5 octobre 2012

CHRONIQUE: EUROPE - Bag of Bones


     "It's the final countdown !! Na na naaaa naaaa..." Bon, soyons sérieux. Présentation rapide de l'affaire: le groupe a été fondé en 1978 à Stockholm, trois des membres originaux sont encore présents et, je pense que vous le savez, comme tout bon groupe de Hard Rock/FM, les années de gloire remontent aux 80's. Plus précisément en 1986 avec le troisième album portant le nom du tube (dont j'ai accessoirement pris la peine de vous "chantonner" pour débuter cette chronique) ayant fait percer les Suédois dans les charts mondiaux: The Final Countdown. Quoiqu'il en soit, faisons table rase du passé et accueillons comme il se doit Bag of Bones.

     Le sac d'os débute avec Riches to Rags, un opener un peu mou et pas forcément au niveau de nos espérances. Mais on sent bien que le groupe a pris en âge, la maturité y est aussi pour quelque chose. Le constat était le même pour Last Look at Eden, l'album précédent. Ah ça oui, l'Europe des 80's et l'Europe actuel (le ?! Non parce que ça correspond aussi...) sont vraiment différents. Petit retour sur les trucs mous: les couplets et les refrains, qui manquent cruellement d'un bon killer riff derrière. Mince quoi, juste un peu de vitesse au pire... Non là ça ne passe pas. Pour certains peut-être. Not Supposed to Sing the Blues, sans être plus rapide, est tout de même plus solide. Malheureusement, ça ne suffit pas encore pour vous faire décoller du siège. Hélas. M'enfin tout n'est pas à jeter à part les pré-refrains qui pètent pas les barreaux de chaise mais alors pas du tout ! Notons aussi le solo qui tape dans le 100 % classique mais bon, un solo est un solo... Très honnêtement, cet album n'a pas l'entame en sa faveur et ça se répète avec Firebox qui n'est pas un des titres les plus violents que le groupe ait pu sortir de sessions d'enregistrements. Ce morceau est un peu pompeux sur les bords (coucou les couplets) mais les refrains sauvent le groupe de la noyade ou carrément d'une mixture de grand n'importe quoi. Quatrième dans la tracklist, Bag of Bones fout les jetons. Les jetons parce que ça commence à l'acoustique et qu'on s'imagine assez vite devoir se taper un quatrième truc mollasson. En fait non, ça commence à partir avec les refrains... ENFIN ! Mais ça c'est juste les refrains: pour les couplets, même combat, c'est un tempo lent qui nous attend. La contradiction est appréciable et nous amène à la conclusion suivante: Bag of Bones marque, très certainement, le vrai coup d'envoi de la galette.

     Requiem est un instrumental de 29-30 secondes vraiment pas dégueulasse à l'oreille mais dans le cas présent, un peu inutile. L'album se poursuit avec Mo Woman My Friend qui à l'air d'être une piste plus lourde que tout ce qu'on a eu pendant les minutes passées. Pas grand chose de particulier à souligner mis à part le fait que ce LP est trop lent. Pour pas changer, Europe nous envoie avec Demon Head 3 minutes 58 de tempo lent (...). Pour les couplets seulement dont Joey Tempest montre encore une fois qu'il est un très bon chanteur car oui, Joey Tempest est extra depuis le début. Les refrains, plus rapides mais assez prévisibles dans leurs grandes lignes, tombent dans une certaine facilité mais on ne va pas non plus cracher dans la soupe: Bag of Bones se réveille un peu grâce à ça. La huitième chanson de la tracklist est Drink and a Smile, où tout est (principalement) basé sur la guitare acoustique et la voix de Tempest, tout ceci pour nous donner un morceau très agréable à l'écoute. Si je devais la noter sur 10, un bon gros 8,5 voire 9 serait parfaitement adapté. Pas le temps de vraiment apprécier DaaS, Doghouse déboule et nous scotche dès ses premiers instants et son intro: ah ouais là ça y est, on va avoir du riff mes cocos. Jouant presque dans la cour de Lynyrd Skynyrd, Doghouse a tout pour lui: un chanteur au trop, des couplets bien prenants, des refrains franchement pas au rabais et un solo plutôt bon. John Levén, le guitariste, est énorme tout au long de la chanson ! Que demande le peuple ? Rien car il n'a rien à demander. Pour continuer sur cette note plus que positive, Europe clôt le LP avec Mercy You Mercy Me, la piste la plus violente. Que ça fait du bien d'entendre Europe envoyer un peu les watts... Le seul reproche que l'on puisse faire à Mercy You Mercy Me est la consistance des refrains qui ne collent pas vraiment avec le reste. L'album finit à l'inverse de comme il avait commencé. Pour notre plus grand bonheur ! (ouais enfin ça rassure surtout...)

Les gros puristes voulant du bon Rock qui arrache sec seront très certainement déçu. Bag of Bones est un album lent et manquant de puissance dans son ensemble (vous l'avez sans doute lu dans la chronique) et dont les vrais brûlots Doghouse et Mercy You Mercy Me se retrouvent un peu seuls. Il n'y a pas de véritable déception sur cet album, c'est juste que ça se cale toujours entre le très moyen ou moyen voire assez bon mais ça ne suffit quand même pas à faire un bon ou super album. Bag of Bones doit être (attention avis personnel) le genre de LP qui s'écoute en faisant autre chose pour ensuite être rangé et attendre sur l'étagère pendant... longtemps. Je le répète encore une fois: ceux qui veulent des trucs qui tabassent, passez votre chemin, ceux qui veulent un Rock plus posé, souple y trouveront leur bonheur. 

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