Après un « Fuzz Universe » décevant, Paul Gilbert
se devait de rétablir la vérité sur sa personne, c’est-à-dire, un guitariste de
talent, sachant allier la voix au manche. C’est désormais chose faite avec son
nouvel album, « Vibrato », qui en plus de remettre les pendules à
l’heure, permet au musicien de surprendre tout le monde en proposant des choses
sur un terrain où il n’était pas forcément attendu.
Marchant dans le Rock, le Blues ou encore le Jazz, Paul
donne sa vision de ces styles à travers 7 compositions originales absolument
dantesques où tous se côtoient pour ne former qu’un tout cohérent et n’ayons
pas peur des mots, sublime. « Enemies In Jail » pulvérise l’auditeur
grâce à une mélodie puissante et à la fois maîtrisée, pleine de feeling, servie
par la voix du guitariste. Tandis qu’un morceau comme
« Atmosphere On The
Moon » se dirige vers un style où le titre lui-même prend forme dans la
musique jouée par Gilbert, la guitare flotte dans les airs et le virtuose réussit un tour de passe-passe assez fort,
puisque il permet à l’auditeur grâce à sa façon de jouer de devenir partie
intégrante de la musique qu'il fait partager et des paroles qu’il chante. Ainsi,
l’appréciation de l’album résultera forcément de l’implication que vous aurez
quand vous poserez l’oreille dessus.
« Bivalve Blues » vaut le détour elle aussi,
alliant magnifiquement de grands moments blues et jazz, la musique est
puissante, les solos plus inspirés que jamais, la voix de Paul s’adapte d’une
très belle manière à la musique, l’utilisation de l’orgue est exemplaire. Surement le titre qui parlera le plus aux
néophytes sur cet album, tant il revisite de façon intelligente des styles déjà
connus et qu’on croyait (injustement) vus et revus.
L’homme se permet également de faire des reprises de pas mal
d’artistes sur ce nouvel opus, prenons en exemple le « Go Down »
d’AC/DC , enregistré Live et clôturant l’album. Même si la version proposée par
le guitariste conserve la patte originale tout en lui offrant sa vision
personnelle (un poil plus lente principalemnt et servie par un feeling tout autre que celui des frères Young), placée telle
qu’elle l’est, le rythme de l’album vient à être un peu cassé, tant l’univers
diffère de ce que propose Gilbert sur celui-ci.
Une autre reprise intéressante reste celle du titre de Dave
Brubek, « Blue Rondo A La Turk », qui va en dégommer plus d’un tant
l’interprétation est surprenante et doit être le moment le plus original de
l’album. Un grand instant de musique comme on en entend trop peu souvent ces
derniers temps.
Je ne vais pas tourner autour du pot plus longtemps, la
suite il vous appartient de la découvrir et ce pour plusieurs raisons. La
première étant que Paul Gilbert réussit l’exploit ici de marquer le paysage
musical d’une magnifique façon, alliant technique et feeling comme peu d’autres
savent le faire. La seconde raison est tout simplement afin de vous aider à
oublier définitivement « Fuzz Universe », à mille lieux de ce
« Vibrato » qui risque bien de devenir l’album de chevet de beaucoup
d’entre-vous.
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