M'enfin tout n'est pas à jeter à part les pré-refrains qui pètent pas les barreaux de chaise mais alors pas du tout ! Notons aussi le solo qui tape dans le 100 % classique mais bon, un solo est un solo... Très honnêtement, cet album n'a pas l'entame en sa faveur et ça se répète avec Firebox qui n'est pas un des titres les plus violents que le groupe ait pu sortir de sessions d'enregistrements. Ce morceau est un peu pompeux sur les bords (coucou les couplets) mais les refrains sauvent le groupe de la noyade ou carrément d'une mixture de grand n'importe quoi. Quatrième dans la tracklist, Bag of Bones fout les jetons. Les jetons parce que ça commence à l'acoustique et qu'on s'imagine assez vite devoir se taper un quatrième truc mollasson. En fait non, ça commence à partir avec les refrains... ENFIN ! Mais ça c'est juste les refrains: pour les couplets, même combat, c'est un tempo lent qui nous attend. La contradiction est appréciable et nous amène à la conclusion suivante: Bag of Bones marque, très certainement, le vrai coup d'envoi de la galette.

     Requiem est un instrumental de 29-30 secondes vraiment pas dégueulasse à l'oreille mais dans le cas présent, un peu inutile. L'album se poursuit avec Mo Woman My Friend qui à l'air d'être une piste plus lourde que tout ce qu'on a eu pendant les minutes passées. Pas grand chose de particulier à souligner mis à part le fait que ce LP est trop lent. Pour pas changer, Europe nous envoie avec Demon Head 3 minutes 58 de tempo lent (...). Pour les couplets seulement dont Joey Tempest montre encore une fois qu'il est un très bon chanteur car oui, Joey Tempest est extra depuis le début. Les refrains, plus rapides mais assez prévisibles dans leurs grandes lignes, tombent dans une certaine facilité mais on ne va pas non plus cracher dans la soupe: Bag of Bones se réveille un peu grâce à ça. La huitième chanson de la tracklist est Drink and a Smile, où tout est (principalement) basé sur la guitare acoustique et la voix de Tempest, tout ceci pour nous donner un morceau très agréable à l'écoute. Si je devais la noter sur 10, un bon gros 8,5 voire 9 serait parfaitement adapté. Pas le temps de vraiment apprécier DaaS, Doghouse déboule et nous scotche dès ses premiers instants et son intro: ah ouais là ça y est, on va avoir du riff mes cocos. Jouant presque dans la cour de Lynyrd Skynyrd, Doghouse a tout pour lui: un chanteur au trop, des couplets bien prenants, des refrains franchement pas au rabais et un solo plutôt bon. John Levén, le guitariste, est énorme tout au long de la chanson ! Que demande le peuple ? Rien car il n'a rien à demander. Pour continuer sur cette note plus que positive, Europe clôt le LP avec Mercy You Mercy Me, la piste la plus violente. Que ça fait du bien d'entendre Europe envoyer un peu les watts... Le seul reproche que l'on puisse faire à Mercy You Mercy Me est la consistance des refrains qui ne collent pas vraiment avec le reste. L'album finit à l'inverse de comme il avait commencé. Pour notre plus grand bonheur ! (ouais enfin ça rassure surtout...)

Les gros puristes voulant du bon Rock qui arrache sec seront très certainement déçu. Bag of Bones est un album lent et manquant de puissance dans son ensemble (vous l'avez sans doute lu dans la chronique) et dont les vrais brûlots Doghouse et Mercy You Mercy Me se retrouvent un peu seuls. Il n'y a pas de véritable déception sur cet album, c'est juste que ça se cale toujours entre le très moyen ou moyen voire assez bon mais ça ne suffit quand même pas à faire un bon ou super album. Bag of Bones doit être (attention avis personnel) le genre de LP qui s'écoute en faisant autre chose pour ensuite être rangé et attendre sur l'étagère pendant... longtemps. Je le répète encore une fois: ceux qui veulent des trucs qui tabassent, passez votre chemin, ceux qui veulent un Rock plus posé, souple y trouveront leur bonheur.