24 octobre 2012
CHRONIQUE: DUBLIN DEATH PATROL - Death Sentence
Pour ceux qui ne connaîtraient pas encore Dublin Death Patrol ( doit-on leur en vouloir ? ), une petite présentation s'impose... Mené par Chuck Billy ( Testament ) et Steve "Zetro" Souza ( ex-Exodus/Testament etc... ), DDP (abréviation du nom du groupe) fut l'occasion pour les deux monstres cités précédemment de bosser ensemble sur un projet musical leur correspondant. Après un premier et sympathique album sorti en 2006 et intitulé DDP 4 LIFE, le groupe revient avec ce DEATH SENTENCE dont la couverture ne laisse place à aucun doute quant à ce que nous allons entendre, du bon vieux thrash des familles.
Malheureusement, bon vieux thrash des familles ne signifie pas que nous sommes face à un bon album. Non pas que Death Sentence soit mauvais, c'est même tout le contraire. Cet album est simplement à des années lumières de ce qu'on est en droit d'attendre d'un side-project réunissant de telles icônes. Parlons tout d'abord de la production, pas forcément appropriée pour la musique jouée par le groupe. Cette dernière semble en effet à côté de la plaque, dans un style garage très peu convainquant et presque pauvre, ne rendant aucun hommage à la musique de DDP méritant une production bien plus agressive afin de pouvoir sonner comme elle devrait, comme un bon gros cataclysme dans notre minois. C'est tout le contraire qui se produit ici, le tout sonnant un peu crade (guitares et voix) ou trop en retrait (batterie) donnant une patte Punk pas forcément négligeable (ni exceptionnelle) à ce nouvel essai studio, mais qui pour le coup semble complètement hors-sujet (!!)
Cette patte punk est pourtant belle et bien présente dans les compositions du groupe, j'en prends pour preuve le morceau Butcher Baby venant clôturer l'album et qui est une reprise directe (très sympathique au demeurant) de The Plasmatics, groupe de Punk américain. Nous pouvons également parler de certains riffs, structures de chant et autres joyeusetés dissimulées par-ci par-là et rappelant certaines sonorités Punk. Pourtant, je ne sais pas si la production est ce qu'elle est afin de rendre le côté Punk plus prononcé ou si des contraintes de temps ont rendu le mastering plus rapide que prévu mais cette dernière rend l'album moins percutant qu'il aurait pu (et du) l'être ! Cette production "sauvage" se doit d'être justifiée, hors elle ne l'est pas.
Death Sentence malgré ses lacunes arrive tout de même à briller sur plusieurs points. Ses compositions sont loin d'être mauvaises et feront bouger la tête de tout amateur de thrash. Des morceaux tels que Dehumanize, Broken ou Conquer and Divide (pour ne citer qu'eux !) sont de véritables brûlots qui ne demandent qu'a vous rentrer dans la tronche et ce par la grande porte. Pas question ici de faire des manières, l'objectif du groupe est clair, vous procurer un plaisir simple matérialisé par une envie d'headbanguer omniprésente du début à la fin de l'album.
L'association des voix de Chuck Billy et Steve Souza est extrêmement plaisante, le premier jouant dans un registre bien plus grave que son collègue, qui, lui joue sur une voix extrêmement éraillée et bien plus aiguë. Ce partage du chant permet à Dublin Death Patrol d'ajouter une corde à son arc pour un résultat des plus sympathiques, l'alliance des deux hommes permettant aux chansons proposées de ne pas s'enliser dans une routine pas si lointaine que ça. En cause ? Les morceaux de DDP sont, en termes de composition, à des années lumières de ce que peut proposer encore aujourd'hui des groupes comme Testament du côté de Chuck Billy ou même de ce qu'a proposé Exodus durant la période ou Steve officiait au poste de chanteur du groupe. Nous étions en droit d'attendre des compositions dignes de la carrière de ces messieurs et ce n'est malheureusement pas le cas.
Oui, je dis du mal de cet album, je dis du mal car tous les éléments sont présents sur Death Sentence afin de faire un grand album. Hélas, la production aura eu raison de ce nouvel essai studio signé DDP, bridant l'énergie d'un groupe pourtant désireux de faire plaisir à l'auditeur. Les compositions sont ce qu'elles sont, peut-être inférieures à celles des groupes ayant vu officier Chuck et Steve, mais elles restent très plaisantes et sincères. Vous vous amuserez à écouter ce Death Sentence, mais hélas, il se fera vite oublier. A l'heure où des mecs comme Manowar se permettent de renvoyer leur dernier album au mixage dans l'espoir mystique que ce dernier devienne bon ( ce qui ne sera pas le cas je vous rassure ), nous pourrions nous prendre à rêver du même traitement pour Death Sentence, même traitement qui ne sera surement jamais d'actualité mais qui serait une bien belle chose pour un album qui gagnerait à se faire débrider.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire