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C'est durant le mois de Juillet qu'il m'a été donné l'occasion de discuter avec J-C, bassiste du groupe Danko Jones après l'écoute de leur dernier album, Rock N Roll is Black And Blue. C'est donc avec beaucoup d'enthousiasme que le complice du bien nommé Danko est revenu sur ce nouvel opus ainsi que sur le documentaire sorti par le groupe récemment. J-C n'a également pas hésité à donner de sa personne et parle un peu de lui. Une interview sympathique réalisée par un mec génial (ndlr: moi) avec un type hors du commun (ndlr: lui).
Bonjour JC, comment vas-tu ?
Bonjour JC, comment vas-tu ?
(en français) Salut salut ! Ça va, je
te remercie.
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Ah ?
Tu parles français ? C’est arrangeant…
(rires) Non non, je parle un petit peu
votre langue en effet, mais je ne pratique pas assez pour pouvoir tenir
l’interview je pense… Donc, on va devoir
parler en Anglais, désolé … A moins que tu ne veuilles causer en Italien ?
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Tu ne
voudrais pas ça… (rires) Et moi non plus
d’ailleurs… Tiens, partons sur un sujet plus intéressant. J’ai eu la chance de
pouvoir entendre votre nouvel album au titre plutôt original : Rock N’
Roll is Black And Blue.
C’est un vieux titre que nous avions en tête depuis
très longtemps, on a souvent tourné autour du pot en se demandant si c’était
bon de l’utiliser et surtout, quand ? Il est revenu sur le tapis avec ce
nouvel album et après mûre réflexion, l’utiliser comme titre semblait être
devenu une évidence. Le sens qu’il y a derrière est en fait simple à piger, le
Rock N’ Roll en soit est une baston. Black and Blue c’est l’œil au beurre noir,
le bon vieil hématome ! Et il faut avouer que le Rock N’ Roll a pris pas
mal de coups durant son existence et surtout ces dernières années... Le sens est donc assez simple à comprendre
et signifie que nous sommes toujours là, prêts à botter tout ce qui bouge même
si nous sommes un peu à l’image de notre Rock N’ Roll, « black and
blue ».
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C’est
sûrement votre album le plus éclectique…
Je vais le prendre comme un compliment et
ce n’est pas faux. Nous avons utilisé tout un tas de sonorités différentes,
Legs est différente de Just A Beautiful Day qui se rapproche elle d’un style
plus « Foo Fighters », tu sais, ce petit côté chanson qu’on écoute au
volant. Il n’empêche qu’au bout c’est toujours Danko Jones, on s’est pas mis à
faire du Radiohead. Nous sommes restés fidèles
à la ligne de conduite que nous avons su créer dès le début, ce que nous savons
faire en tant que « rock n’ roll band ».
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Oui, on
trouve du Below The Belt sur cet album, on trouve aussi du Danko Jones pur jus
comme tu l’as dit, ainsi que du Never Too Loud. C’est un peu le manifeste de
votre carrière ce nouvel album non ?
Dans un sens oui, et surtout, il est
important de souligner, je trouve qu’avec cette production qu’est celle de
Black And Blue, Danko Jones sonne encore plus comme il le devrait…
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Agressif
donc ?
Ouais exactement, encore plus
agressif ! Tu sais quoi ? Never too Loud était un bon cru mais je
trouve que la production était trop grosse pour le groupe, ça correspondait
sans correspondre. Il y avait un truc qui ne collait pas.
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Un peu
trop « Classic Rock » peut-être ?
Hmm, oui peut-être un poil trop Classic
Rock en effet. Rien à voir avec Below The Belt par exemple qui disposait d’une
production vraiment robuste, peut-être trop là aussi. Le nouvel album est donc
comme je le disais, doté de la production qu’il faut à Danko Jones, sachant
mêler énergie et agressivité, mais surtout, elle va emporter l’auditeur dans un
véritable voyage. Il ne s’agit donc plus simplement d’écouter, il s’agit
d’écouter et d’emmener et ce résultat n’aurait pas eu lieu sans cette
production. (ndlr : mixage signé Mike Fraser) Nous traversons plusieurs
paysages musicaux dans cet album et grâce au travail de Mike, malgré le fait
que l’album soit assez éclectique comme tu le disais, l’auditeur saura qu’il
écoute pourtant toujours le même groupe et qu’il ne s’agit pas de trois
différents.
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Les
thèmes chantés par Danko restent à peu près les mêmes également.
Comme toujours oui ! La recette reste
la même, ça parle de l’amour, vouloir être avec une femme, ne pas vouloir être
avec une femme. C’est d’ailleurs assez difficile pour Danko et moi de toujours
réécrire sur les mêmes sujets, mais ce sont les thèmes classiques que nous
aimons.
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Quand
avez-vous commencé à écrire ce nouvel album justement ?
C’était en Août 2011 je crois, nous avons
mis neuf mois à tout préparer avant d’entrer en studio et surtout nous avions
environ trente chansons en stock donc il a fallu choisir lesquelles
figureraient sur l’album.
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Toujours
le même rituel, nouvel album donc nouveau batteur.
(rires) Exactement, nous sommes tombés sur
Adam qui vit à Los Angeles et avons commencés à jouer ensemble juste avant de
débuter l’écriture de l’album. Cela nous a permis de nous rendre compte que le
courant passait et donc d’apprendre à se connaître à travers la musique qu’on
l’on produisait durant ces séances, musique qui d’ailleurs a donnée naissance à
plusieurs des chansons qui composent l’album aujourd’hui. Ce qui tranche par rapport à Below The Belt
par exemple qui avait été principalement composé par Danko et moi. Black And
Blue est donc vraiment le résultat d’une collaboration de la part de tout le
groupe, c’est plus instinctif, tout est né de nos trois instruments
jouant encore et encore. Il ne faut pas se leurrer, c’est beaucoup mieux pour
nous de recourir à ce procédé plutôt que de reproduire le schéma « je
compose et je vois ce qu’il y a à faire après ». C’est la meilleure chose
à faire en tant que musiciens et en tant que personnes, je suis vraiment fier
du résultat qui est à mes yeux, l’un de nos meilleurs crus.
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Comment
avez-vous décidés de bosser avec Mike Fraser ?
Il est venu à un de nos concerts à Vancouver
il y a deux ans. Nous le connaissions depuis longtemps, nous savions avec quels
« monstres » il avait travaillé mais nous ne l’avions jamais
rencontré. Il est arrivé au concert en mode : « Oh vous savez, je
suis juste un gros fan de votre groupe, je voulais vous dire bonjour. »
(rires) Donc, quand la liste des personnes à choisir pour le mixage est tombée,
tu te doutes bien qu’il était en première position. Comme je le disais
précédemment, il nous a fait sonner comme jamais et à choisir entre notre
nouvel opus et Below The Belt, rien que pour le mixage, je prends le nouvel
opus.
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GARDEZ-LE !
(rires) Ouais, je crois qu’on ne va pas
avoir le choix.
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N’empêche
avec cet album vous avez du gros potentiel pour tout détruire en live, des
idées de chansons qui seront jouées ?
(au quart de tour) Obligatoirement Legs.
Terrified sera jouée également. J’hésite, il y en a tellement à jouer. Il
semble à peu près acquis que Just A Beautiful Day sera de la partie également…
Tu prendrais laquelle toi ?
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J’aime
bien Get Up, simple, efficace, dans tes dents.
Ah ouais, bon choix je dois le
reconnaître ! (rires) De toute manière, l’enchaînement Terrified, Get Up,
Legs qui ouvre l’album est comme tu le disais précédemment, une bonne
représentation de tout ce que Danko Jones sait faire, et je ne serais pas
étonné que le même enchaînement fonctionne en live ! Affaire à
suivre !
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Parlons
de la chanson Always Away, ou devrais-je dire… Thunderstruck.
Tu sais quoi, tu as raison de le dire, car
cette chanson est complètement inspirée par AC/DC. Danko s’amusait à jouer le
riff d’intro qui ressemblait énormément à celui de l’intro de Thunderstruck et
alors que nous allions enregistrer, nous avons réalisés que c’était Mike
lui-même qui avait mixé l’album The Razors Edge où figure Thunderstruck.
« SUPER ! Le mec qui a mixé Thunderstruck va mixer notre morceau qui
en est inspiré ! » C’était une ode à AC/DC, mixée par le mec qui a
mixé AC/DC. (rires) (ndlr : Ceci n’est pas une Inception.)
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Parlons
un peu de Bring On The Mountain, le documentaire retraçant la vie du groupe,
comment vous est venue cette idée ?
C’est très simple, nous possédions vraiment
une énorme quantité de vidéos, à peu près 3 ou 4 terrabytes ce qui est vraiment
impressionnant. Puis un jour au détour d’une conversation l’idée a commencée à
germer et après deux ans montage le temps de digérer toute les vidéos, le
documentaire était monté. C’est super
pour les fans, les plus récents ou les plus anciens, car vraiment toute notre
histoire est présentée . Il est vraiment à voir comme un bon résumé de la
carrière de Danko Jones.
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Pourtant
quand on y pense, vous êtes plus près du début de votre carrière que de la fin.
On risque d’avoir besoin d’un Volume 2 !
C’est marrant que tu dises ça car j’ai
constamment l’impression après 16 ans de carrière que le voyage ne fait que
commencer. Nous enregistrons et tournons constamment, une constante faim de
travail et de musique, un besoin de toujours faire ce que nous aimons. Grâce à
ce DVD, les personnes qui le visionneront apprendront à connaître le groupe d’une
point de vue plus personnel, c’est une vision complètement différente du « je
vois les mecs sur scène » ou « j’écoute leurs albums ». Une
vraie mise en lumière sur qui nous sommes depuis 16 ans.
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Ce n’est
d’ailleurs pas étrange pour toi de te voir tel que tu étais il y a 16 ans ?
(il souffle) Et bien… je suis toujours pas
mal ! (rires) J’ai l’impression que c’était hier, je n’arrive pas à croire
que j’ai toujours cette veste noire… Ce documentaire
m’a ri au visage je crois, je me disais tout le long : « Oh mec, on n’a
pas fait ça quand même ? » C’est une chose marrante à faire, on a mis
tellement de temps à sortir ce DVD qu’on apprécie ce moment aujourd’hui, il y a
vraiment le meilleur dessus. Les fans vont apprécier.
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Tu dirais
quoi au J-C d’il y a 16 ans si tu devais le rencontrer ?
(Il réfléchit longuement) Je ne sais pas,
je suis content de tout ce que j’ai fait dans ce groupe. Hmmm… Je lui dirais
surement de se méfier de cette nana totalement folle, je ne peux pas dire son
nom, mais elle m’a apporté tellement de problèmes que je lui dirais de se méfier.
(rires) Pour un petit peu de temps pourquoi pas, mais vraiment qu’il ne s’éternise
pas !
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Et il ne
te croirait surement pas si tu lui disais que son groupe ouvrira un jour pour
des groupes comme Motörhead ou Guns N’ Roses.
Probablement pas en effet ! D’ailleurs,
ce fut des moments intenses pour moi, car en dehors du fait que je sois
musicien, je reste un fan. Je me rappellerais toute ma vie de ma rencontre avec
Lemmy par exemple, ce fut fort, très fort. Quand tu es musicien et que tu viens
à écouter des groupes que tu aimes et qui sont reconnus, ça te donne cette
force conductrice pour réussir à ton tour. Mais, quand tu les rencontres, la
plupart du temps c’est presque misérable, car pour eux, c’est devenu une
routine, un job et tu te demandes comment ils peuvent continuer à avancer. J’adore
ce que je fais, je ne changerais pour rien au monde et je suis toujours heureux
quand je rencontre des gens, mais je ne comprends pas comment une telle routine
puisse s’installer.
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Vous
serez le 26 Octobre à Paris au Trabendo, d’autres dates sont à prévoir ?
Je l’espère sincèrement ! Peut-être au
printemps-été 2013, nous espérons pouvoir faire quelques festivals, je pense
notamment au…(en français ) Printemps de Bourges. Faire le Hellfest serait super également, nous
en gardons un excellent souvenir de notre passage là-bas en 2008. Nous adorons
venir en France et je dois pratiquer mon français, donc c’est parfait ! La
prochaine interview qu’on fait tous les deux, j’essaierais de la faire en
français tiens, ça sera un bon exercice pour moi ! Promis ! (rires)
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(en français) Mais tu le parles très bien ! Pourquoi en douter ?
Tu sais, je ne le pratique plus trop, donc
je n’ai pas vraiment confiance en mon niveau. Je suis Italien d’origine, et je
reprends progressivement à le parler depuis quelques temps, tout comme le
Français. D’ailleurs, je fais toujours l’effort de chercher mes paroles dans
toutes les langues que je connais, ça permet de m’entraîner un peu. Le langage
c’est comme la musique, ça se compose. (ndlr : belle prestation en français de
J-C que vous applaudissez devant votre écran)
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Tu disais
toute à l’heure que malgré ta condition de musicien, tu restes un grand fan de
Rock N’ Roll. Ça tombe bien, puisque c’est au fan que je vais m’adresser
maintenant ! Aucun souci avec ça ?
Pas de problème ! (ndlr : pour
ceux qui se demandent, oui, nous sommes repassés à l’anglais)
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Très bien !
Je vais te donner un mot et à chaque fois je veux que tu me dises quel groupe t’es
inspiré par ce dernier. Je commence avec : Power.
Slayer ! Besoin d’explications ?
Ce nom se suffit à lui-même je crois… (rires)
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En effet !
Et si je te dis : Feeling ?
Leonard Cohen.
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Sincérité ?
Motörhead.
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Hot ?
Bon choix ! Je dirais Lykke Li. (ndlr :
pour ceux qui ne connaissent pas : http://www.youtube.com/watch?v=SXy02j3MM6U&feature=related)
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Rock N’
Roll ?
Motörhead encore, c’est la définition même.
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Et en ce
moment, si tu devais entre Black et Blue pour le Rock N’ Roll, tu prendrais
quoi ?
Je choisirais Blue, car force est d’avouer
que même si le Rock N’ Roll tabasse comme il faut, je me permets d'espérer que plus le temps
passera, plus les gens l’écouteront.
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Un grand
merci J-C !
Merci à toi ! Je vais bosser mon
français en vue de notre prochaine rencontre ! (rires)
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